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Exposition « Nature Humaine »: sur les traces de Klapisch en Bourgogne

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Nature Humaine, (c) Cédric Klapisch
Écrit par Cécile Brosolo
Publié le 18 novembre 2017, mis à jour le 19 novembre 2017

L’Alliance française de Singapour présente « Nature Humaine », une série de photographies réalisées en amont et lors du tournage du film « Ce qui nous lie » de Klapisch. Cette exposition nous plonge dans la campagne bourguignonne, à travers les regards de trois photographes, ceux du réalisateur Cédric Klapisch, et des photographes Emmanuelle Jacobson-Roques et Michel Baudoin, autour d’un thème commun : la Bourgogne et les vignes.

 

L’exposition croise trois regards de photographes, trois regards complémentaires qui donnent une autre perspective sur ces paysages et sur le film. On découvre tout d’abord les paysages, photographies des vignobles en plans très larges de Michel Baudoin, puis notre regard se tourne vers les clichés de Cédric Klapisch, qui évoquent l’histoire du film, pour terminer avec grâce sur les acteurs et les scènes du film, avec le travail d’Emmanuelle Jacobson-Roques.

Pour préparer son film « Ce qui nous Lie », Cédric Klapisch a arpenté la Bourgogne pour repérer les sites, filmer les paysages, les vendanges, et apprendre à connaître les lieux et les gens pour savoir comment filmer les vignes et la campagne bourguignonne : « Je fais toujours un travail photographique important en amont de mes films et, d’habitude, je fais beaucoup de photos avec des gens. Là, j’ai photographié la nature, les vignes et les lieux, et j’ai réalisé à quel point c’est une campagne très géométrique. C’est vraiment particulier à la vigne et c’est fascinant. C’est une nature apprivoisée et façonnée par l’homme. L’exposition s’appelle « Nature Humaine » car cela évoque l’activité humaine à travers les paysages, et une symbiose entre le vin, la nature, les gens et le temps ».

 

Pour ces repérages, Cédric Klapisch s’est entouré du photographe Michel Baudoin, amoureux de la nature et des vignes, spécialiste de la prise de vue en plans larges des environnements viticoles. « Michel a une grande connaissance du terroir ; il connaît tous les domaines et tous les crus. Et il m’a aussi présenté des viticulteurs ; pas forcément des personnes qu’on retrouve dans le film, mais des vignerons qui ont été extrêmement importants car ils m’ont raconté des histoires qui ont nourri le film. Michel m’a indiqué les sites, les paysages. L’arbre Pommard que l’on voit aux 4 saisons au début du film, c’est lui ! », confie Cédric Klapisch.

Nature Humaine - Arbre (c) Michel Baudoin
Nature Humaine - Arbre (c) Michel Baudoin

 

Les paysages de Michel Baudoin sont époustouflants. Ses prises de vues ne sont pas seulement en plans larges ; elles sont véritablement à 180°, c’es-à-dire plus étendu que ce que l’on peut voir à l’œil nu sans tourner la tête. « C’est une technique de prise de vue et de réalisation de l’image pointue, par recomposition à partir d’une vingtaine de photos minimum », explique-t-il. Mais l’essentiel n’est pas là. Le photographe a un vrai regard sur les paysages, il recherche « l’esthétisme, et le détail qui fera toute la beauté et la particularité de l’image ».

Sa connaissance minutieuse du terroir y est aussi pour beaucoup : « Il faut beaucoup de temps pour ‘rencontrer’ la Bourgogne, car c’est une région très secrète. Ça se voit dans l’architecture notamment, où tout est fermé, tout se passe à l’intérieur des murs. Ensuite, on passe le porche et on trouve un jardin et une cour magnifique ».

 

Nature Humaine - (c) Emmanuelle Jacobson-Roques
Nature Humaine - (c) Emmanuelle Jacobson-Roques

 

Emmanuelle Jacobson-Roques est photographe de plateau, elle travaille donc sur les scènes du film, et surtout sur les acteurs. Elle apporte ainsi à l’exposition un regard sur les gens, qu’elle aime et qu’elle sublime dans ses images. « Il était intéressant de mêler nos 3 regards, ou 3 points de vue, différents sur une région. Cédric photographie beaucoup des paysages, des ambiances, des ombres, ou des gens qui vont l’inspirer pour les cadres du film ; Michel photographie les vignobles et moi je travaille sur les acteurs. J’aime beaucoup ce titre, Nature Humaine, qui évoque l’opposition entre nature sauvage et nature dessinée par l’homme pour en extraire quelque chose. Aussi, le film incarne les paysages qui deviennent des personnages à part entière, on s’y attache et on les reconnaît. Je trouve cette association ‘Nature Humaine’ très intéressante. Et puis ça va très bien à Cédric Klapisch ! ».

 

Sa rencontre avec Cédric Klapisch (pour « Ma part du gâteau », premier d’une longue série de collaborations) fut un vrai déclic, une révélation : « c’est une rencontre extrêmement importante pour moi. C’est lui, avec toute son humanité et sa générosité, qui m’a amené à réaliser que la photographie devait être mon métier ».

 

... Et quand on leur demande s’ils vont photographier Singapour, ils répondent en cœur qu’ils ont déjà commencé ! « Tout  nous intéresse ici, mais en particulier le contraste architectural incroyable entre les différents bâtiments » précise Michel ; et Emmanuelle de conclure « ce mélange d’architecture dingue, surdimensionnée, excessive et cette végétation me fascine ».

 

 

 

L’exposition se termine cette semaine, le 25 novembre, courrez vite à l’Alliance française !

Nature Humaine Exhibition

Tuesday– Friday: 1.00pm – 7.30pm (till 8.00pm on Tuesdays) Saturday: 9.30am – 5.30pm

Free admission

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