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GREENPEACE - La salmoniculture et le gouvernement ont aggravé la crise écologique de Chiloé

Écrit par Lepetitjournal Santiago
Publié le 5 septembre 2016, mis à jour le 5 septembre 2016

Dans une étude publiée ce dimanche sur les origines de la marée rouge qui a affecté l'île de Chiloé en mai dernier, l'ONG écologiste assure que le déversement de milliers de saumons morts, autorisé par le gouvernement chilien, a exacerbé la catastrophe.

Les résultats de l'investigation scientifique, réalisée par Greenpeace Chile entre mai et août, révèlent que le déversement de près de 5.000 tonnes de saumons morts au large de l'archipel de Chiloé a renforcé la multiplication des algues polluantes à l'origine de l'échouage de milliers d'espèces marines sur les plages de l'île.

 « Même si la prolifération d'algues toxiques était présente dans la zone avant le déversement, le saumon mort a agi comme un fertilisant et augmenté la magnitude, l'intensité et la portée de la marée rouge », a déclaré l'organisation dans un communiqué.

Les conclusions de l'ONG réfutent donc l'explication avancée par les autorités chiliennes sur l'origine de la marée rouge. Ces dernières avaient alors assuré que la surconcentration d'algues toxiques était due au phénomène climatique « El Niño », un courant d'air chaud qui touche l'Amérique latine depuis un an.

« Le gouvernement a trahi Chiloé »

Dans son rapport, l'organisation écologiste accuse le gouvernement chilien d'avoir aggravé la crise écologique et sociale, qui a paralysé l'île au premier semestre 2016, en ayant autorisé ce déversement de 5.000 tonnes de saumons.

« Nous savons que le ministre de l'Economie, Luis Felipe Céspedes, a permis aux entreprises du secteur de jeter le poisson pourri dans l'océan sans réaliser d'étude d'impact environnemental afin de certifier que le déversement n'aurait aucun effet toxique, a déclaré Estefanía González, coordinatrice de Greenpeace Chile. « Le gouvernement a trahi Chiloé et l'a sacrifiée au profit de l'industrie du saumon ».

Les pêcheurs en colère de l'archipel de Chiloé, qui avaient d'emblée pointé du doigt la pollution générée par la salmoniculture, n'ont pas tardé à réagir au rapport de Greenpeace. « Cela nous donne une lueur d'espoir sur ce que l'île entière savait déjà : le déversement de saumons autorisé par le gouvernement a été la cause de la tragédie sociale qu'on est en train de vivre. Ce n'est ni la marée rouge, ni le changement climatique, ni le phénomène du Niño, c'est le gouvernement qui a délibérément décidé de sacrifier l'île ».

Suite à la publication de son rapport, l'ONG écologiste a prié au gouvernement chilien de répondre de cette affaire et d'assumer sa responsabilité face aux communautés de Chiloé. 

Alexandre Hamon (lepetitjournal.com/santiago) - Lundi 5 septembre 2016

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Publié le 5 septembre 2016, mis à jour le 5 septembre 2016

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