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ONG – Solidariedade França Brasil, 1ère étape du projet « Avoir 10 ans en 2012 »

Écrit par Lepetitjournal Sao Paulo
Publié le 14 septembre 2011, mis à jour le 8 février 2018

Le mardi 6 septembre 2011 est une journée importante pour le projet Shooting The World, puisque je rencontre ma première ONG. J'arrive très à l'heure ce matin là, puisque c'est à 10h, au lieu des 11h prévues, que je sonne à la porte. Présentations faites avec Pascale Fabart, Sybille Escure-Herpin et Farida Nhiri et échanges au sujet de nos projets respectifs, nous partons en direction de la banlieue de Rio de Janeiro, plus précisément dans la Baixada Fluminense

Cette zone représente à elle seule 22,84% de la population de l'État, soit 3,6 millions de personnes. Le PIB par habitant dans cette zone est dérisoire puisqu'il est deux fois inférieur à celui de l'état de Rio. 400.000 individus y vivent en-dessous du seuil de pauvreté.??

Dans la Baixada Fluminense, seul un quart des enfants de moins de 6 ans sont accueillis au sein de crèches et classes maternelles. La grande majorité des structures d'accueil sont financées par des ONG et associations, et moins de la moitié sont des institutions publiques : malgré toute l'énergie déployée, les moyens ne sont pas suffisants pour s'occuper de plus de jeunes. Ne peut-on pas dès lors parler d'une génération délaissée ???

Le taux d'illettrisme y est élevé et la culture n'atteint que peu cette zone de l'état carioca. Un des problèmes majeurs de la région de la Baixada Fluminense sont les conditions sanitaires et l'accès aux soins : les conditions de vie sont précaires et se payer une consultation médicale est un luxe que l'on ne peut se permettre qu'en cas d'extrême gravité.??

Découverte du centre communautaire Nossa Senhora Das Graças


Ce sont des gosses âgés de 3-4 ans jusqu'à 14 ans qui m'ont ouvert les portes de leur intimité. Ce centre est peut-être le seul endroit où ils peuvent se sentir en sécurité, où ils peuvent manger, se laver, dormir en paix, rigoler, s'amuser en toute sérénité.

Pour l'histoire, la Nossa Senhora Das Graças (NSDG) pendant 10 années ne bénéficiait pas de statut à proprement parler. A l'origine, les mères célibataires abandonnées par le père de leur enfant ne pouvaient pas à la fois rapporter d'argent pour le foyer et s'occuper de leurs petits. Ainsi les jeunes de la communauté surveillaient les enfants en l'absence de leurs mères, c'est ainsi que naquit NSDG.??

Une famille allemande, ayant visité le centre, a offert pendant des années une pension afin de permettre le versement de salaires aux éducatrices de NSDG. Ils envoyaient 7.000 R$ chaque mois soit l'équivalent de 3.000 ?. Malheureusement l'intermédiaire (un hôpital) censé reverser ces dons bloque l'argent depuis un an : certaines éducatrices ont du être remerciées faute de moyen et une classe à même dû être fermée.

Première rencontre avec les enfants

J'ai découvert des mômes de 4 ans d'une candeur, d'une douceur, d'une tendresse incroyables. Ils ont le contact facile, sont très éveillés et curieux. Ils ont merveilleusement joué le jeu devant l'objectif de ma caméra. Il était en revanche plus difficile de les photographier tant ils étaient excités par l'objectif. J'en ai profité pour leur montrer, tout de suite après, les images. Se découvrir sur l'écran devait être une première pour eux, et ils étaient complètement fascinés par cette expérience. En revoyant les photos après-coup, je reste marqué par la profondeur du regard de certains.??

Pour la première fois de ma vie, je me suis senti un peu bête dans ma façon d'être. Pour eux le contact physique, le regard avait tellement l'air naturel, qu'ils me touchaient de leurs petits doigts, se collaient à moi en rigolant, grands sourires. Je crois n'avoir jamais autant souri et aussi fort. Un moment de partage incroyablement riche, bien que trop court à mon goût.??

Je n'ai pas eu vraiment l'occasion d'échanger avec les enfants de 10-11 ans, ne parlant pas Brésilien. J'ai pu remarquer en revanche qu'ils étaient bien plus réservés. Mon passage éclair ne m'a pas offert l'opportunité de creuser plus, mais je sais qu'à l'avenir, je ne pourrai pas me contenter de quelques heures passées auprès des enfants, si je veux aller plus loin dans la communication.??

Ce 6 septembre 2011 s'inscrit dans mon voyage comme un moment important, signe j'en suis persuadé de belles rencontres à l'horizon. Merci à Pascale, Sybille et Farida de m'avoir accueilli et accompagné tout au long de cette journée.??

Simon GUILLEMIN (www.lepetitjournal.com ? Brésil) mercredi 14 septembre 2011



Pour obtenir plus d'informations sur l'ONG Solidariedade França Brasil, son action, et faire des dons, cliquez sur le lien suivant : ??http://sfb.org.br/br/

lepetitjournal.com sao paulo
Publié le 14 septembre 2011, mis à jour le 8 février 2018

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