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REPORTAGE - Dans les coulisses d’une école de samba

Écrit par Lepetitjournal Rio de Janeiro
Publié le 22 février 2017, mis à jour le 22 février 2017

Le carnaval de Rio est un événement planétaire qui attire tous les ans plus d'un million de touristes pour admirer les performances de quelque 200 écoles de samba et 300 troupes de quartier, blocos et batucadas. Parmi cette foule, près de 120.000 personnes se pressent chaque soir dans le Sambodrome, ce temple dédié à la samba où défilent les meilleurs sambistes ? de véritables stars ornées de paillettes et de plumes.

Chaque année, les 12 meilleurs écoles de samba du groupe spécial et du groupe A déploient des trésors d'imagination (et dépensent une fortune) pour en mettre plein la vue aux visiteurs, et tenter de remporter la médaille d'or. Beija-Flor (littéralement "colibri") en fait partie : treize fois championne du carnaval de Rio, ce qui ce qui en fait la troisième école la plus titrée du carnaval derrière Portela et Mangueira.

Petite histoire de Beija-Flor
Originaire de Nilópolis, au nord-ouest de Rio, le Grêmio Recreativo Escola de Samba Beija-Flor s'est formé en 1948 à partir d'une bande de carnavaliers. Cinq ans plus tard, le groupe est déclaré vainqueur du quartier, devenant ainsi une école de samba à part entière. Peinant à s'imposer dans le groupe spécial pendant deux décennies, l'école de samba obtient finalement en 1973 le titre de vice-championne du groupe d'accession et n'a plus jamais été reléguée du groupe spécial depuis ce jour.

Les règles sont impitoyables : chaque école est évaluée selon neuf critères - allégorie et parures, tambours, comissão de frente

(commission de tête), scénario, progression, costumes, harmonie, Mestre-Sala et Porta-Bandeira (maître de cérémonie et porte drapeau), et samba-enredo (chanson jouée par l'école). En jeu, une participation de l'Etat à hauteur de 2,8 millions de reais à se répartir entre les écoles du groupe spécial. Pas question de finir dernière du classement et de redescendre dans le groupe A donc.

Une organisation de longue haleine
Aussitôt le carnaval terminé et après un repos bien mérité, les organisateurs de l'école se lancent dans la préparation du suivant. Choix du thème, chorégraphies, maquettes des chars, costumes? près de 100 personnes s'activent pour créer l'univers magique qui accompagne quelque 3.800 danseurs. Si peu d'entre eux sortent de l'ombre, ils sont pourtant indispensables au défilé. Parmi ces 100 techniciens, un homme est responsable d'un poste clé : les décors et costumes mobiles de la "comisão de frente".

L'homme derrière cette féerie, c'est Fernando Suares, marin vainqueur de plusieurs compétitions de planche à voile, ingénieur autodidacte et artiste émérite. Depuis quatre ans, il travaille main dans la main avec le chorégraphe Marcelo Misailidis pour mettre sur pied les décors qui donneront vie à l'histoire choisie par l'école. Surnommé MacGyver par l'équipe, il coupe, scie, colle et détourne les objets de leur usage initial pour arriver au résultat final : un coup d'envoi époustouflant du défilé.

Beija-Flor comissão de frente - création des costumes from Lecocq Claire-Emilie.

Et si les images du carnaval de cette année sont encore top secrètes, vous pouvez d?ores et déjà réviser vos classiques (brésiliens) : le thème de cette année est le roman Iracema, relatant un amour presque impossible entre un blanc et la belle indigène Iracema, une vierge aux lèvres de miel et aux cheveux plus sombres que le plumage du corbeau.

Claire-Emilie LECOCQ (www.lepetitjournal.com - Brésil) jeudi 23 février 2017

*Légende photo : Fernando Suares à gauche, Marcelo Misailidis à droite (photo 2)

- Lire notre article sur l'école de samba Beija-Flor

- Voir le programme du carnaval de Rio 2017

lepetitjournal.com Rio
Publié le 22 février 2017, mis à jour le 22 février 2017

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