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OFF THE WALL – Quand les graffitis envahissent la cité-État

Écrit par Lepetitjournal Singapour
Publié le 18 novembre 2011, mis à jour le 5 janvier 2018

72 canevas, 18 artistes du street art français et singapouriens, des performances ?live jam' sont à découvrir du 19 au 26 novembre dans le cadre du festival français Voilah ! Une première pour la cité-État

Pour la première fois, dix-huit artistes français et singapouriens du street art, s'activeront bombes de peintures à la main afin de conjuguer ensemble leurs talents et créer des ?uvres d'art originales franco-singapouriennes. L'idée étant de légaliser cet art dans le milieu professionnel et faire entrer les artistes singapouriens aux musées de Singapour.

Street art, un espace de communication

Le graffiti - ou street art -  art urbain né du mouvement Hip Hop dans les années 70 aux États-Unis, ne connaît pas de frontières puisqu'on le retrouve même ici au sein de la "Fine City". Car oui, le graffiti dans la cité-État est considéré comme un délit dans une nation où règnent ordre et propreté, des sanctions draconiennes sont infligées aux vandales : huit coups de bâtons, une peine de prison allant jusqu'à trois ans et une amende de $2000 SGD. Pourtant, c'est une forme d'art qui a ses racines dans la transmission d'un message et pas uniquement dans le vandalisme des biens publics. Ceci est particulièrement vrai  en Asie, où le street art a une dimension moins contestataire et rebelle, tourné davantage vers l'esthétisme.

Street art, un art à part entier

Fut une époque où le street art se contentait d'un simple graffiti sur les murs, plus ou moins coloré, plus ou moins complexe. De nos jours, la gamme s'est étendue aux pochoirs, aux textures, aux matériaux. C'est un art à part entier, reconnu, recherché puis, souvent, exposé.
D'ailleurs, le succès et la fréquentation record lors de l'exposition Art in the streets du Musée d'art contemporain de Los Angeles, qui retraçait l'évolution du mouvement depuis sa naissance, il y a cinquante ans, en est la preuve.  
"Depuis les cinq dernières années, de plus en plus  de graffitis ont été vendu lors de ventes aux enchères d'art. Pour moi, cet art est à son apogée de l'évolution en France et en Europe, avec un intérêt croissant parmi les collectionneurs, il n'est pas rare de voir des pièces de street art vendues entre ? 20.000 à ? 50.000. L'art du graffiti fait partie intégrante  de l'art contemporain" nous explique  Claude Kunetz, producteur de cinéma et  propriétaire de la galerie Wallworks.
Installée rue Martel, au c?ur du Xe arrondissement à Paris et ouverte en mars dernier, la galerie Wallworks alterne des expositions de street artistes (Ceet, Colorz, Gilbert, Kongo, Lazoo, Sonic, Tilt) et de jeunes plasticiens indonésiens (Soni Irawan, Arya Pandjalu, S.Teddy D., Bayu Widodo).
Elle organise également des expositions hors-les-murs en Asie du Sud-est comme ce fut le cas en 2010 à Jakarta avec l'exposition Wall Street Arts  qui séduisit autant le public que les professionnels. C'est dans cette même démarche que  la galerie présentera en collaboration avec Fortune Cookie Projects du 19 au 26 novembre dans un espace de la société Helutrans, l'exposition Off the Wall, réunissant deux générations d'artistes  français et singapouriens. 72 canevas seront présentés et au delà de la vente des toiles, l'intérêt pour les artistes français (Alex, CEET, Colorz, Fenx, Gilbert, Kongo, Lazoo, Sonic et Tilt) est surtout de "faire des murs" avec les artistes locaux (Fourmiz, ASNO, Clog Deux, Jaba , Mimer, Myow, portée, Slacsatu et TR853-1) lors de diverses manifestations et notamment lors de la réception d'ouverture qui aura lieu dès 18h30 le samedi 19 Novembre.

Diaporama Photo Carole Chomat & Laurent Himblot - Prestation Live au LFS jeudi 17 novembre 2011

Street art, entre création et générosité

"Off The Wall' n'est pas seulement une exposition, cela va bien au delà. C'est également offrir l'accès à la créativité à un public jeune dans un échange entre deux cultures singapouriennes et françaises, nous confie Mme Claire Thibaud-Piton (consultante artistique, également co-productrice de l'exposition). Tout d'abord, au sein même du Lycée Français de Singapour dans le cadre du principe ?un enfant, un artiste': sept élèves sélectionnés ont crée une toile murale 1mx1m en collaboration avec des artistes français et singapourien. La vente aux enchères de ces ?uvres a permis de récolter des fonds pour le groupe humanitaire du LFS. Puis au Shangri-La Rasa Sentosa, les artistes seront rejoints par des étudiants autistes de la Delta Senior School et réaliseront ensemble une fresque murale le dimanche 20 Novembre de 10h30 à 13 heures. Les artistes seront invités au centre pénitentiaire de Changi lundi matin afin de rencontrer des prisonniers et de peindre avec eux. Enfin, les sociétés MAQUET & IDS ont commandé aux artistes une peinture dont les fonds seront reversés à un hôpital de Singapour pour les enfants malades. C'est à la demande des artistes français et singapouriens que ces manifestations, ce travail avec les enfants fut mis en place. Car en effet, la création, l'éveil à l'imagination permet de se construire. L'art graffiti est dans ce sens un formidable outil, il est accessible, facile à comprendre, très coloré, il plait beaucoup à tous les enfants ".

Mais pas seulement, les marques comme Adidas, Converse, Nike, Opel, Nissan et Swatch ont toutes d'une manière ou d'une autre utilisées le graffiti ou l'art urbain pour promouvoir leurs produits. Dernièrement, la célèbre maison de couture Hermès a fait appel à Kongo - un des graffeur français présent à Singapour - pour sa collection de foulards automne/hiver 2011-2012. L'artiste, originaire de Bagnolet, a réinterprété le célèbre carré de soie en y apposant sa signature: un design inspiré des tags urbains, coloré et décalé. A noter qu'une partie des bénéfices sera reversée au collectif de soutien aux jeunes artistes créé par Kongo, Kosmopolis.
De là, à associer le glamour, le chic et le luxe au street art?il n'y a désormais qu'un pas !

Propos recueillis par Carole Chomat (www.lepetitjournal.com-Singapour) vendredi 18 novembre 2011

Retrouvez notre diaporama photo de l'opening de samedi dans notre Une de lundi -

Off The Wall - Down by Law in Singapore, Lah! est un événement du festival français Voilah!

Notre conseil - Relire notre interview sur
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Publié le 18 novembre 2011, mis à jour le 5 janvier 2018

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