Slackline. En français, «corde lâche». Ils sont de plus en plus nombreux à jouer les funambules dans les parcs de Santiago. Petit zoom sur cette pratique qui va sans doute se développer avec l'été
L'exercice est simple, en tous cas sur le papier. Une sangle élastique est tendue entre deux arbres, à quelques dizaines de centimètres du sol, et il s'agit d'avancer dessus. S'il est relativement facile d'apprendre à y faire quelques pas, certains pratiquants enchaînent les figures impressionnantes (salto, back flip,...), en jouant sur l'élasticité de la sangle. La pratique de ce sport se développe à Santiago, où certains avancent le nombre de 300 pratiquants réguliers, un chiffre conséquent pour un sport peu institutionnalisé, qui se pratique dans les parcs, avec des amis et en écoutant de la musique. Ils sont ainsi une dizaine à se retrouver plusieurs fois par semaine au Parque Bustamente* autour de deux-trois sangles, pour passer l'après-midi ensemble. Car la slackline est aussi une activité conviviale, comme en témoigne la présence de quelques jeunes qui se disent là «pour voir les amis» et ne se risquent pas sur la corde ? il s'agit souvent de filles, la pratique reste assez masculine.
Une pratique en plein développement
Ce sport doit son essor à un petit cercle de slackliners qui le considèrent comme un art de vivre. Pierre en est ainsi a sa cinquième année de pratique et se dit accroc à un sport qui lui demande un équilibre constant, une écoute et une maîtrise de son corps. Ces aficionados de la corde font le bonheur des marques dont les logos publicitaires fleurissent sur les vélos, les vêtements et les portables. Conscientes de s'adresser à un public hyper connecté, les entreprises tablent leur stratégie commerciale sur l'organisation d'événements et le sponsoring (le Bouncing Challenger, la Semana Gibbon,...), afin d'occuper le champ médiatique et les réseaux sociaux. Et les efforts déployés pour populariser la pratique portent leurs fruits : de plus en plus d'écoles proposent l'enseignement de la slackline, même si les professeurs sont parfois de simples pratiquants, le sport étant trop jeune pour avoir sa propre génération d'enseignants. Petit à petit, la slackline se développe et cherche son équilibre, tiraillée entre sa dimension urbaine, spontanée, et la marchandisation dont elle fait l'objet. D'aucun rappelleront que la pratique viendrait de Californie, où certains grimpeurs ne savaient pas quoi faire de leurs excès de sangle...
Clément Ourgaud (www.lepetitjournal.com/Santiago) Mardi 17 décembre 2013
*Pour vous exercer à ce sport, vous pouvez rejoindre ce groupe de slackliners qui se retrouve tous les mardis et jeudis en fin de journée (vers 18h), au niveau du skatepark du Parque Bustamente (Providencia). Ils seront ravis de vous initier aux joies de la corde !
L'annuaire 
