PORTRAIT - Benoit Vermander et l’Institut Ricci

Nous avions rencontré Benoît Vermander à l'occasion de son exposition à la Sunbow Gallery le 7 octobre dernier. Nous souhaitons revenir aujourd'hui sur le travail qu'il effectue au sein de l'Institut Ricci

Fondé en 1966 par le père Yves Raguin, L'Institut Ricci Taipei avait initialement pour vocation de travailler sur la langue et les religions chinoises. Benoit Vermander en a repris en 1996 la direction avec une nouvelle équipe élargie, une plus grande interaction avec la Chine continentale et des programmes de recherches nouveaux. Le Dictionnaire Ricci de la langue chinoise, débuté en 1950, a été publié en 2002. Avec plus de 300.000 définitions, il est considéré comme le dictionnaire chinois-langue étrangère le plus complet au monde. L'Institut se focalise maintenant sur la réflexion et le dialogue pour aider la Chine à devenir un acteur reconnu et responsable d'un développement « humain et durable ».

Benoit Vermander :Nous sommes au départ un institut de dialogue interculturel et d'études chinoises qui garde cette spécificité mais qui essaie de réfléchir sur la manière dont le dialogue des cultures peut contribuer aujourd'hui au surgissement d'un modèle de développement plus durable et plus humain tant en Chine que dans d'autres pays. Les ressources culturelles chinoises peuvent également être mobilisées pour enrichir la réflexion sur le modèle de développement en Chine et ailleurs.

En 1999, nous avons organisé un colloque sur le thème « développement et environnement », consacré aux modèles de développement dans les zones tibétaines et Qiang du Sichuan. À partir de 2002, nous avons mis l'accent sur les notions de « développement humain et durable » en Chine. Ainsi, j'ai pu inviter Michel Camdessus, l'ancien patron du FMI, à faire une série de conférences en Chine. En avril dernier, nous avons organisé avec la fondation BNP Paribas une grande série de conférences à Shanghai sur le thème des « Ressources culturelles du développement durable ».

C'est une réflexion qui se concrétise par des études et des recherches avec des entreprises, par la réalisation, sur une période de déjà 12 ans, d'un projet de développement durable et d'éducation alternative dans un village du Sichuan, également par des publications, en Chine et dans d'autres pays, afin de bâtir un corpus de réflexions qui peuvent aider d'autres organisations à aller plus loin.

L'institut Ricci joue également un rôle de plateforme, grâce à son site internet www.enrenlai.com  où 400 auteurs, représentant tous une association ou un groupe, dont la moitié en Chine, écrivent et échangent sur des expériences. Cet échange d'expériences enrichit leurs propres projets, que ce soit en matière de micro crédits, d'éducation en zone minoritaire ou encore de la contribution des handicapés à la société civile, puisque ce sont quelques points sur lesquels nous avons des ressources particulièrement riches. Nous insistons beaucoup sur la notion de ce que l'on appelle en anglais le « knowledge network », c'est-à-dire un réseau basé sur le partage des connaissances et des expériences.

Will Duraffourg (www.lepetitjournal.com - Shanghai) - 05 Novembre 2008 

(Crédits photos: Benoît Vermander)

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