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PALACETE FRANCO DE MELLO - L'une des dernières demeures de l'Avenida Paulista

Écrit par Lepetitjournal Sao Paulo
Publié le 2 octobre 2013, mis à jour le 3 octobre 2013

Au début du XXème siècle, des bâtisses toutes plus somptueuses les unes que les autres se construisaient le long de l'Avenida Paulista, l'une des artères les plus connues de São Paulo. Bien peu de ces palais ont survécu. Le "Palacete Franco de Mello" est l'un de ces résistants.

Il y a plusieurs décennies de cela, la célèbre Avenida Paulista était l'adresse privilégiées par la riche élite pauliste. L'avenue n'était pas encore encombrée quotidiennement de milliers de voitures, et à la place des grands immeubles étaient érigées une bonne partie des demeures les plus élégantes de la ville de São Paulo.


























De ces dizaines de résidences luxueuses, à peine quelques unes ont résisté au temps et à la spéculation financière. C'est notamment le cas de la Casa das Rosas et du Palacete Franco de Mello, qui est actuellement en état d'abandon.

Situé au numéro 1.919 de l'Avenida Paulista, le Palacete Franco de Mello est également connu sous le nom de "Résidence Franco de Mello". C'est aujourd'hui le dernier exemplaire de bâtiment datant de la première phase de construction de demeures sur l'avenue, qui a eu lieu entre 1891 et 1937.

Edifiée en 1905, la résidence est l'oeuvre d'un architecte portugais, Antônio Fernandes Pinto. Elle est située sur un ample terrain de 4.720m2. Sa façade reflète des choix architecturaux éclectiques : les frontons et les pourtours des fenêtres montrent des influences de la période française de Louis XV, alors que la mansarde évoque plutôt le style Renaissance. Le palais est composé de 35 pièces.

Joaquim Franco de Mello, qui a donné son nom à la demeure, était colonel, mais également un riche agriculteur. Il a notamment fondé une ville dans l'intérieur de l'état de São Paulo (à 600km de la capitale), qui porte le nom de son épouse : Lavínia. Il vécut dans le Palacete en compagnie de sa femme et de ses trois fils, Raphael, Rubens et Raul.























Une beauté abandonnée
Bien que détériorée, sa beauté continue à retenir l'attention des passants. Malheureusement, la situation de cette vieille demeure est bien compliquée. Elle a été inscrite au patrimoine historique de l'état par le Condephaat en 1992. Depuis la maison est au coeur d'une dispute judiciaire opposant le gouvernement pauliste et son propriétaire, Raul Franco de Mello. Au début de l'année 2000, celui-ci a entamé une action en justice contre l'état, réclamant une indemnisation pour compenser le préjudice causé par l'inscription au patrimoine. Quelques mois plus tard, le tribunal suprême de justice (STJ) condamnait l'état de São Paulo à verser 55 millions de réais à l'héritier du palais. Une décision que l'Etat a immédiatement contestée. Depuis, le propriétaire a tenté de créer un parking autour de la maison, une boîte de nuit, un marché pour adopter des animaux. Autant d'initiatives rapidement interdites par des actions de l'état.

Une bataille sans fin est donc engagée. Pendant ce temps, le Palacete Franco de Mello se détériore peu à peu. La végétation s'y installe tranquillement, la dernière couche de peinture donnée remonte à de nombreuses années et de nombreuses vitres sont cassées.

Nous sommes de fervents défenseurs de la préservation du patrimoine historique, mais il faut être conscient du fait que nous avons besoin d'une politique sérieuse et précise en ce qui concerne le classement d'édifices au patrimoine historique de la ville. Evidemment, le Palacete est l'une des richesses historiques de São Paulo et à ce titre, il doit être classé et préservé. Mais il n'est pas non plus juste que les propriétaires soient otages de cette politique de préservation archaïque. Si les familles ne peuvent pas supporter financièrement la préservation de leur bien, il faut qu'elles puissent être indemnisées de manière convenable. La situation actuelle n'est tenable pour aucune des parties, et encore moins pour la culture et la mémoire de notre ville.

Douglas NASCIMENTO © São Paulo Antiga (www.lepetitjournal.com/sao-paulo) jeudi 3 octobre 2013

Traduction : Amélie PERRAUD-BOULARD

lepetitjournal.com sao paulo
Publié le 2 octobre 2013, mis à jour le 3 octobre 2013

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