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VATICAN - Le Saint-Siège reconnait officiellement l’Etat de Palestine

Écrit par Lepetitjournal Rome
Publié le 30 juin 2015, mis à jour le 30 juin 2015

Le Vatican reconnaît officiellement l'Etat de Palestine dans un accord historique signé vendredi 26 juin. Celui-ci traite également des droits du Saint-Siège sur le territoire palestinien. Une reconnaissance historique qui ne plait guère à Israël.

?Les catholiques ne veulent aucun privilège sinon celui de continuer à collaborer avec leurs concitoyens au bien de la société?, a précisé le chef de la diplomatie vaticane. C'est un accord pour la liberté d'action de l?Eglise sur le territoire palestinien, qui, selon la note qui émane du service de presse du Vatican en date du 26 juin 2015, ?s'occupe des aspects essentiels de la vie et de l'activité de l'Eglise catholique en Palestine?.

C'est au Vatican, dans le palais pontifical, après 15 ans de négociations, que le secrétaire pour les relations avec les états, Mgr Gallagher et le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad Al-Maliki ont signé cet accord. Lors de la cérémonie officielle, étaient également présents, Sa Béatitude Fouad Twal, patriarche latin de Jérusalem, Mgr Antonio Franco, le nonce apostolique, Mgr Giuseppe Lazzarotto, le délégué apostolique à Jérusalem et en Palestine, ainsi que les maires de Bethléem et de Ramallah.

Reconnaissance formelle de la Palestine

Si le Vatican admet l'Etat palestinien "comme lieu de naissance du christianisme et berceau des relations monothéistes?, deux volets essentiels sont à retenir. D'une part la marge de manoeuvre de l'Eglise, qui prend en compte sa juridiction, son statut personnel, ses lieux de culte, ses activités sociales et caritatives, ses moyens de communication, ses questions fiscales. De l'autre, plus remarquable d'un point de vue historique, la reconnaissance formelle de l'Etat de Palestine, pour laquelle le pape François a beaucoup ?uvré.

Mgr Gallagher souhaite que ?l'accord puisse d'une certaine manière être une stimulation pour mettre fin définitivement au conflit israélo-palestinien qui dure depuis des années et qui continue à causer des souffrances aux deux parties?. Il poursuit, ?le processus de paix ne peut progresser que seulement à travers la négociation entre les parties en présence et avec le soutien de la communauté internationale. Cela demande certainement des décisions courageuses?. Une prise de position qui, pour l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), fait du Vatican le 136e pays à reconnaître l'Etat de Palestine. Riyad al-Maliki a tenu à saluer le rôle du pape François, car l'accord "n'aurait pas été possible sans sa bénédiction?. Constitué de 32 articles, le document entrera en vigueur une fois que les deux parties auront stipulé par écrit que leurs dispositions constitutionnelles propres ont été respectées. 

Israël ?regrette? un accord ?nuisible? et ?précipité? 

?Cette mesure précipitée nuit à la perspective de faire avancer un accord de paix et porte atteinte aux efforts internationaux visant à convaincre l'Autorité palestinienne de revenir à des négociations directes avec Israël?, explique Emmanuel Nahshon, ministre israélien des Affaires étrangères. "Nous regrettons également les textes unilatéraux dans l'accord, qui ignorent les droits du peuple juif sur la terre d'Israël et les lieux saints du judaïsme à Jérusalem?.

La Saint-Siège se trouve dans une position complexe, car il existe des communautés catholiques des deux côtés de la Terre sainte de Jérusalem. Depuis 1999 le Vatican tente d'obtenir un accord sur les droits juridiques et patrimoniaux des congrégations catholiques dans l'Etat hébreu. En juin 2014, le pape François avait d'ailleurs reçu les présidents israélien Shimon Peres et palestinien Mahmoud Abbas pour une "prière pour la paix".

A noter qu'aucun grand état occidental ne reconnait officiellement l'Etat de Palestine, hormis la Suède qui a officialisé sa reconnaissance en octobre 2014. Au Royaume-Uni, c'est le parlement qui a voté la reconnaissance de l'état palestinien mais cela ne constitue en aucun cas une reconnaissance officielle. Pourtant, cette décision a ouvert une brèche puisque la France a suivi le chemin en décembre 2014. En Italie, le parlement s'est exprimé en février dernier sur le sujet mais les parlementaires ont rejeté l'idée d'une reconnaissance d'un état palestinien indépendant.

Sanaa Nabi  (Lepetitjournal.com de Rome) - mercredi 1er juillet 2015

Crédits photo : capture d'écran youtube (compte Euronews)

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Publié le 30 juin 2015, mis à jour le 30 juin 2015

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