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FRANÇAIS EN CHINE - Guilhem sur les traces d’un maître sculpteur

Écrit par Le Petit Journal Shanghai
Publié le 5 février 2017, mis à jour le 2 avril 2017


Lorsqu'il embarque à bord du Transsibérien à Moscou, Guilhem est loin de se douter qu'une passion l'attend au détour d'une rencontre. Pourtant le voilà x années plus tard apprenant l'art de la sculpture sur bois sous la tutelle de Maitre Lu Tingfeng (???).


De Toulouse au Zhejiang

Natif de Haute-Garonne, Guilhem achève ses études d'arts plastiques en 2011 mais peine à trouver sa vocation. Avec l'aval de ses parents, il fait une pause et prend le Transsibérien pour arriver à Beijing où il rencontre l'âme s?ur. Le couple s'installe à Yiwu dans le Zhejiang, ville surtout connue pour son marché de gros. Et c'est à l'occasion d'une visite à Hangzhou en 2013 que le parcours de Guilhem prend un autre virage. La pagode Leifeng abrite en effet des sculptures sur bois de Dongyang dont le raffinement et la précision le marquent profondément. Guilhem décide alors de se former à cet art qui remonte à la dynastie Tang (700 après J.C.) et a connu son apogée sous les Ming et les Qing. Les ornements et décorations portent principalement sur les des bas-reliefs, des meubles, des bureaux ou bien encore des murs entiers. Cet art est encore vivace dans différents ateliers de la région de Dongyang, où se trouve d'ailleurs un splendide musée.

Entrée en apprentissage  

Dongyang est justement la ville voisine de Yiwu et à l'aide d'amis il parvient à rencontrer maître Lu TingFeng, auteur des ?uvres exposées à Hangzhou. Il commence sa formation en dehors de ses horaires de travail, se rend à l'atelier dès que possible pour apprendre les techniques de base et les gestes nécessaires au maniement des différents outils. Sceptique dans un premier temps du fait notamment de la barrière de la langue, Maitre ??? ne peut que reconnaitre et apprécier le sérieux et la ténacité de son nouvel élève. Frustré par la lenteur de sa progression, celui-ci décide de démissionner de son poste de professeur pour se consacrer à plein temps à son apprentissage. Maitre Lu est heureux de transmettre son art à un élève étranger, il y voit un bon moyen de diffuser cette tradition. Il dit de lui : « Guilhem apprend vite, au bout de deux ans il sera capable de représenter la France à des rencontres de sculpteurs sur bois au niveau international, mais il lui restera un long chemin à parcourir pour atteindre le niveau des grands maitres de cette discipline. »

Premiers pas de l'artiste sculpteur

Guilhem est également conscient du chemin qui lui reste à parcourir mais peut néanmoins déjà donner libre cours à son imagination pour créer les pièces de son choix. Ses sujets ne se limitent pas aux  sources d'inspiration classiques que sont les paysages, les décors végétaux ou les légendes chinoises. Il revisite aussi la mythologie avec des thèmes comme La dame du lac, Cthulhu, la créature imaginée par Lovecraft ou Ygdrasil, l'arbre monde des Vikings. Il a déjà réalisé une exposition à Dongyang en novembre 2016 où l'une de ses ?uvres a remporté un prix. Il a également été primé lors d'une compétition à Wenzhou durant laquelle les candidats ont 4 jours et demi (40h) pour réaliser une ?uvre. Cela a été l'occasion de se mesurer avec de jeunes artistes ayant déjà plus d'une dizaine d'années d'expérience, ainsi que de mesurer la notoriété de son maitre : « J'ai été très étonné lors de ces événements de voir la vénération suscitée ici par les grands maitres de la sculpture sur bois. Un artiste de même niveau en France n'aurait pas une telle aura. »

Cthulhu, primée à l'exposition de Dongyan

Et le rythme s'accélère car déjà un nouveau défi l'attend en mars. Il a en effet été sélectionné pour représenter la Chine lors de la journée mondiale du bois à Los Angeles, aux côtés de 9 grands maitres de la sculpture sur bois. Ce voyage lui permettra également de rencontrer des artistes de tous horizons et de partager son expérience. « Je réalise la chance que j'ai de faire mon apprentissage dans l'atelier de Maitre Lu. Si j'étais resté en France, on ne m'aurait pas accordé cette confiance. Ici, j'ai trouvé ma voie ! » La Chine, révélateur de parcours !

Son blog pour suivre son parcours : bouissouguilhem.blogspot.fr

Martine Caron pour lepetitjournal.com/shanghai Lundi 6 février 2017

Le Petit Journal Shanghai
Publié le 5 février 2017, mis à jour le 2 avril 2017

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