MANUEL KLEIDMAN – "Rome est une ville de mémoire, de souvenir" 

Créateur du festival cinématographique, Il gusto della memoria, mais aussi fondateur du site internet NosArchives.com, Manuel Kleidman s'est installé en Italie depuis sept ans. De Bracciano à Rome, ce Français nous a raconté comment il vivait la dolce vita. 

Lepetitjournal.com : Pouvez-vous vous présenter ? Comment avez-vous atterri en Italie ? 

Manuel Kleidman : Je suis arrivé en Italie il y a sept ans maintenant lorsque j'ai rencontré ma femme, Cecilia Pagliarani, réalisatrice italienne. Ici, j'ai créé, avec son aide, NosArchives.com, un site internet qui rassemble plus de 18.000 images d'archives du monde entier. Avant de m'installer là, j'étais à Paris, puis ensuite à Jérusalem où j'ai fait pas mal d'expositions. Ce n'est donc pas ma première expatriation ! Notre choix s'est tourné vers Bracciano, un très bel endroit, car ma femme a de la famille là-bas. C'est très différent des endroits où je suis passé mais c'est beaucoup plus agréable pour la vie de tous les jours. Et puis au niveau professionnel, nous avons trouvé une situation économique très profitable pour installer nos bureaux. On bénéficie d'une belle structure. Bracciano se situant à 35 km de Rome, ce n'était pas négligeable ! Mais à l'heure où je vous parle, nous sommes en train de nous installer à Rome. A 60 ans, je repars à zéro. C'est très fort de recommencer ici, dans cette ville de mémoire et de souvenir.

Pourquoi avez-vous décidé de venir à Rome après sept années ?

Nous sommes venus avant tout pour des raisons d'éducation. Nous avons inscrit nos deux enfants au Lycée Chateaubriand. Ma famille, parlant le français, je veux leur donner un fond de culture française. On leur offre une ville merveilleuse, un environnement exceptionnel. Et puis, à Bracciano, il n'y avait que 20 méga de connexion internet, ce qui était un gros problème pour envoyer nos films. Maintenant, nous allons travailler avec du 100 méga ! Rome est aussi propice aux rencontres, avec notre festival, Il gusto della memoria, nous avons de plus en plus de soutien de la ville de Rome et du Latium, ce sera donc encore plus facile de nous faire connaître. La vraie archive restera à Bracciano par contre.

Vous sentez-vous proche de la culture italienne ?

Mon père est né à Sanremo donc je suis à moitié Italien. A la maison on parlait tous cette langue, c'est comme ça que je l'ai apprise. C'est une culture qui me parle, cette langue a gardé ses origines latines, c'est donc très agréable à entendre. Pour moi l'Italie est un pays de vacances, dans lequel il faut se sentir bien. Il faut aussi apprendre à affronter ce manque de fermeté de la part des administrations, c'est parfois très décevant !

Après ces sept années en Italie, votre côté italien ressort-il  ?

J'ai un bagage bien français et mon archive est internationale. Je ne vois pas pourquoi je deviendrai Italien. Je suis enclin à être un homme de curiosité, à découvrir à chaque fois une nouvelle manière de vivre. Si j'étais là encore dans les années qui arrivent, je ne saurai même pas vous répondre.

Que ressentez-vous quand vous êtes à Rome ?

Rome est une ville coincée dans ses belles pierres. Demandez pourquoi telle ou telle chose n'est pas réparée, ils vous répondront "car on ne touche pas à ces choses là, c'est trop ancien." La structure politique aussi est encombrée. Les Italiens sont libres, nonchalants mais il leur a manqué une vraie révolution ! Après, Rome possède une architecture somptueuse, remarquable. Les parcs sont d'un romantisme absolu. Je ressens un vent de nostalgie très agréable, très poétique.

Propos recueillis par Sarah Cohen (Lepetitjournal.com de Rome) ? mercredi 1er octobre 2014

Crédits photos : Manuel Kleidman

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