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MELISSA VETTORE - "'Camille et Rodin' et 'Isadora' ont un message commun exprimé de manière différente"

Écrit par Lepetitjournal Sao Paulo
Publié le 8 novembre 2016, mis à jour le 9 novembre 2016

La comédienne brésilienne est actuellement à l'affiche de deux pièces qui se suivent ce mois-ci au Masp : Camille et Rodin, à voir encore cette semaine, et Isadora, qui se jouera les deux prochaines semaines. Elle se confie au Petitjournal.com sur ces deux ?uvres (jouées en portugais) qui ont la France pour décor principal.  

Lepetitjournal.com : Comment s'est passée la première semaine de Camille et Rodin, la semaine dernière ?
Melissa Vettore :
La réponse du public a été très impressionnante, cela fait déjà quatre ans que l'on joue la pièce et la réception est à chaque fois très forte. Mais cette fois, comme il y a de la musique jouée en direct, avec un violon, un violoncelle et un piano, c'est même encore plus fort. Quand la pièce se termine, c'est une vague d'applaudissements qui nous submerge, comme une gigantesque embrassade de la part du public, très belle et affectueuse.

Vous reprenez donc Camille et Rodin après l'avoir montée en 2012, comment cela s'est fait ?
Plus de 120.000 personnes ont déjà vu la pièce à travers 17 villes du Brésil, de Manaus à Porto Alegre, dont une année entière à l'affiche à São Paulo. En 2015, chacun est parti sur des projets différents et cette année, on a profité de cette occasion pour revenir au Masp.

A quoi assiste-t-on devant Camille et Rodin ?
C'est une histoire d'amour entre une femme, artiste, et un homme alors en train de changer l'histoire de l'art, qui apporte de nombreux éléments aux spectateurs, ce qui la rend inoubliable. Sa structure est en plusieurs parties, Camille Claudel raconte d'abord ce qu'il va se passer, la pièce débute ainsi sur une thématique de la mémoire, du souvenir. Puis vient l'histoire de travail et d'amour avant une avalanche de malentendus qui conduit à la folie et l'internement de Camille Claudel. En ce qui concerne la mise en scène, nous sommes seulement deux sur scène avec la musique ainsi qu'une illumination narrative, qui constitue un troisième personnage.

Camille e Rodin - Teaser 

Depuis le début, vous jouez aux côtés de Leopoldo Pacheco, cela doit renforcer d'autant plus la complicité sur scène ?
Oui, c'est très bien de travailler avec la même personne, au fur et à mesure, nous ne paraissons même plus jouer des

personnages. De plus, Leopoldo Pacheco apporte également son talent d'artiste plastique. C'est vraiment un travail à trois, avec aussi le metteur en scène, Elias Andreato, avec un spectacle à chaque fois plus fort.

Est-ce que Camille Claudel et Auguste Rodin sont connus des Brésiliens ?
Beaucoup de gens les connaissent, oui, parce qu'il y a eu des expositions au Brésil, mais en sortant de la pièce, ils courent pour en savoir plus sur eux.

Et vous-mêmes, quel rapport aviez-vous avec Camille Claudel avant de l'interpréter ?
Quand j'étais adolescente, j'ai visité Paris et j'ai été impressionnée par le travail de Camille Claudel. J'avais vu le film (avec Isabelle Adjani et Gérard Depardieu, ndr) et en 2012, je cherchais un personnage à jouer et je l'ai choisie. Ce rôle me donne beaucoup d'envie d'entrer en scène et me fait croire en mon propre travail. Lors d'une visite au musée Rodin, à Paris, où j'ai rencontré notamment la documentaliste du musée, Véronique Matiussi, le restaurateur Antoine Amarger et le comédien Charles Gonzalès, lui-même interprète de Camille Claudel, on m'a accueilli avec des "Bonjour Camille !", c'était très beau.

A partir de la semaine prochaine, le public paulistano vous verra interpréter la danseuse Isadora Duncan (avec Roberto Alencar et Patricia Gasppar), un tout autre rôle?
Oui, celui-ci est plus un hommage, avec pour thème la libération de la femme. Là aussi, la pièce est en plusieurs parties, avec de la musique jouée en direct. J'apprends et je reçois beaucoup de ce rôle. Isadora Duncan était un personnage très politique aussi, elle voulait que l'art fasse partie pleinement de l'éducation. Elle voulait que tous les enfants du monde se donnent la main et échangent avec la danse pour langage. La pièce exprime cette liberté et cette poésie.

Est-ce que l'on vous voit danser sur scène ?
Ce n'est pas un ballet formel, mais il y a une chorégraphie simple, avec un caractère improvisé.

L'art est au c?ur de ces deux pièces, avec le même message ?
Oui, il y a un message commun, mais exprimé de deux manières différentes. Dans Camille et Rodin, c'est une lutte pour pouvoir montrer son travail tandis que dans Isadora, si l'histoire est triste aussi, il y a plus de légèreté, c'est un message universel grâce à la danse. Ce sont en tout cas deux belles pièces pour le spectateur, qui méritent d'être vues.

Il y a une promotion pour les spectateurs français, pour quelle raison ?
Pour exprimer la relation très forte que nous avons avec la communauté française et ses institutions, le consulat général de France, le musée Rodin, etc. Nous sommes très heureux de jouer ces artistes français (Isadora Duncan est américaine, mais a connu la gloire à Paris, ndr) et nous voulons voir si les spectateurs français se reconnaîtront dans ces personnages.

Quel avenir pour ces deux pièces ?
Isadora devrait tourner au Brésil l'an prochain, et sera notamment jouée à Rio en avril. Quant à Camille et Rodin, j'aimerais beaucoup pouvoir la monter en France, peut-être au musée Rodin, ce serait un rêve.

Pour finir, comment se porte le théâtre au Brésil, selon vous ?
Malheureusement, le théâtre manque de beaucoup d'investissement au Brésil. Cela fait 20 ans que je suis comédienne et cela s'est amélioré, mais c'est mon rôle aussi de lutter pour que la culture soit plus justement reconnue au niveau des institutions, même si elles sont des problèmes financiers aujourd'hui, et pour que les gens aillent plus au théâtre. Pour ces pièces, nous n'avons pas ce problème parce qu'elles se jouent au Masp, qui est très central, mais de manière générale, il n'y a pas le même entrain autour du théâtre qu'en Europe. 

Propos recueillis par Corentin CHAUVEL (www.lepetitjournal.com - Brésil) mercredi 9 novembre 2016

Infos pratiques

Camille et Rodin

de jeudi à samedi à 21h et dimanche à 19h30

Isadora

du 17 au 27 novembre

le jeudi à 21h30, le samedi à 21h et le dimanche à 19h30 / pas de représentation le 24 novembre

Tarif : 50 reais (25 reais en demi-tarif et pour les Français et leur accompagnant sous présentation d'une pièce d'identité) 

Masp - avenida Paulista, 1578

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Publié le 8 novembre 2016, mis à jour le 9 novembre 2016

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