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DOUBLE DIPLÔME FRANCO-SUÉDOIS – L'expérience d'un jeune Français à Stockholm (partie 3) !

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Publié le 7 décembre 2015, mis à jour le 19 mai 2016

 

Vincent, désormais diplômé de la prestigieuse université suédoise KTH, revient sur son expérience du double-diplôme franco-suédois, en trois épisodes à découvrir au fil des mois. Troisième et dernier épisode...

Partie 3/3 : La vie sociale

Le dernier volet de ce triptyque sur le double-diplôme franco-suédois porte sur la vie en dehors des études. C'est très certainement la plus grande richesse de cette expérience. Étudier à l'étranger apporte évidemment énormément, notamment la découverte de nouvelles méthodes d'enseignement, et de nouvelles approches qui nous permettent d'enrichir nos raisonnements. Mais cela n'est qu'une fraction des découvertes que vous allez avoir l'opportunité de faire. En rejoignant de grandes universités internationales telles que KTH, l'université de Stockholm ou encore Chalmers à Göteborg, vous aurez l'opportunité de rencontrer des gens du monde entier en plus de découvrir et d'assimiler la culture suédoise.

1ère partie : Un regard sur le monde

J'ai eu la chance en arrivant à Stockholm d'obtenir une chambre dans la cité internationale universitaire de Lappkärrsberget (Lappis) qui est la plus grande de la ville avec plus de 2500 étudiants. Vous y entendrez certainement plus d'anglais que de suédois. De plus, dans cette cité, les chambres ne possèdent pas leur propre kitchenette mais partagent une grande cuisine avec toutes les autres chambres de l'étage; 11 dans mon cas. Cet espace commun a été le point névralgique de nos échanges, où l'on a passé de nombreuses soirées à se raconter nos journées, nos problèmes mais aussi à parler politique ou cinéma. C'est au cours de ses soirées que j'ai pu ouvrir mon esprit à de nouvelles conceptions de la vie et du monde auxquelles je n'avais pas pensées auparavant, car elles ne reposent pas sur les mêmes valeurs que celles avec lesquelles j'ai grandi. J'ai, entre autres, débattu des problèmes d'intégration en France avec une amie kurde qui a dû fuir la Turquie, ou encore des menaces terroristes en Europe avec des Irakiens ou des Pakistanais. Leurs visions des conflits sont totalement différentes et donnent à réfléchir.

La vie d'étudiant à l'étranger, c'est aussi la fête et la possibilité de rencontrer de nouvelles personnes tous les jours. C'est la liberté d'être qui on est sans jugement puisque tout le monde est différent, avec sa propre culture et ses propres habitudes. On est étudiant et amis avant d'être français, indien ou mexicain. On est curieux des traditions et l'on va fêter Thanksgiving, la Sainte Lucie, Noël et le premier de l'an chinois ensemble. On se crée des souvenirs inoubliables dignes d'une série télévisée. Je me rappellerais toujours de l'anniversaire d'une voisine qui avait invité une quinzaine de personnes pour faire la fête. C'était sans compter les amis d'amis et les amis d'amis d'amis et aussi d'autres personnes qui, passant par-là, sont venues s'amuser avec nous. Finalement, à 2h du matin, un verre de vin à la main, nous étions une dizaine de personnes, assises dans le couloir, à écouter deux jazzmen faire un buff pendant que 70 autres dansaient dans la cuisine sur les tubes de notre enfance ou discutaient dans la cage d'escalier.

2ème partie : La société suédoise

Une fois les premières semaines passées, lorsque l'on commence à s'habituer à ce rythme endiablé où l'on jongle entre études et soirées, l'attention se porte sur la culture locale. Bien sûr, dès les premiers jours, on a goûté à un kanelbulle et aux célèbres köttbullar. On a également déjà pris l'habitude de faire deux fika par jour, à 10h et à 16h. Néanmoins, cela reste une approche superficielle de la culture suédoise. En effet, ce n'est qu'après quelques semaines qu'on se rend compte du nombre de salles de sport éparpillées dans Stockholm et souvent au moins à moitié pleines, qu'on prend contact avec l'administration suédoise pour obtenir un personnummer, ou tout simplement qu'on commence à se renseigner plus en profondeur sur les expériences à faire en Suède (visites, activités etc.). Puis avec le temps, on commence à s'habituer à prendre un ticket pour faire la queue à la pharmacie ou encore à se ranger à droite dans l'escalator. Ces habitudes s'installent, inconsciemment, et c'est en rentrant en France, lorsque l'on cherche le distributeur de tickets à la pharmacie qu'on s'en rend compte.

D'autre part, bien que l'on se soit fait de nombreux amis venant du monde entier, la plupart repartiront fin décembre ou début janvier et il faudra tout recommencer avec les nouveaux arrivants. Ces derniers voudront refaire ce qu'on a déjà fait et découvrirons ce qu'on a déjà découvert. Personnellement, j'ai beaucoup aimé refaire plein de choses avec de nouvelles personnes car c'est toujours différent mais ce n'était pas suffisant. Heureusement j'avais aussi fait la connaissance de Suédois ou tout du moins de personnes vivant en Suède (thésard, post-doc?) ce qui m'a permis de ne jamais me retrouver seul et de ne pas mal vivre le départ de mes amis à la fin du premier semestre. C'est par ces personnes que j'ai vraiment découvert et commencé à comprendre et à assimiler la culture suédoise. Pour ne citer que quelques exemples, l'importance de l'Eurovision et de la culture pop en général, la glöggfest où l'on invite ses amis à la maison pour partager du vin chaud et des pâtisseries, ou encore la nuit de Walpurgis où l'on se retrouve sur la place publique devant un grand feu pour entonner des chants traditionnels.

Conclusion

Cette expérience a été unique et certainement la meilleure décision que j'ai prise dans ma vie jusqu'à maintenant. Cela m'a permis de rencontrer des gens uniques et extraordinaires qui font partie de mes meilleurs amis et bien que certains soient à l'autre bout de la terre, notre amitié restera inaltérable. Je suis également tombé amoureux de la Suède et de Stockholm où je me suis installé. Et sans ce double diplôme, je n'aurais pas non plus eu la chance de devenir rédacteur pour lepetitjournal.com/stockholm et de passer de si bons moments avec toute la rédaction. Donc, si vous lisez ces articles et que vous réfléchissez à faire un Erasmus ou un double-diplôme : foncez ! Vous ne le regretterez pas.

Lisez le premier épisode ici et le second  !

Vincent LECOANET lepetitjournal.com/stockholm Mardi 7 décembre 2015

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