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QUEBEC INTERNATIONAL - "La qualité des travailleurs brésiliens est reconnue au Québec"

Écrit par Lepetitjournal Rio de Janeiro
Publié le 3 août 2015, mis à jour le 8 février 2018

Québec International, l’agence de développement économique de la région de Québec (Canada), a lancé il y quelques semaines sa cinquième campagne de recrutement virtuelle, qui vise à offrir "à des professionnels brésiliens francophiles qualifiés l’opportunité d’obtenir des emplois de qualité au Québec". Lepetitjournal.com s’est entretenu avec Catherine Plasse-Ferland, conseillère en attraction de talents et coordinatrice de la mission de recrutement en Amérique latine à Québec International, et Jemima Gomes, conjointe d’un expatrié brésilien au Québec et stagiaire responsable de promotion pour le Brésil au sein de la mission.

Lepetitjournal.com : Quel est exactement l’objet de cette nouvelle campagne de recrutement ?
Catherine Plasse-Ferland
 : Québec International est une agence de développement économique qui a pour but d’aider les entreprises sur le territoire québécois. Certaines ont des enjeux par rapport au recrutement de main d’œuvre qualifiée, avec des postes qui n’ont pas pu être comblés par des professionnels ici au Québec. Alors, elles se tournent vers l’international pour combler leurs besoins de main d’œuvre. C’est la cinquième campagne visant le Brésil, et également cette année, pour la deuxième année consécutive, la Colombie et le Mexique.

Quels sont les atouts que présentent les travailleurs brésiliens ?
Leur qualité, autant au niveau de la compétence professionnelle que de leur savoir-être en entreprise, est reconnue ici au Québec. Il y a aussi le fait qu’ils parlent une langue latine, le portugais, qui peut représenter un avantage dans l’apprentissage de la langue française.

Quels sont les domaines particuliers dans lesquels vous recherchez de la main d’œuvre ?
Cette année, les deux secteurs qui sont visés par la mission de recrutement sont la technologie de l’information et l’usinage. Cette initiative revient chaque année et les secteurs recherchés dépendent des entreprises qui participent à l’initiative de recrutement. L’an prochain, il est possible que d’autres secteurs s’y ajoutent ou qu’il y ait des changements.

Combien de postes sont proposés cette année ?
Ce sont 130 postes pour 31 profils, c’est-à-dire que pour un même profil, on peut rechercher plusieurs personnes.

Cette campagne de recrutement attire-t-elle chaque année beaucoup de candidatures ?
Il y en a beaucoup oui, et l’an dernier par exemple, au total sur les trois pays visés, 50% des candidatures étaient brésiliennes, surtout en technologie de l’information, sur environ 5.000 demandes.

Les candidats doivent avoir quel niveau de français pour postuler ?
Ils doivent avoir un niveau intermédiaire ou avancé, surtout en technologie de l’information, mais pour les postes en usinage, il est possible que l’entretien se fasse en portugais, en anglais ou dans un français basique. Toutefois, l’embauche sera conditionnée à un bon niveau de français acquis entre le moment de l’entretien et l’arrivée au Québec.

Combien de temps dure le processus, de l’entretien à l’arrivée au Québec ?
Ce sont environ neuf mois, sachant que les délais pour l’obtention du visa temporaire de travail (avant le permanent) sont de

quatre mois. Cette année, les candidatures doivent être envoyées (de préférence en français) jusqu’au 9 août et les entretiens par Skype auront lieu du 31 août au 4 septembre. Mais nous encourageons les candidats sélectionnés à poursuivre intensivement leur apprentissage du français le temps qu’ils arrivent parce que la vie ici se déroule vraiment en français.

Est-ce que vous recommandez plutôt aux candidats d’apprendre le français dans une école enseignant le "québécois", comme l’Ecole Québec à Rio et São Paulo ?
Cela peut faciliter l’intégration ici au Québec, mais l’important, c’est surtout le bon niveau de français, même si sur place il y aura toujours moyen de l’améliorer. Nous sommes en partenariat avec l’Ecole Québec, notamment pour les examens de français que les candidats devront passer avant leur entretien avec l’entreprise dans certains cas. Mais il faut savoir aussi que nous travaillons étroitement avec les Alliances françaises du Brésil. Il s’agit de bien se préparer à un projet d’immigration, de vie et de travail, car nous voulons aussi qu’il s’agisse d’un projet familial. Les candidat(e)s sélectionné(e)s peuvent venir avec leur conjoint(e), qui aura aussi un permis de travail, et leurs enfants qui pourront intégrer le système scolaire.   

Au niveau de l’intégration, les Brésiliens ne craignent-ils l’hiver canadien par exemple ?
CPF
 : De façon générale, l’hiver est en effet assez appréhendé par les Brésiliens et les latino-américains en général. On a eu par exemple un couple brésilien qui est venu passer ici un hiver ensemble pour voir s’ils pourraient survivre avant de revenir avec une offre d’emploi. On conseille ainsi plutôt aux candidats sélectionnés d’arriver à partir du printemps, même si cela dépend aussi de quand l’offre d’emploi est validée. Jemima Gomes a connu cela quand elle est arrivée au Québec il y a deux ans.
Jemima Gomes : En effet, je viens moi-même de Fortaleza, j’ai vécu à Rio, avant de commencer le processus pour le Québec en 2010 et de recevoir mon visa en 2013, donc je n’avais pas connu de températures en dessous de 0 degré. Mais désormais, avec mon conjoint, on aime toutes les saisons et on essaye de profiter de toutes les activités offertes pour chacune d’entre elles, du ski l’hiver au vélo l’été. La belle qualité de vie ici au Québec fait que ce n’est pas difficile de s’adapter aux températures ! Et même pour la nourriture, il y a tout ce qu’il faut ici, notamment des magasins brésiliens à Montréal où on peut trouver ce dont on a besoin pour faire la feijoada ou des churrascos par exemple.  

La communauté brésilienne au Québec est-elle importante ?
JG
 : Oui, beaucoup de Brésiliens sont venus à Québec et dans la région ces dernières années, on en rencontre un peu partout. Elle n’est pas énorme non plus, mais nous avons des amis de tout le Brésil ici, ainsi qu’à Montréal. La plupart sont venus grâce aux missions de recrutement de Québec International, dans le domaine de la technologie de l’information.

Et le Québec est-il bien connu des Brésiliens, comment communiquez-vous dessus ?
CPF
 : Justement, avec cette campagne de recrutement, nous faisons beaucoup de promotion sur le territoire brésilien pour présenter la vie au Québec et tout ce qu’il se fait ici. Il y a aussi un bureau du Québec à São Paulo qui assure une présence permanente, avec une promotion de la culture, du français et des opportunités d’affaires pour les entreprises brésiliennes et québécoises.

Est-ce vous faites également des campagnes de recrutement dans d’autres pays francophones ?
Oui, l’Amérique latine est l’un de nos principaux territoires, mais il y a aussi la France et plus large encore. Et si la campagne de recrutement est virtuelle pour le Brésil, en France, ce sont nos entreprises qui se déplacent pour faire les entretiens avec nos représentants : ce sont les "Journées Québec" qui se déroulent deux fois par an. Les prochaines auront lieu fin novembre à Paris. Les autres ont lieu fin mai en général. Les candidats peuvent ainsi postuler de partout en Europe. 

Propos recueillis par Corentin CHAUVEL (www.lepetitjournal.com - Brésil) mardi 4 août 2015

- Voir le site de Québec International

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Publié le 3 août 2015, mis à jour le 8 février 2018

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