On dénombre pas moins de 276.000 associations à but non lucratif au Brésil, qui emploient 1,5 million de personnes. Une grande partie sont diverses ONG, ce qui tend à galvauder quelque peu le terme en le rabaissant à une sorte de fourre-tout où il est difficile de se retrouver
L'étude la plus recente sur l'univers associatif au Brésil, dont font partie les ONG, a été lancée en décembre 2004, par l'Intituto de Pesquisa Econômica Aplicada (Ipea) et l'Instituto Brasileiro de Geografia e Estatística (IBGE), en partenariat avec l'Associação Brasileira de ONG (Abong). L'étude révèle qu'il y avait, en 2002, 276.000 fondations et associations sans but lucratifs au Brésil, employant au total 1,5 millions de personnes. Le plus grand "boom"observé est celui des ONG qui luttent pour la protection de l'environnement (2.800 en 1998 et 8600 en 2002).
Nées avec la résistance au régime militaire
Au Brésil, les ONG sont nées avec la résistance au régime militaire (de 1964 à 1985), et se sont à l'époque organisées dans la semi-clandestinité. Soutenus par l'Église catholique progressiste, les premiers groupes d'intellectuels et de travailleurs sociaux militants ont créé des organisations populaires, ayant pour objectifs la protection de la citoyenneté, la défense des droits de l'homme, et la lutte pour la démocratie politique et sociale.
Avec l'ouverture progressive du régime et le retour des exilés, une grande partie des associations sont devenues totalement laïques, et se sont positionnées politiquement. La recherche de fonds s'est alors ouverte vers de nouveaux donateurs, même si l'aide des Églises ou des centres oecuméniques étrangers a continué à subvenir à leurs besoins. Cependant, la diversification des ressources est alors devenue une nouvelle stratégie pour les principales ONG.
Tout au long des années 90, avec l'arrivée de nouvelles organisations privées sans but lucratif, apportant des perspectives de rôle social très diverses, le terme ONG est devenu une appelation utilisée pour un ensemble de grandes organisations. Comme l'affirme Leilah Landim, anthropologue, "le nom ONG n'est plus révélateur, comme il l'était, d'un segment interne aux organisations de la société civile brésilienne".
Ainsi, de nos jours, il est très difficile de calculer le nombre total d'ONG au Brésil. Entre les "clubs récréatifs", les "maisons de retraite", les crèches, les associations de quartier, les fondations et les instituts d'entreprise, les associations de producteurs ruraux, les associations commerciales, les clubs de football, les associations civiles de bénéfices mutuels, il est compliqué de tout recenser.
Julie LE PHUEZ. (LPJ - Sao Paulo) 14 mars 2006
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