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MUNICIPALES - Qui est João Doria, le nouveau maire de São Paulo ?

Écrit par Lepetitjournal Sao Paulo
Publié le 3 octobre 2016, mis à jour le 4 octobre 2016

Pour la première fois, un maire a été élu dimanche dès le premier tour des élections municipales à São Paulo. Il s'agit de João Doria (PSDB), un homme d'affaires et de médias de 58 ans, dont il s'agit du premier mandat politique. Portrait de ce nouvel édile au parcours étonnant qui a quelques points communs avec Donald Trump.

C'est un véritable coup de tonnerre qu'a connu São Paulo dimanche soir. Pour la première fois de son histoire électorale, un maire y a été élu dès le premier tour. Avec 53,3% des voix, João Doria, du PSDB, a conquis la mairie, écrasant notamment l'édile sortant du PT, Fernando Haddad (16,7%), Celso Russomanno (PRB ? 13,64%) et Marta Suplicy (PMDB ? 10,14%).

Parti avec 3% des intentions de vote il y a encore un mois, ce fils de député fédéral exilé à Paris durant la dictature ? il a été professeur à la Sorbonne - a connu un destin fulgurant à la Donald Trump à l'échelle municipale ? la victoire en plus, pour le moment. Agé de 58 ans, João Doria (Junior) n'est en effet pas un homme politique, mais bien un homme d'affaires passé, comme l'Américain, par les médias via, notamment, exactement le même programme télévisé : The Apprentice.

Un "gestionnaire politique"
Affilié au PSDB depuis 2001, le Brésilien aussi connaissait sa première campagne électorale et l'a donc construite sur son "apolitisme". Se présentant comme "un gestionnaire" qui entend diriger São Paulo comme une entreprise, João Doria a misé sur ses réussites dans les affaires ? il est à la tête d'un important groupe de communication et marketing ? afin de convaincre un électorat à la fois durement touché par la crise économique et fatigué de la corruption qui touche le milieu politique brésilien. D'ailleurs, le natif de São Paulo affirme qu'il fera don de ses indemnités de maire et qu'il ne briguera pas la réélection.

Mais avant cela, comme Donald Trump, son intention de briguer la mairie de São Paulo a provoqué des remous au sein de son parti. Considéré comme un arriviste par ses adversaires de la primaire du PSDB, João Doria a semé la zizanie, provoquant jusqu'au départ du parti de son principal adversaire, Andrea Matarazzo, qu'il allait affronter au second tour.

Accélération et privatisation au programme
Les similitudes s'arrêtent là. João Doria n'a pas fait cavalier seul, obtenant le soutien solide du gouverneur PSDB de l'Etat de São Paulo, Geraldo Alckmin, et de l'ancien président Fernando Henrique Cardoso. De plus, homme de médias ayant aussi travaillé dans le tourisme, le nouveau maire maîtrise sa communication et n'est pas aussi extrémiste et extravagant dans ses propos que Donald Trump, même s'il a tout de même eu le droit à une suspension d'une partie de sa propagande électorale visant le PT par le tribunal régional électoral de São Paulo.   

Désormais élu, comme promis, João Doria veut faire "accélérer" sa ville. Symboliquement, sa première mesure ? effective en janvier, quand il débutera son mandat - sera ainsi le rétablissement de limites de vitesse supérieures sur les "marginais", abaissées par son prédécesseur pour réduire les accidents : les files express repasseront à 90 km/h (au lieu de 70), les centrales à 70 (au lieu de 60) et les locales à 60 (au lieu de 50).

Autres promesses caractérisant son profil d'entrepreneur dormant trois heures par nuit : la privatisation. Le complexe d'Anhembi, le stade de Pacaembu, le circuit automobile d'Interlagos et même les pistes cyclables chères à Fernando Haddad sont visés. Des décisions déjà controversées, reste à voir comment les affrontera João Doria l'explorateur. 

Corentin CHAUVEL (www.lepetitjournal.com - Brésil) mardi 4 octobre 2016

*Photo : Agência Brasil

lepetitjournal.com sao paulo
Publié le 3 octobre 2016, mis à jour le 4 octobre 2016

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