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Édito : ma finale de la Coupe du Monde en Corée du Sud

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La foule devant le Yec'hed Mat à Séoul, Jennifer Guerrieri DR
Écrit par Jordan Piol-speranza
Publié le 16 juillet 2018, mis à jour le 18 juillet 2018

Une finale de Coupe du Monde... Un moment rêvé pour un jeune de 23 ans fan inconditionnel de football. En 1998, j'étais trop jeune pour me souvenir du sacre de Zinédine Zidane et ses compères. Croyez-moi, cette nuit du 16 juillet 2018 restera elle, gravée à jamais dans ma mémoire. 

Arrivé à Séoul il y a seulement deux semaines, impossible de regarder ce match seul et de ne pas le partager. Après la qualification des Bleus dans la douleur contre la Belgique en demi-finale, je trouve un point de rassemblement pour partager ce moment d'histoire, le Yec'hed Mat. 

Ce restaurant est une crêperie bretonne non loin de la station Hapjeong. Lors de mon arrivée à trois heures du coup d'envoi, je remarque qu'un écran est installé sur la façade d'un mur près de l'entrée, à l'aide d'un vidéo-projecteur. Il y a déjà foule, des maillots de la France, des drapeaux, et une langue de Molière dont j'ai presque perdu l'habitude d'entendre. 

 

La bière coule à flots, l'intérieur du restaurant est noir de monde. Dehors, l'air est plus respirable, mais la chaleur semble monter avant le coup d'envoi. On patiente en enchaînant les gobelets et en mangeant des sandwiches de charcuterie. Certains font déjà des pronostics sur le match, des débats endiablés sur le score, mais également sur la physionomie de la rencontre. Mais une chose est sûre, tous espère une victoire de l'Equipe de France. 

Pourtant, le début de match est plein de doute, la Croatie a le pied sur le ballon. Les Français semblent pris par l'enjeu et par l'agressivité de l'adversaire. Dans la cour du Yec'hed Mat, des cris s'élèvent lorsque les Croates s'approchent de la surface de réparation. Sur la première incursion de l'équipe de France qui se solde par une faute sur Antoine Griezmann, un jeune homme vante la qualité des coups de pied arrêtés. Et cette homme a raison. Le ballon est dévié par Mandzukic et se loge dans les filets. Les supporters français exultent, des liquides de toute sorte sont projetés dans les airs. La France mène 1-0. 

L'euphorie sera de courte durée avec l'égalisation des Croates, mais des chants résonnent encore pour encourager les Bleus. Sur une main de la Croatie dans la surface, tout le monde lève les bras en l'air. L'attente est longue mais l'arbitre siffle le point de penalty. Mon coeur s'arrête, la France reprend l'avantage grâce à Antoine Griezmann, encore lui. 

La mi-temps est sifflée. Nous sommes à 45 minutes de la deuxième étoile. L'objectif pour beaucoup est clair : aller aux toilettes et se ravitailler en boisson avant le début de la seconde période. 

A l'approche du deuxième acte, ça ironise, "on a pas eu une occasion du match, et on gagne 2-1, c'est incroyable". Ces occasions tardent à venir, mais la première est la bonne. Paul Pogba doit s'y prendre à deux fois avant de tromper Subasic. La foule jubile, tout le monde se prend dans les bras, des couples s'embrassent, nous ne sommes plus très loin de cette deuxième étoile...

Le bouquet final vient de Killian Mbappé, le Yec'hed Mat chavire un peu plus dans l'ivresse de cette chaude nuit. Je ne peux retenir quelques larmes. La bourde de Lloris quelques minutes plus tard relance à peine le suspens. 

Il ne reste que quelques secondes dans le temps additionnel... 5...4...3...2...1... Tout le monde saute, la France est championne du monde, et nous aussi, à 9000 km de Paris. 

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Publié le 16 juillet 2018, mis à jour le 18 juillet 2018

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