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RENTRÉE SCOLAIRE – Rencontre avec le nouveau directeur de l’école française de La Terrenas

Écrit par Lepetitjournal République Dominicaine
Publié le 10 septembre 2015, mis à jour le 11 septembre 2015


 

La décision s'est prise un peu à la hâte, à la fin de la dernière année scolaire. Alain Mougel, directeur de l'école française de Las Terrenas depuis quatre ans décidait de s'envoler vers de nouvelles aventures, tandis que Bertrand Artignan, alors à la tête d'un établissement français au Liban acceptait de le remplacer. Un choix pas tout à fait anodin pour cet amoureux  de l'Amérique latine. Désormais en place dans ses nouvelles fonctions à l'école Théodore Chassériau, le nouveau chef d'établissement nous dévoile son parcours,  ses motivations, ses ambitions pour l'établissement…

Lepetitjournal.com /République dominicaine : Ce n'est pas votre première expérience à l'étranger, quel a été votre parcours professionnel ?

Bertrand Artignan : Ma carrière à l'étranger a débuté voilà 27 ans. J'ai commencé comme assistant de français en Angleterre puis il y a eu  la Colombie à deux reprises, le Chili, le Brésil, le Salvador et plus récemment le Liban. Au départ j'ai une formation de professeur des écoles. J'ai été ensuite maître-formateur, puis directeur d'établissement, mais sans jamais perdre de vue ma passion initiale pour la pédagogie, l'enseignement que je continue d'exercer lors de mes retours en France, entre deux missions à l'étranger. Je ne me vois pas comme un simple gestionnaire, j'ai toujours le souci du bien-être des enfants et des collègues-enseignants.

Pourquoi avoir accepté ce poste à l'école Théodore Chassériau ? Pour vous rapprocher de l'Amérique latine que vous connaissez si bien ?
Il est vrai que j'aime cette zone géographique. Ma première expérience en Amérique latine remonte à 1985. C'était en Colombie, dans la région du café, sur la cordillère. C'était beau, luxuriant, je suis tombé sous le charme de la musique, de la langue. Et je le suis toujours. Et puis j'ai été attiré par l'idée de poursuivre le développement de cette école, de finaliser le processus d'homologation. Je viens de relever un beau challenge au Liban et je suis prêt pour de nouveaux défis.

En quoi consistait votre dernière mission au Liban ?
Lorsque je suis arrivé là-bas il y a trois ans, l'école se créait. Nous sommes passés de 60 à 400 élèves malgré un contexte extrêmement concurrentiel avec une quarantaine d'autres établissements d'enseignement français ! Là je reviens à une petite structure de quelque 150 élèves mais avec des missions intéressantes, fort d'une expérience et de méthodes qui ont fait leurs preuves en terme de développement. Je vais essayer de les adapter ici.

Quelles sont vos priorités pour l'école de Las Terrenas ?
Il y a tout d'abord la finalisation du processus d'homologation pour les classes de 5ème, 4ème et 3ème. Nous sommes en bonne voie, l'équipe précédente a mis en place des éléments essentiels par rapport au cahier des charges de l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE), comme par exemple des professeurs titulaires en Français et en Mathématiques. Si nous poursuivons sur cette voie,  nous pourrions avoir une réponse favorable dès la fin de cette année scolaire.


Cette homologation est-elle essentielle ?
Si vous voulez que le parcours des enfants soit validé en France, bien sûr ça l'est. Et puis c'est à mon sens une évolution logique et inéluctable pour un établissement d'enseignement français à l'étranger qui veut aller de l'avant. C'est le gage d'un enseignement de qualité basé sur un savoir-faire français, d'une professionnalisation. Cela permet aussi d'obtenir des subventions de l'AEFE qui nous ont par exemple permis de mettre en place un système de panneaux solaires (inauguré à la fin du mois) pour une meilleure autonomie énergétique. Ce processus n'est pas à opposer à ce qui a été fait avant, c'est justement parce qu'il y a eu un important travail de parents d'élèves pour créer cette école au départ  que cela est possible aujourd'hui. C'est juste une évolution naturelle. Mais on peut garder une école avec une âme, une ambiance familiale, et où les parents ont toute leur place, tout en étant professionnel et moderne.

Quid  des coûts supplémentaires et de l'augmentation des frais de scolarité engendrés ?
Tout d'abord, je dois dire que malgré son augmentation, le coût de la scolarité reste raisonnable pour un établissement d'enseignement français à l'étranger. Néanmoins, l'augmentation des frais n'est pas la seule solution pour développer un enseignement et une structure de qualité. A mon sens il faut augmenter le nombre d'inscrits, convaincre de plus en plus de familles de l'efficacité de l'école, c'est mon autre priorité… Il ne faut pas se cantonner  à la communauté française mais s'ouvrir sur l'extérieur, à toutes les nationalités. Capter de nouveaux enfants dès la maternelle. Et pourquoi pas travailler à plus long terme sur la création d'un lycée. Plus nous serons nombreux, moins les coûts seront élevés. Mais pas à tout prix bien sûr. Je vais  rencontrer chaque famille désirant s'inscrire, m'assurer de leurs motivations, des capacités de l'enfant à s'adapter au système français. L'idée est de s'agrandir tout en restant qualitatif.

Comment faire ? Etes-vous certain du potentiel ?
Oui, je pense que le potentiel est là. Il y a très peu de communication autour de cette école, c'est là-dessus qu'il faut axer nos efforts. Il faut repenser entièrement le site internet, mettre au point des documents pour mieux se faire connaître, aller présenter l'établissement, développer une image positive. Déjà, nous pourrions changer le nom, et l'appeler "L'école française internationale de Las Terrenas" ! En parallèle, il faut amener plus de modernité à cette école, la rendre attractive.

C'est-à-dire ?
Il faut par exemple sortir de ces tables en bois, se doter de matériel plus ergonomique, équiper chaque classe d'un ordinateur et d'un vidéoprojecteur. Renforcer le dispositif linguistique pour rendre l'école accessible au plus grand nombre, en développant d'un côté le soutien en français pour les enfants de langue maternelle étrangère, et de l'autre, l'apprentissage de l'espagnol et de l'anglais pour les élèves francophones. Aujourd'hui, les élèves commencent les cours d'anglais à partir du CE2, cela pourrait éventuellement commencer plus tôt.

Quelle est la durée de votre mission pour mener à bien ces nombreux projets ?
Je n'ai pas de durée définie, mais il est certain qu'il faut au moins quelques années pour pouvoir mener à bien ces projets…

L'école est une association, avec des parents membres un comité de gestion. Quelle est votre marge d'action par rapport à ces deniers ? Qui est le pilote ?
Je suis le capitaine, celui qui donne le cap, qui prend les décisions. Une fois par semaine, je vais rencontrer le comité de gestion. Celui-ci est là pour assurer une veille, un soutien, et gérer les fonds intelligemment. L'audit mené par l'AEFE sur le comité actuel montre que les comptes sont à jour et très bien tenus, c'est rassurant.

Propos recueillis par Florence Buades / Photos ABJ (www.lepetitjournal.com/republique-dominicaine), vendredi 11 septembre 2015. Pour nous suivre, aimez notre page Facebook et inscrivez-vous à la newsletter, c'est gratuit.

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Publié le 10 septembre 2015, mis à jour le 11 septembre 2015

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