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RETRAITE made in Chili - Le rêve des libéraux

Écrit par Lepetitjournal Santiago
Publié le 4 octobre 2010, mis à jour le 14 novembre 2012

Alors qu'en France le dossier des retraites est brûlant, le système de retraite au Chili, lui, ne fait pas de vagues. Depuis les années 80, le pays suit le modèle par capitalisation. Ce système « plus autonome »,  où les travailleurs épargnent sur des comptes individuels, a remplacé le modèle par répartition, financé par les ressources publiques

photo libre

Les changements opérés en 1980, sous la dictature de Pinochet sont encore le modèle actuel de retraite au Chili. Voici 30 ans, José Piñera, frère de l'actuel président, était alors ministre des finances du gouvernement militaire. C'est lui qui a donc impulsé une réforme du système des retraites, qui avec celle du  système éducatif et de santé, allait changer la face du pays. Un modèle économique performant pour certains, une catastrophe sociale pour d'autres. L'idée ? Permettre aux travailleurs de capitaliser leur retraite, en versant un minimum de 10 % de leurs revenus sur un compte personnel de retraite géré par les Administrateurs de Fonds de Pensions (AFP), organismes privés, au nombre de six, et que  les travailleurs peuvent choisir librement . Un système qui pourrait se comparer à celui des retraites complémentaires en France, et qui en a les mêmes limites : seuls les plus haut salaires peuvent se préparer une retraite dorée.
L'âge du départ en retraite, quant à lui, dépend de la capitalisation des points de chacun. Néanmoins un minimum d'âge de départ en retraite est fixé : de 60 à 65 ans pour les hommes et de 55 à 60 ans pour les femmes.

Un minimum vieillesse "vieux" de deux ans

Ainsi, le régime de retraite privatisé s'est rapidement développé depuis sa mise en place. "Environ deux tiers des travailleurs y participent et le total des actifs gérés par les AFP s'élève à 59 milliards de dollars, soit un peu plus de 60% du PIB fin 2004 ", souligne le FMI. Le dernier tiers, constitué par les travailleurs indépendants, ne participent pas à ce système 'd'épargne autonome' en raison des fortes variations mensuelles de leurs revenus. En février 2007, ce sont  près de 7,7 millions de Chiliens (sur un total de 17 millions) qui possédaient un compte de retraite individuel administré par le biais d'une AFP. Le FMI, qui porte un regard plutôt positif sur la situation, souligne que "La réforme novatrice du régime de retraite au Chili a servi de modèle pour les autres pays latino-américains et le reste du monde, le système est assez solide ".  Madame Lagarde, ministre française de l'économie, ne cachait pas, lors de sa récente visite au Chili, l'intérêt que portait la France au modèle chilien. De quoi alimenter les conversations des présidents Sarkozy et Piñera qui se rencontreront fin octobre à Paris.
Cependant, il y a deux ans encore ce modèle  laissait une partie de la population âgée sans ressources. Ce n'est qu 'en 2008 que la présidente Michelle Bachelet, instaurait une « retraite minimum » soit  l'équivalent de 120 euros par mois.
L. G et C.M (lepetitjournal.com Santiago) Lundi 4 octobre 2010.


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Publié le 4 octobre 2010, mis à jour le 14 novembre 2012

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