Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

COMUNIDIVERSIDADE - Donner de la visibilité aux LGBT des favelas de Rio

Écrit par Lepetitjournal Rio de Janeiro
Publié le 27 avril 2017, mis à jour le 26 avril 2017

Créé il y a quelques mois à Rio, le collectif "Comunidiversidade" est né "de l'espoir, du rêve et de la volonté de lutte pour la mise en valeur, le respect et l'aide à la citoyenneté des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, travestis et transsexuelles des communautés de Rio". Lepetitjournal.com a rencontré sa fondatrice, Wescla Vasconcelos.

Comme toutes les personnes LGBT du Brésil, Wescla Vasconcelos a subi "beaucoup de préjugés" dans sa vie. Et pourtant, ce travesti arrivé à Rio en provenance du Ceara en septembre dernier n'a que 21 ans.

"Je suis venue à Rio parce qu'il y a une plus grande visibilité des mouvements sociaux LGBT", indique-t-elle au Petitjournal.com. Déjà militante dans son Etat natal du Nordeste, elle poursuit donc sa lutte dans la Cidade Maravilhosa, dans les rangs du Psol, parti d'extrême-gauche, pour qui elle est assistante parlementaire à l'assemblée locale.

Double préjugé : LGBT et noires
L'idée de créer le mouvement "Comunidiversidade" - réunissant les mots communauté et diversité - lui est venue rapidement après son installation. "Je vis sur le Morro de Cantagalo, à Copacabana, et, outre beaucoup de violence, il n'y a rien dans les favelas, pas d'accès aux services sociaux, à la culture et encore moins pour les personnes LGBT, qui ne sont acceptées ni par la religion ni par leur famille", explique-t-elle. "J'ai alors vu que je pouvais aider ces personnes, qui subissent en plus un double préjugé puisqu'elles sont noires", ajoute-t-elle.

L'objectif principal de Comunidiversidade est ainsi de donner de la visibilité aux personnes LGBT des communautés de Rio, tout en luttant pour leurs droits, "pour qu'elles puissent assumer leur sexualité et avancer dans leur vie". Entourée d'une quinzaine de personnes, Wescla Vasconcelos est sur tous les fronts pour organiser des activités diverses à destination de ses pairs se trouvant en situation de solitude et de vulnérabilité : sport, ciné-débat, couture, plongée, groupes de conversation, randonnée, etc.

"Une lutte sociale quotidienne"
Peu après le carnaval, en mars dernier, Comunidiversidade a organisé son premier festival sportif, opposant des équipes LGBT

des communautés de Cantagalo et Mangueira. "C'était un grand moment de bonheur, les gens se sentaient bien et se dévoilaient, il y avait un sentiment de joie et du lien s'est créé entre les participants", raconte Wescla Vasconcelos, qui souhaiterait multiplier ce genre d'événement dans toutes les favelas de Rio.

"C'est un vrai défi", estime la dynamique militante, qui sait combien le chemin de l'acceptation pleine et entière des personnes LGBT dans la société brésilienne est encore long. "Etre LGBT au Brésil et issu de favela, c'est beaucoup de courage et de détermination car nous courons des risques, c'est une lutte sociale quotidienne : tous les jours, nous devons sortir de chez nous ?armées', préparées à affronter les préjugés", insiste-t-elle, rappelant qu'une cinquantaine de personnes LGBT ont été assassinées dans son pays depuis le début de l'année.

Corentin CHAUVEL (www.lepetitjournal.com - Brésil) vendredi 28 avril 2017

- Voir la page Facebook de Comunidiversidade

lepetitjournal.com Rio
Publié le 27 avril 2017, mis à jour le 26 avril 2017

Flash infos