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C'est le Carnaval à Rome!

carnavalcarnaval
Écrit par Karine Gauthey
Publié le 23 février 2022, mis à jour le 23 février 2022

« Rome, 18 février au soir, après le dernier retentissement des folies du carnaval. Je regrette de laisser à mon départ Moritz dans la solitude. »

Goethe, Voyage en Italie, 1786

Nul n’est sans connaître les célèbres Arlequin, Colombine, Polichinelle, etc., personnages de théâtre devenus symboles des marches de carnaval qu’on se plaira à voir déambuler dans les rues romaines à partir du jeudi 24 février et ce, jusqu’à Mardi Gras (1er mars).

 

De magnifiques chevaux trotteront de la Piazza del Popolo jusqu’à la Piazza Navona, en passant par la Piazza di Spagna ; les enfants pourront faire des promenades gratuites sur le dos d’équidés tout en observant les acrobaties des cavaliers. Défilés de chars colorés, magiciens, jongleurs, danseurs et musiciens seront également de la partie, colorant et animant les rues et avec eux la ville et ses habitants que l’on voit déjà ravis de ces festivités archaïques revisitées.

Si vous souhaitez profiter pleinement de l’événement voici les pérégrinations qui vous attendent : observer le départ de chars donné sur la via Tiburtina, participer aux festivités du parc Luneur, assister au spectacle « Follie di Carnevale » au théâtre Trastevere jusqu’au 2 mars, rejoindre la fascinante promenade organisée par l’association culturelle Radici le 2 mars, ou tout simplement se laisser aller à diverses balades sous les confettis à travers les rues de la ville éternelle.

 

Un masque de carnaval typique d'Italie

Un peu d’histoire …

D’un point de vue étymologique, le mot prendrait son origine dans la formule latine « Carne Levare » (enlever la viande), qui représentait la période où l’on mangeait de la nourriture grasse pour la dernière fois au mois de février (jusqu’au Mardi Gras).

Durant l’Antiquité, l’année ne commençait pas le 1er janvier, mais le 1er mars, qui symbolisait le renouveau de la nature, que l’on célébrait à travers les Lupercales.

Au départ, l’Église décida de condamner toute forme de manifestations carnavalesques dans la lignée des fêtes romaines ; néanmoins, constatant qu’elle n’était plus en mesure de s’y opposer, elle prit le parti de les récupérer pour en faire tout d’abord la « fête des fous » (fête que l’on retrouve dans le célèbre roman de Victor Hugo, Notre-Dame de Paris) pour mettre à l’honneur cette forme de renouveau.

Cependant, avant que cette nouvelle cosmogonie apparaisse, il fallait une période de chaos, symbolisée par le Carnaval, durant lequel une personne simple d’esprit était élue roi ; un âne l’accompagnait et symbolisait Satan. À la fin des festivités, on procédait à la lecture d’un testament et aux funérailles du Roi Carnaval, incarné par une poupée de chiffon que l’on brûlait.

Autrefois, le Carnaval de Rome était une fête fastueuse qui a disparu durant le 19ème siècle. Cette grandiloquence apparaît dans de nombreux tableaux, gravures et descriptions ; on pense notamment aux allusions de Michel de Montaigne dans son Journal de voyage ou aux déclarations de Goethe dans son Voyage en Italie.

C’est au début du 21ème siècle, en 2010, que le Carnaval romain renaît de ses cendres tel le Phoenix et propose des festivités à la hauteur de ce qu’elles étaient auparavant : de longues processions qui débutent via del Corso dans la liesse générale.

 

Quelques mets à déguster durant le Carnaval

Puisque les fêtes s’accompagnent de spécialités, ne soyons pas étonnés que le Carnaval dispose de friandises typiques comme les « castagnole alla romana » (beignets frits), les « bocconoti di ricotta » (gâteaux fourrés à la ricotta), les « frappe » ou « chiacchierre » (beignets frits trempés dans le sucre). Alors, laissez-vous porter par le caractère orgiaque et gustatif, laissez se profiler une semaine de festivités !

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