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FLEUVE SILALA - La nouvelle pomme de discorde entre le Chili et la Bolivie

Écrit par Lepetitjournal Santiago
Publié le 28 mars 2016, mis à jour le 29 mars 2016

 

A l'issue d'une réunion, ce lundi matin, avec son ministre des affaires étrangères, la présidente de la République Michelle Bachelet a annoncé que le Chili entamera des actions judiciaires contre la Bolivie si celle-ci le poursuivait devant la Cour internationale de justice de La Haye pour son exploitation du fleuve transfrontalier Silala.

« Nous avons décidé, en tant que pays pacifiste, de faire appel à La Haye pour que le Chili respecte nos eaux du Silala », a déclaré samedi le président bolivien Evo Morales, confirmant ainsi les menaces de son gouvernement de poursuivre son voisin devant la Cour internationale de justice (CIJ) pour son usage du fleuve transfrontalier Silala.

La réaction des autorités chiliennes ne s'est pas fait attendre. La présidente Michelle Bachelet a annoncé, ce lundi, que « le Chili contre-attaquera la Bolivie en justice pour sauvegarder ses intérêts ». « Le gouvernement bolivien parle de dialogue, mais les faits démontrent qu'il préfère instrumentaliser les tribunaux internationaux ».

Si Evo Morales concrétise sa demande pour le Silala, ce serait le deuxième conflit territorial que la CIJ devrait arbitrer entre les deux pays voisins, qui n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1978.

En 2013, la Bolivie a déjà déposé une plainte devant la CIJ pour récupérer un accès souverain à la mer perdu à l'issue de la guerre du Pacifique de 1879 contre le Chili. En 1904, les deux pays ont signé un traité de paix et d'amitié entérinant la cession de 120.000 km2 du territoire bolivien au Chili, par lequel transite le Silala jusqu'à l'océan.

Pourquoi la Bolivie réclame-t-elle le Silala ?

Le fleuve Silala naît dans la région de Potosi, au sud-ouest de la Bolivie et à seulement 4 kilomètres de la frontière chilienne. Evo Morales assure que les eaux du Silala coulent vers le Chili via des canaux artificiels construits en 1908 et que celui-ci les utilise de manière « illégale et abusive », sans apporter la « moindre compensation ».

Selon le ministre des affaires étrangères bolivien, David Choquehuanca, les eaux du fleuve ont été « drainées et canalisées par une entreprise de chemins de fer chilienne » après un accord avec les autorités boliviennes en 1908. Elles continuent, selon lui, d'être utilisées indûment par les entreprises minières chiliennes.

De son côté, le Chili affirme que c'est un fleuve international et que ses eaux, qui coulent au Chili « en vertu de la loi de gravité », appartiennent aux deux pays. « Le gouvernement bolivien réclame être le propriétaire du Silala alors qu'il a en reconnu le caractère international pendant plus de 100 ans », a déclaré Michelle Bachelet.

Pour le ministre des affaires étrangères chilien, Herlado Muñoz, « le traité de 1904 a tracé les frontières de manière définitive entre les deux pays » et confirme que le Silala est international. « Avec cette nouvelle attaque, Morales mène une politique d'hostilité permanente envers le Chili et veut l'utiliser pour faire face aux problèmes de politique interne de son pays ».

Alexandre Hamon (lepetitjournal.com/santiago) - Lundi 28 mars 2016

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Publié le 28 mars 2016, mis à jour le 29 mars 2016

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