Le Centro de Formación de la Industría Chileno Francés, organisme de formation professionnelle franco-chilien, vient d'inaugurer son nouveau centre de Viña del Mar. Une occasion de nous pencher sur un type de coopération aux résultats palpables. En formant des jeunes en adéquation avec les besoins des entreprises, le centre de formation leur assure un travail et les sort d'une situation délicate
Chaque année, environ 800 jeunes sans qualification, fréquentent, gratuitement, le C.F.I Centro de Formación de la Industría Chileno-Francés. A l'issue de 4 mois de formation et de deux mois de stage, ils en ressortent avec un métier. Sept sur dix sont même embauchés dans la foulée.
Le taux de réussite est parmi les plus importants des formations destinées à ce type de public : jeune, entre 18 et 29 ans et parmi les 40 % des plus pauvres.
À l'origine de cet organisme, qui avec ses nouveaux locaux de Viña del Mar dispose, après San Miguel et Quinta Normal d'un troisième centre, cette fois en province: la puissante association française CODIFOR (Coopération, développement Industriel, Formation). Celle-ci a été créée, il y a 30 ans, par l'organisation professionnelle hexagonale, UIMM (Union des Industries et des Métiers de la Métallurgie), dans le but de transférer à l'étranger, son expérience et ses savoir faire, en matière de formation des salariés. Présente dans une quarantaine de pays, principalement Afrique et Europe, ? et dirigée par un Chilien résidant en France depuis plus de 30 ans- CODIFOR a signé dès 1994, un partenariat avec ce qui deviendra la Fondation "Chile ASFO", rebaptisée récemment "C.F.I. Chileno-Francés". L'association est subventionnée par le Servicio Nacional de Capacitacion y Empleo (SENCE), qui lui a confié, avec huit autres fondations, la mise en ?uvre d'un plan destiné à ce public fragile.
L'ascenseur social
Le secteur de la formation professionnelle, très structuré en France, réfléchit depuis longtemps à l'après-formation. Ainsi 20 % du temps de cours, est consacré à développer des compétences transversales (responsabilité au travail, communication, travail en équipe?) avec des psychologues et des tuteurs. Car "il ne s'agit pas seulement de trouver un travail, mais de le garder", précise Anne Thibault qui signale que certains jeunes "viennent de très loin, avec peu d'exemples d'emploi formel autour d'eux".
Une formation=un emploi
Avec l'ouverture de son centre en province, le C.F.I. annonce d'autres nouveautés : la création d'un pôle "emploi" spécialisé dans le recrutement, la sélection et l'insertion professionnelle de personnel à basse qualification, gratuit pour les entreprises, et la création d'un Centre de Formation Technique, pour les étudiants qui souhaiteraient pousser plus loin leur formation dans l'éducation supérieure.
Une aubaine pour les entreprises, desquelles Anne Thibault, cherche à se rapprocher ? en particulier les membres de la Chambre de Commerce Franco-Chilienne- pour nouer des partenariats et former des jeunes, gratuitement, au plus près de leurs besoins.
D'un côté des jeunes bien formés et motivés par la perspective d'un emploi sûr, de l'autre des entreprises qui recrutent plus facilement du personnel qu'elles savent doté de capacités mais aussi de valeurs. Tout le monde est gagnant.
S.R (www.lepetitjournal.com Santiago) jeudi 24 juin 2010
En savoir plus: Chile ASFO