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ENVIRONNEMENT - Greenpeace Vs Pascua Lama

Écrit par Lepetitjournal Santiago
Publié le 6 avril 2013, mis à jour le 7 avril 2013

Après l'annonce des graves manquements au respect de l'environnement perpétrés par l'exploitant minier Barrick Gold, à Pascua Lama, Greenpeace a  manifesté jeudi 4 avril devant les bureaux de la multinationale.  Retour sur une controverse qui a fait le tour du monde

Des militants de Greenpeace se sont réunis jeudi 4 avril devant les bureaux de l'exploitant minier Barrick Gold à Vallenar, dans la région d'Atacama, pour protester contre la destruction des glaciers engendrée par le projet Pascua Lama. Suite aux multiples infractions perpétrées par l'entreprise Minera Nevada S.A., filiale chilienne du canadien Barrick Gold, en charge du projet, Greenpeace exigent des mesures fortes, dont le retrait de ses permis environnementaux. En effet,  fin mars, la Commission de Contrôle de l'Environnement (Superintendencia del Medio Ambiente) a annoncé officiellement que Minera Nevada S.A. ne respectait pas les conditions et normes établies dans sa Résolution de Qualification Environnementale, obtenue 2006. La Commission avait alors indiqué à la société qu'elle avait dix jours pour se mettre en conformité ou quinze jours pour réfuter les accusations à son encontre, après quoi des sanctions seraient prises. « On ne peut pas continuer à laisser faire Barrick Gold en toute impunité. Nul n'est au-dessus de la loi et nous comptons sur la nouvelle Commission de Contrôle de l'Environnement pour prendre les mesures nécessaires en retirant à l'exploitation ses permis environnementaux », a déclaré Samuel Leiva, chef de campagne de Greenpeace au Chili.

Genèse d'une polémique

Pascua Lama est le nom d'une mine localisée à plus 4400 mètres d'altitude dans la vallée du fleuve Huasco, dans la région d'Atacama à la hauteur de Vallenar et destinée principalement à l'exploitation souterraine de gisements d'or, de cuivre et d'argent.  Le projet, à cheval entre le Chili et l'Argentine - en vertu du Traité minier binational entre les deux pays signé en 1997 ? se situe sous trois glaciers millénaires (Toro 1, Toro 2 et Esperanza) dont l'importance est capitale pour cette région aride. Ils assurent l'approvisionnement en eaux des activités agricoles de la vallée.  Le plan initial d'exploitation en 2001, prévoyait le déplacement de près de 20 hectares de glace. Ce projet  de sciences fiction a soulevé dès le départ une forte vague de contestation, qui devient rapidement l'objet d'une indignation internationale , peu relayée dans les médias chiliens.

Malgré l'opposition citoyenne, le projet est accepté en 2005 par la Commission Régionale de l'Environnement d'Atacama (COREMA) à conditions que Barrick Gold revoit certains aspects de son projet : exit le déplacement du glacier ;  l'exploitation à ciel ouvert est remplacée par des chantiers souterrains et un processus de surveillance indépendant est mis en place pour prévenir les impacts éventuels de la mine sur les glaciers. Ayant finalement obtenu tous les permis manquants en 2009, l'entreprise Barrick Gold a officiellement démarré les travaux d'exploitation cette année là.

Irrégularités en série

Dès le début de l'année 2010, la direction des eaux chiliennes octroie une première amende à l'entreprise pour intervention sur les glaciers et extraction illégale d'eau durant les travaux préliminaires de mise en marche. Depuis, la compagnie Barrick Gold, au travers de sa filiale chilienne Minera Nevada S.A., a accumulé les amendes pour fraudes et manquements en tout genre. A titre d'exemple, les infractions les plus récentes datent de fin février -la société a dû payé 120 millions de pesos  pour cause d'irrégularités dans le processus d'assainissement des eaux et la non-exécution du plan de surveillance des glaciers- et de fin mars où cette fois-ci Barrick Gold a écopé d'une amende de 40 millions de pesos pour n'avoir pas rendu les informations demandées par la COREMA sur le système de surveillance des glaciers.

Concernant les suites des charges formulées par la Commission de Contrôle de l'Environnement à l'encontre de la société Minera Nevada S.A., les sanctions ? s'il y en a ? devraient être connues d'ici la mi-avril.

Elise Mertens (www.lepetitjournal.com Santiago) Lundi 8 avril 2013

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Publié le 6 avril 2013, mis à jour le 7 avril 2013

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