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COACHING – L’entretien d’embauche franco-suédois

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Publié le 11 décembre 2016, mis à jour le 8 décembre 2016

 

 

Ça y est, vous avez décroché un entretien ? Félicitations ! Mais passé le moment d'excitation, vous sentez la pression monter : allez-vous être à la hauteur ? Nous vous proposons ici une manière efficace d'appréhender ce moment important. 

 

 

La préparation à l'entretien découle de votre stratégie de recherche. Vous pouvez la décomposer en 2 étapes : 

- une étape technique qui permet de faire le lien entre vos compétences et aptitudes à la description du poste que vous convoitez.

- une étape relationnelle lors de laquelle votre objectif est d'amener le recruteur à vous faire confiance. 

La préparation de l'étape technique peut se faire de la manière suivante :

- Rassemblez des informations sur l'entreprise : quelle est sa mission, les valeurs et objectifs qu'elle affiche ? Qui en sont les experts et les porte-paroles ?

- Préparez les exemples vous permettant d'argumenter votre capacité à remplir les critères exigés par le poste.

- Pensez aux objections que le recruteur pourrait vous formuler et préparez votre contre-argumentation.

Passons maintenant à l'entretien à proprement parler et à la façon d'établir une relation de confiance.

 

Personnalisez la relation avec le recruteur  

Le recruteur a une vision du monde qui lui est propre. Il privilégie, souvent inconsciemment, certains comportements, certains contextes avec lesquels il se sent à l'aise. Il a sa propre compréhension des objectifs de l'entreprise et de la façon dont le poste auquel vous postulez s'inscrit dans l'atteinte de ces objectifs.

Comme vous l'avez fait pour l'entreprise, faites des recherches sur la personne que vous allez rencontrer : 

- Qui est cette personne ? D'où vient-elle (études, emplois précédents) ? Quels sont ses hobbies ? Il ne s'agit pas d'en faire votre amie mais de vous synchroniser avec elle, d'établir un rapport collaboratif et de l'amener à vous faire confiance.

- Elle est sportive ? Vous pouvez employer un vocabulaire sportif pour appuyer vos propos lors de l'entretien. Vous êtes diplômés de la même école ou avez des centres d'intérêt en commun ? Orientez vos exemples vers cette zone. Cela lui parlera.

Votre objectif : faire de l'entretien une discussion, et non un interrogatoire.

Pour cela, n'hésitez pas à donner des exemples en situation : que feriez-vous en tant que membre de l'équipe si vous étiez déjà en poste ? Cette discussion et les questions que vous soulèverez démontreront à la fois vos compétences et votre intérêt pour l'entreprise.

 

Restez vous-mêmes, n'en faites pas trop

« Cela ne va pas fonctionner, je ne parle pas suédois », « Je dois faire absolument comme les Suédois ». Mais que signifie « faire comme les Suédois » ? J'ai entendu « rester tranquille sur ma chaise », « ne pas parler avec mes mains ou trop fort », « ne pas me mettre en avant »? Pourtant, même en suivant ces règles, l'entretien n'a pas donné suite. 

Les recruteurs privilégient souvent des personnes qui ressemblent déjà aux collaborateurs présents dans l'entreprise. Vous ne pourrez bien sûr pas imposer votre présence si leurs craintes sont trop grandes, mais vous pouvez les amener à écouter. Comment ? N'adaptez pas votre personnalité mais adaptez vos messages aux codes connus et compris par vos interlocuteurs.

 

Adaptez vos messages pour qu'ils soient entendus et compris

Le terme « culture » englobe l'ensemble des normes et des comportements mis en place au sein d'un groupe pour assurer l'entente de ses membres. La culture nous permet de partager une vision commune du monde et de savoir implicitement comment se comporter. Le hic est que nous ne nous en rendons pas compte. Posez-vous la question « Pourquoi ? » à chaque fois que vous répondrez « C'est comme ça ».

