Le gouvernement a annoncé le 6 mars la suppression du vote électronique pour les inscrits sur les listes consulaires en raison "du niveau de menace extrêmement élevé de cyberattaques". Devant le tollé des Français établis à l'étranger, les principaux partis se sont mis d'accord pour rendre possible ce samedi le vote à travers les réseaux sociaux. S'ils ont validé à l'unanimité le principe de vote sur les réseaux sociaux, ils n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur l'application à utiliser. C'est en ordre dispersé que chaque mouvement a recommandé l'outil adapté pour voter en ligne : 11 offres différentes. Lepetitjournal.com vous aide à vous y retrouver.
Donné favori par les sondages, le mouvement d'Emmanuel Macron a d'abord étudié la possibilité d'utiliser Tinder, application qui permet de choisir ou exclure un profil par un coup de pouce à droite et ou un coup de pouce à gauche. Les applications Grindr et Hornet ont aussi été envisagées, une étude faite par cette dernière montrant que la communauté LGBT voterait majoritairement pour le candidat d'En Marche. Mais après le démenti de Bobino sur les rumeurs concernant l'orientation sexuelle de son leader, le mouvement a porté son choix sur Snapchat ; le petit dernier des réseaux sociaux permet d'exprimer son opinion durant un délai de 10 secondes avant de s'effacer, ce qui est particulièrement pratique quand on change d'avis très souvent.
La droite conservatrice, porteuse d'un programme électoral "innovant" inspiré de celui de Margaret Thatcher en 1979, avait pour sa part recommandé l'utilisation du Minitel et déposé le nom de domaine 3615FILLON avant de se rétracter. La commission digitale des Républicains, constatant que le Minitel n'avait jamais été utilisé à l'étranger, a lancé une étude des réseaux sociaux les plus utilisés en Amérique latine et aux Caraïbes, et a identifié Orkut (groupe Google), le pionnier des réseaux sociaux qui a connu un grand succès dans les pays émergents avec 30 millions d'utilisateurs au Brésil et autant en Inde où il détrônait Facebook en 2008. Seul bémol : le site n'est plus ligne depuis le 30 septembre 2014, il sera donc difficile aux éventuels électeurs de François Fillon et Pascal Drouhaud de voter sur Internet.
Jean-Luc Mélenchon sur YouTube
Les fans de Jean-Luc Mélenchon pourront eux voter sur YouTube après avoir visualisé la vidéo de cinq heures de son émission fleuve du 19 février consacrée au chiffrage de son programme. Saluons l'initiative de Sergio Coronado, notre député sortant qui soutient le candidat de la France insoumise à la présidentielle et qui défend la cause des binationaux : il a proposé que les électeurs hispanophones qui ne comprenaient pas bien le français et qui souhaitaient continuer son combat pour la bolivarisation de la France entamé depuis son élection à l'Assemblée nationale en 2012 puissent à la place visualiser des discours fleuves d'Hugo Chavez.
Comme le vote frontiste est faible sur la circonscription, le Front national n'a pas opté pour une solution digitale et recommande d'envoyer son vote par correspondance au 93 rue Lauriston à Paris 16e, adresse habituée à traiter le courrier depuis 1940.
Commission en juillet pour le PS
Au Parti socialiste et par solidarité avec la décision de Jean-Marc Ayrault de priver les électeurs installés à l'étranger de voter en ligne, aucune solution n'a été à ce jour envisagée. Une commission se réunira en juillet pour trancher.
Pour voter François Asselineau, il faudra installer l'application Telegram, réseau social dominant en Russie, toutes les solutions digitales de la Silicon Valley ayant été d'emblée rejetées.
Nathalie Arthaud sur LinkedIn
Vous pourrez aussi voter pour Nicolas Dupont-Aignan sur le leader des réseaux sociaux français, Copains d'Avant, Nathalie Arthaud permettra aux travailleuses et aux travailleurs de voter sur LinkedIn, Philippe Poutou sur Viadeo et Jacques Cheminade directement sur son site par souci d ?économie, d'ailleurs le lien qu'il nous a envoyé renvoie directement sur la page d'appel aux dons. Interrogé par la rédaction, Jean Lassalle a répondu par Skype sur le sujet, mais malheureusement nous n'avons pas bien compris.
Nous précisons que cette possibilité fantaisiste de vote sur les réseaux sociaux est valable exclusivement ce samedi 1er avril 2017.
Trois possibilités pour VRAIMENT voter
Pour les autres jours avant les quatre scrutins, il existe trois possibilités offertes aux Français établis à l'étranger pour exercer son droit de citoyen :
- le bureau de vote le jour du scrutin : 866 bureaux de vote dont dix au Brésil, votre convocation précisera le bureau de vote dans lequel vous devrez vous rendre. Vous pouvez aussi consulter la liste des bureaux de vote en cliquant ici.
- le vote par correspondance : interrogé sur le sujet, le consulat général de France à Rio tient à mettre en garde contre le délai du courrier au Brésil et conseille vivement le vote par procuration.
- le vote par procuration : la personne à qui vous confierez la responsabilité de voter à votre place doit être inscrite sur la même liste électorale. Vous pourrez remplir la procuration au consulat ou lors des tournées consulaires (à Curitiba les 4 et 5 avril, le 6 à Belo Horizonte et à Porto Alegre le 13) ou remplir à l'avance le formulaire Cerfa R12675 et le signer devant les autorités compétentes au consulat.
Procuration en France
A noter que vous pouvez adresser une procuration en France si vous ne l'avez pas fait dans votre pays de résidence. Un électeur peut recevoir trois procurations maximum : deux procurations établies dans la circonscription et une procuration établie en France. Les consulats conseillent de ne pas attendre le dernier moment pour établir ces procurations et rappellent que la veille du premier scrutin est un jour férié au Brésil.
Rappelons que le vote aura lieu pour les Amériques et les Caraïbes le samedi 22 avril et le samedi 6 mai pour la présidentielle, et le samedi 10 juin et le samedi 17 juin pour les législatives.
ARC (www.lepetitjournal.com - Brésil) samedi 1er avril 2017
*Illustration : Jason Howie / Flickr
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