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LANGUE – Ces mots français qui ne sont pas français

Écrit par Lepetitjournal Rio de Janeiro
Publié le 26 février 2013, mis à jour le 25 février 2013

13% des mots français ne sont pas d'origine latine. Les couleurs; des termes courants comme bijou, pyjama ou cigare; ou encore une bonne part de notre lexique scientifique?

Si l'on pouvait photographier la langue française d'aujourd'hui, le cliché confirmerait l'origine latine de son lexique à environ 87%. Les 13% restants: les langues germanique à 1,35%, scandinave à 0,12%, celtique à 0,08% et un composite difficilement quantifiable de langues européennes, africaines, asiatiques, américaines. En plus de mille ans d'histoire, ce qui frappe est donc la grande diversité des origines du vocabulaire qui s'est enrichi au fil des voyages et des rencontres avec les peuples, par des locuteurs confrontés au besoin de nommer des "réalités" de la vie.

Les mots bijou et baragouiner sont deux excellents exemples pour illustrer cette diversité. Bijou vient du breton bizou -petit anneau à mettre au doigt- avant de désigner tout petit objet ouvragé et précieux. Baragouin, attesté dès 1391 et dont l'origine est encore controversée, désigne d'abord en français et de façon injurieuse un étranger, un barbare, puis tout langage étranger et incompréhensible. Il viendrait sans doute aussi du breton bara (le pain) et gwin (le vin) que réclamaient sans doute quelques voyageurs. Baragouiner -parler incorrectement- est toujours en usage.

Les couleurs comme blanc, bleu, blond, brun, gris proviennent du francique donc du germanique, qui aura laissé environ mille vocables parmi lesquels baron, blé, bois, fief, flèche, garder, guérir?

Le lexique des sciences utilise énormément de termes d'origine arabe: alcool, algèbre, algorythme, chiffre, chimie, laiton, sirop, zéro, mais également du commerce (camelot, magasin) et des objets quotidiens (bougie, coton, fardeau, matelas).

On pourrait multiplier les exemples à l'infini, depuis bambou du malais (ou d'une langue de l'ouest indien), le chagrin venu du turc, caravane, divan, douane et pyjama venus du persan, botte, dégringoler, s'affaler et reluquer du néerlandais, bourrique ou démarcation de l'espagnol, mais aussi cigare, chocolat, patate et tomate venus des langues américaines via l'espagnol, ou enfin le bistrot (même s'il y a controverse) du russe.

Hervé Salaün pour l'Alliance française de Buenos Aires (www.lepetitjournal.com - Buenos Aires) mardi 26 février 2013

lepetitjournal.com Rio
Publié le 26 février 2013, mis à jour le 25 février 2013

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