Six critères permettent de distinguer les différentes cultures* : le rapport à la hiérarchie, l'individualisme vs le collectivisme, une préférence pour la performance ou les relations humaines, le rapport à l'incertitude, le rapport au temps et une préférence pour l'indulgence ou la contrainte. Sans entrer dans les détails, voici quelques tuyaux pour vos entretiens en Suède : 

1. La France et la Suède ont des perceptions opposées de la hiérarchie et de sa fonction. Quand le chef français doit prendre les décisions, piloter ses collaborateurs et être le garant des résultats, la Suède, elle, vante une hiérarchie de convenance. Le contrôle n'y est pas apprécié. Le pouvoir est décentralisé et les salariés entendent être consultés.

Démontrez par des exemples concrets votre capacité d'autonomie et votre engagement à accomplir votre tâche. Attention, le rapport au temps est plus flexible en Suède. Les heures supplémentaires appréciées en France pour démontrer sa motivation sont ici un mal nécessaire en cas de forte charge de travail. 

2. La culture française vante la performance, la compétition et l'excellence. La Suède préfère les relations humaines, d'où le consensus, le « lagom » et l'égalité entre les individus.

Bannissez les exemples de situation où vous apparaîtriez comme le héros solitaire venant secourir toute une équipe. Jouez l'esprit de corps, racontez comment toute l'équipe est parvenue à atteindre son objectif, etc.

3. La Suède apprécie le silence et la discrétion. Le contrôle des émotions est exigé en toutes circonstances pour le bien-être commun, alors qu'en France, les émotions se lisent à livre ouvert.

Vous ne pouvez empêcher vos émotions de ressortir ? Vous risquez de parler fort parce qu'emporté par votre motivation ou de parler avec les mains ? Dites-le. Vous montrerez ainsi que vous êtes conscient de la manière dont vous pouvez vous comporter en certaines occasions et que cela peut surprendre, voire agacer, dans des environnements où les émotions sont moins palpables.

Préparez également des exemples d'échecs, de conflits dans vos expériences passées. Relatez ce que vous en avez retiré en pensant aux codes de la culture suédoise.

Nous ne sommes pas définis par notre culture ; nous sommes tous différents. La manière dont nous réagissons à la culture est propre à chacun. Cependant, nous ne pouvons pas nous défaire complètement des valeurs qui nous ont été inculquées. Une connaissance culturelle vous permettra de savoir composer avec ces codes auxquels vous et votre interlocuteur répondez.

 

Posez des questions 

N'hésitez pas à questionner vos interlocuteurs sur la culture de l'entreprise que vous aimeriez rejoindre : est-elle locale, multinationale ? Y a-t-il une culture dominante ? 

Par ailleurs, quelles sont les valeurs de l'entreprise ? Celles qui font que les collaborateurs viennent travailler chaque matin sans la boule au ventre ?

Prenez des contacts dans l'entreprise, cela montrera votre motivation. Vous serez aussi plus à même de juger si cet univers vous permettrait de vous épanouir au quotidien.

Stressé/e de ne pas être Suédois ? Votre recruteur est bien conscient que vous n'êtes pas un/e local/e. Il l'a su dès qu'il a lu votre nom sur votre CV et, pourtant, il vous a contacté/e.

À vous de jouer !

 

*Modèle Hofstede www.itim.org 

 

L'auteure :

Delphine Macquet est coach et formateur interculturel. Elle accompagne les Hommes et les entreprises qui souhaitent réussir au-delà des cultures dans lesquels ils sont immergés. 

Forte de 15 ans d'expérience professionnelle en gestion de projets internationaux et en gestion stratégique de l'information, elle vous aide à trouver un emploi, lancer votre activité et concurrencer les plus grands où que vous soyez et quelques soient vos marchés.

Vous souhaitez en savoir plus, connectez-vous sur Facebook @crossroadsintelligence ou sur www.crossroadsintelligence.com

Retrouvez Delphine Macquet tous les mois sur www.lepetitjournal.com/stockholm 

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