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FRED IN CHINA - L'actu social media chinoise de la semaine

Écrit par Le Petit Journal Shanghai
Publié le 5 juillet 2016, mis à jour le 4 juillet 2016

 

 Désormais, retrouvez tous les mercredis la chronique social média de #FredinChina sur lepetitjournal.com
Ce qui a buzzé la semaine dernière ? Le Brexit, mais aussi la guerre des actionnaires du premier groupe immobilier chinois et un reportage qui met en évidence la fracture entre la Chine moderne et connectée et celle des ouvriers exploités

HOT TOPIC : LE BREXIT

Le HotTopic cette semaine c'est le Brexit, qui a beaucoup fasciné les Chinois, puisqu'on en est à plus d'1 milliard de média impressions sur Sina Weibo. Il faut examiner à quel point il est surréaliste pour les Chinois de voir un Premier Ministre donner la parole à ce point au peuple pour faire un choix aussi important économiquement et politiquement. Pour les Chinois dans leur globalité c'est absurde. La majorité des discussions sur les réseaux sociaux remettaient en question cette forme de démocratie et mettait en évidence les dangers de la démocratie. Ils pensent que c'est quelque chose qui ne peut et qui ne doit surtout pas arriver en Chine. Et lorsqu'on voit une nation plus éduquée dans sa moyenne comme l'Angleterre arriver à une décision aussi absurde, c'est que vraiment la démocratie est un système dangereux, selon les internautes.

On a vu également des blagues sur les réseaux sociaux de personnes disant qu'avec l'effondrement de la livre sterling, c'est comme si on avait 10% de soldes sur les produits britanniques. Un influenceur a comparé l'Europe à un groupe WeChat et régulièrement les nations de ce groupe WeChat devaient envoyer des digital hongbaos (une "enveloppe rouge", donc une somme d'argent offerte en cadeau ou remerciement, NDLR) dans ce groupe de discussion. Et que le Royaume-Uni en a eu assez d'envoyer de l'argent dans ce groupe et qu'il a quitté ce groupe WeChat. C'est une analogie qui a beaucoup fait rire et a beaucoup circulé sur la toile.

C'est actuellement la période des examens de fin d'année et du Gao Kao, le bac chinois. Sur la toile, les gens ont commenté et ont déclaré qu'il fallait s'intéresser au Brexit car ce sera très probablement un sujet du bac dans les années à venir.

La source ici  

HOT BRAND : VANKE

La HotBrand de la semaine est un groupe immobilier chinois qui s'appelle Vanke, qui est très connu et très aimé des Chinois. C'est un groupe qui fait aujourd'hui 100 milliards de chiffre d'affaires annuel. Ils ont une culture d'entreprise très forte basée sur la simplicité, la transparence et le sens des responsabilités.

Et surtout ils ont un leader charismatique, un fondateur très puissant : Wang Shi, quiest adoré en Chine car a su véhiculer de belles valeurs dans son entreprise. Il a abandonné ses parts en 1988 ; c'est quelqu'un qui n'est pas animé par l'argent, mais par la passion et l'entreprise. Bref, c'est un leader charismatique, spirituel, culturel et un personnage passionné. Il va partir dans un long trek dans l'Himalaya, il va épouser une célébrité, s'inscrire à Harvard après sa retraite pour se challenger, donc c'est un personnage très inspirant et qui incarne vraiment cette entreprise.

Wang Shi, à gauche, sous la bannière Vanke et Yao Zhenhua, à droite, PDG de Baoneng

Mais si Vanke est marque de la semaine, c'est parce qu'il y a deux actionnaires principaux maintenant, Baoning et Huarun, qui sont en conflit pour prendre le pouvoir dans l'entreprise. Et Baoneng a demandé à faire partir définitivement le fondateur de groupe, Wang Shi. C'est ça qui a beaucoup choqué. C'est comme si un nouvel actionnaire de Virgin demandait à ce qu'on limoge Richard Branson. Imaginez la place que cela pourrait prendre dans les tabloïds. C'est un véritable reality show du coup dans l'entreprise. Wang Shi essaie de rester en place mais les dernières pronostics disent qu'ils vont très probablement réussir à le sortir de l'entreprise.

La source ici

HOT POST : LA CHINE DES OUVRIERS

Le HotPost de la semaine est très touchant. C'est un reportage sur des ouvriers d'une usine métallurgique qui portent la matière première, la poudre, chaque jour, et la déplace dans l'usine. Ce sont en plus des personnes plutôt âgées qui effectuent un travail si dur pour un salaire dérisoire. Ils doivent déplacer 300 tonnes par jour et sont payés 60 centimes de RMB par tonne. Ils arrivent donc à la fin de la journée à 200 RMB (environ 30 euros). 
 
C'est très touchant car d'abord les photos sont très belles mais elles sont surtout très choquantes. Dans la presse chinoise, on voit ce pays qui avance tellement vite, ce pays tellement dynamique, tellement connecté, on voit des tonnes de success story tous les jours, dans le monde du digital, on suit de près les aventures du BAT (Baidu, Alibaba et Tencent) etc. Et de temps en temps comme ça, on voit des événements qui nous rappellent qu'il existe encore l'autre Chine et cette fracture colossale qui existe entre ces deux Chines. Ces photos ont beaucoup ému les habitants des Tier 1 cities (grandes villes urbaines développées). On en oublie que l'autre Chine vit dans de telles conditions, qui peuvent être comparées à de l'esclavage moderne. Les commentaires étaient très empathiques envers les ouvriers et le reportage a suscité un grand engagement, mesurable très facilement avec les 234 000 retweets sur Weibo et les 200 000 likes. Les internautes ont appelé le gouvernement à régler cette situation, afin d'être plus juste avec cette Chine.
 
 
Amoureux de la Chine et basé à Shanghai depuis 2012, FRED RAILLARD, co-fondateur et directeur de FRED & FARID, décrypte l'actu social média du premier marché du monde. 
 

  

Le Petit Journal Shanghai
Publié le 5 juillet 2016, mis à jour le 4 juillet 2016

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