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SEM LIMITE - Ils sautent à l’élastique au-dessus d’une autoroute de São Paulo

Écrit par Lepetitjournal Sao Paulo
Publié le 23 avril 2015, mis à jour le 24 avril 2015

Le groupe s'appelle ?Sem Limite?. Une fois par semaine, ils se donnent rendez-vous sur le pont au-dessus de la station de métro Sumaré, s'équipent, et sans crier gare, sautent dans le vide au-dessus de l'auroroute. Lepetitjournal.com a rencontré ces amateurs de sensations fortes ?sans limites?. Reportage.

Alan Ferreira, passionné de sports extrêmes, a commencé le rappel en 1995. De l'eau a coulé sous les ponts depuis, de l'eau et un bon nombre d'amateurs de sensations fortes à la recherche d'adrénaline. Repousser les limites, Alan Ferreira adore ça. Et comme il n'est pas le seul, il a réuni des amis liés par les mêmes intérêts que lui et créé un groupe ?Sem Limite - Técnicas Verticais? (Sans limite - techniques verticales) pour organiser des sorties randonnée, escalade, rappel, plongée, et autres activités plus radicales encore?

Très vite, le groupe - formé dans les années 2000 - s'est agrandi et son terrain de jeu également, puisqu'il a même conduit Alan Ferreira et ses amis jusqu'en Europe à plusieurs reprises. Dans la nature, au milieu de cascades, au fond des océans ou au sommet de montagnes, le groupe pratique même en milieu urbain. C'est sur le pont qui se dresse au-dessus de l'autoroute Sumaré (station de métro Sumaré) que nous les avons rencontrés. Plusieurs groupes s'y retrouvent régulièrement pour y faire du rappel et

sauter à l'élastique, comme le groupe ?Friends Adventure?, dont certains membres étaient aussi présents.

Du rappel oui, mais du rappel urbain
Cela fait maintenant plus de vingt ans que des passionnés de sports extrêmes dans le genre d'Alan Ferreira se retrouvent au
pont de Sumaré. Une fois équipés (gants, casques, mousquetons, cordes et harnais au minimum), les aventuriers descendent en rappel le long du pont et, une fois dans le vide, se laissent tomber au-dessus des voitures.

Certains, encore plus avides d'adrénaline, réalisent ce que le groupe d'amis a appelé ?le pendule? : la corde qui les retient est attachée au niveau du centre du pont, mais il faut sauter depuis l'une des extrémités de celui-ci pour parvenir à impulser le sauteur avec assez d'élan pour qu'il décrive une figure de pendule, se balançant de long en large au-dessus de la route. Et comme en général ces amateurs de sports extrêmes s'y retrouvent la nuit, c'est encore plus impressionnant avec les phares des voitures. Au début du mois d'avril, le groupe a battu son record avec un total de treize personnes à se lancer ensemble au-dessus du vide.

Adrénaline, amitié et solidarité
Il est possible de descendre seul ou accompagné, pour les débutants. Weslei Leiff (Carrel), qui est à l'origine du groupe ?Friends Adventure? et ami d'Alan Ferreira, insiste sur l'intention du groupe qui est de ?divulguer le sport à ceux à qui il manque la connaissance?. C'est grâce à une formation technique de deux jours, proposée par l'école ?Limite Radical?, que Weslei Leiff s'est certifié et peut aujourd'hui proposer l'expérience du rappel urbain à un public diversifié. Quiconque, s'il trouve le courage, peut donc venir essayer, c'est ouvert à tous.

?Au début, il n'y avait pas de groupe ni rien, je pratiquais seul puis je me suis fait des amis dans le sport et j'ai décidé de monter un groupe qui ferait à la fois de la bienfaisance et organiserait des événements?, explique Weslei Leiff. ?Friends Adventure? est né en septembre dernier et organise régulièrement des sorties vol libre (parapente), rappel, escalade, tyrolienne? quand ce n'est pas sur le pont qu'ils se retrouvent. ?Les bénéfices sont reversés à la Casa de Caridade Senhor do Bonfim, qui aide les personnes atteintes de cancer ou de maladie mentale?, déclare-t-il. Il suffit de donner un petit quelque chose en échange de sa participation : un sac de riz, de sucre, du café?

Même pas peur...
?Cela fonctionne principalement grâce au bouche à oreille?, confie Sandro Ramos, un des habitués de ?Friends Adventure?. Il compte commencer bientôt une formation technique qui lui permettra lui aussi de se professionnaliser dans la pratique du rappel. Sa fille, Tayna, 14 ans, est venue sauter du pont pour la première fois. ?C'est cool. Cela fait un peu peur, mais une fois qu'on a sauté, la peur s'en va et il ne reste que l'adrénaline?, dit-elle après être descendue avec un accompagnateur. Ce n'est pas sa première expérience de rappel, mais c'est la première fois qu'elle saute d'aussi haut. Et pour cause, ce ne sont pas moins de 27 mètres qui séparent le pont de l'autoroute?

Étudiante en médecine, Michelle Sabrina Silva est tombée par hasard sur le groupe et, prise de curiosité, a décidé de se lancer

elle aussi. Elle déclare après avoir sauté à son tour : ?Cela ne fait pas peur parce qu'on regarde toujours en bas : si on ne voyait pas en bas, là je pense que j'aurais eu peur !?

Les deux groupes ont l'habitude d'organiser des activités ensemble. Ainsi, les amateurs de sensations fortes ne sautent pas que du pont de Sumaré. Par exemple, ils se retrouvent aussi de temps en temps, pour varier les plaisirs, sur le pont Nove de Julho, près de l'Avenida Paulista, ou encore pour pratiquer le rappel urbain sur de vieux immeubles du centre-ville. C'est ce qu'ils ont fait le week-end dernier, pour profiter pleinement du pont permis par le mardi férié : ce ?Feriado Radical? les a tous réunis sur les plages de Guaruja, sur le littoral de São Paulo, où ils ont mis le grappin sur un vieil édifice abandonné surplombant les horizons. Le groupe d'amis en a aussi profité pour escalader le Morro do Maluf, une colline qui s'élève entre la plage et l'océan et promet au grimpeur courageux la récompense d'une vue exceptionnelle.

Fanny CHARBIN (www.lepetitjournal.com - Brésil) vendredi 24 avril 2015

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Publié le 23 avril 2015, mis à jour le 24 avril 2015

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