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THEATRE- Harpagon prend la mesure de Singapour

Écrit par Lepetitjournal Singapour
Publié le 7 février 2010, mis à jour le 13 novembre 2012

La langue de Molière est venue chatouiller celle de Shakespeare pour six représentations à l'Alliance française. Il était question d'argent et de mariage, de vol, d'emprunts, de biens gagés

Photo Géraldine Mostachfi (légende : revue d'effectif chez Harpagon)


"Certes ce n'est pas une petite peine que de garder chez soi une grande somme d'argent, et bien heureux qui a tout son fait bien placé et ne conserve seulement que ce qu'il faut pour sa dépense." L'homme qui dit cela ne pouvait pas mieux tomber. Pensez-vous ! A Singapour. Ainsi, Harpagon débarque-t-il dans la Cité du Merlion, la cassette pleine...mais il ne vient pas faire un dépôt dans un coffre-fort ! Non, l'Avare vient réjouir la communauté francophone.


Après le succès rencontré l'an dernier avec HUIT FEMMES de Robert Thomas, le Stage Club est revenu nous divertir dans cette adaptation de la comédie de Molière, dans une nouvelle mise en scène d'Emmanuelle Le Bris.

"Le seigneur Harpagon est de tous les humains l'humain le moins humain"
L'AVARE, c'est un morceau de choix dans les comédies de Molière. Une des pièces les plus jouées au Français, avec près de 2.500 représentations depuis sa création en 1668 ! Une des pièces les plus populaires avec des répliques qui foisonnent dans notre imaginaire...  "Au voleur ! au voleur ! à l'assassin ! au meurtrier ! Justice, juste ciel ! Je suis perdu, je suis assassiné ! On m'a coupé la gorge, on m'a dérobé mon argent ! " Oui, cet argent, justement, n'est pas le seul à s'inviter dans cette pièce ; l'amour fait naître une rivalité entre père et  fils au sujet de la belle Marianne. Le coup de théâtre final met tout le monde d'accord, les enfants se marieront comme ils le souhaitaient ; Harpagon pourra veiller jalousement à sa fortune.

"Je n'en puis plus, je me meurs, je suis mort, je suis enterré !"
La mise en scène d'Emmanuelle Le Bris a choisi un parti pris réaliste, celui d'ancrer l'action au XVIIème siècle. Dans un décor sobre, les costumes nous rappellent toute l'exubérance des tenues de cette époque, avec rubans, plumes et perruques. Au milieu, Harpagon n'en apparaît que plus austère dans son habit noir. Harpagon justement, campé par Mylène Koenig qui nous a livré un véritable numéro d'actrice. Non seulement, elle a passé le piège tendu par un rôle masculin avec brio, mais elle lui a donné tout son dynamisme. Un véritable ressort tantôt sournois, tantôt autoritaire, tantôt inquiétant. Jamais généreux ! Pensez, il ne donne qu'une chose dans toute la pièce : sa malédiction, à son fils ! Et cela dans une énergie qui ne s'est pas démentie pendant les cinq actes.

Sur le plateau, toute la troupe (13 comédiennes, 1 comédien) a manifestement pris un énorme plaisir à jouer cette comédie. Il n'y avait qu'à les regarder, la mine réjouie, au moment du salut. Un grand merci à eux pour cette soirée inoubliable !
Olivier Massis (www.lepetitjournal.com-Singapour) lundi 8 février 2010

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Publié le 7 février 2010, mis à jour le 13 novembre 2012

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