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ODEBRECHT- Corruption en République Dominicaine : plus de US$ 830 millions sans justification.

Écrit par Lepetitjournal République Dominicaine
Publié le 19 mars 2017, mis à jour le 19 mars 2017

Depuis son arrivée en République Dominicaine et jusqu'à cette date, la firme de construction Odebrecht a obtenu des contrats de l'ordre de quatre milliard sept cent quatre vingt quinze million de dollars (US $ 4, 795, 000,000.00). Elle a distribué la somme de quatre vingt douze millions de dollars en République Dominicaine entre 2001 et 2014. Les bénéficiaires  sont des « fonctionnaires et des intermédiaires du gouvernement » et la compagnie s'est gardé la somme de cent soixante trois millions de dollars, selon une dénonciation du Département de la Justice des Etats-Unis d'Amérique. (Mais ou sont passées les augmentations pharaoniques sur les devis d'appel d'offre ?).

Des quatorze projets que la firme a exécuté dans la République en seize ans, au moins dix ont subi des modifications dans leurs coûts. Ce qui a coûté à l'état dominicain huit cent trente millions de dollars (US $  830, 000,000.00) de plus des offres originales, et ceci de façon injustifiée.

 

Tel est les cas de l'Aqueduc de la Ligne Nord Est, œuvre initiée par le gouvernement de Hipolito Mejia, qui devait coûter aux contribuables la somme de deux cent vingt millions de dollars (US$ 220, 000,000.00) et qui à son achèvement a coûté en réalité deux cent cinquante et un millions et cinq cent mille dollars (US$ 251, 500,000.00) soit 14% de plus.

On note une situation similaire dans le projet du barrage hydroélectrique Palomino, qui devait avoir un coût de deux cent vingt cinq millions de dollars (US $ 225, 000,000.00), mais qui en réalité a coûté la somme faramineuse de quatre cent millions de dollars (US$ 400, 000,000.00), c'est-à-dire cent soixante quinze millions de plus que son coût initial.

Il en est de même du barrage de Pinalito qui devait coûter cent trente et un million de dollars (US$ 131.000,000.00) et qui finalement fut conclu à trois cent millions (US$ 300, 000,000.00). Plus de 129% du coût initial !

Parmi d'autres travaux adjugés à Odebrecht qui ont subis des augmentations, on peut citer « Eco vias » de Santiago, pour lequel l'état disposait de deux cent soixante dix millions de dollars (US$ 270,000,000.00) . Une partie de ce projet routier fut la reconstruction de la route « Circunvalacion Norte », laquelle était estimée à quarante neuf millions de dollars (US$ 49, 000,000.00), qui fut cependant achevée à un coût de cent trente huit million (US$ 138, 000,000.00).  181% de plus que le montant initial ! Jusqu'à nos jours le coût total du projet n'a pas encore été révélé.

La Odebrecht est impliquée dans un scandale international de corruption dans différents pays. De l'ordre de sept cent quatre vingt huit millions de dollars (US$ 788, 000,000.00), le montant des pots de vin ont été payés dans 12 pays de l'Amérique Latine, un de l'Afrique et y compris le Brésil, elle a distribué la somme de quatre vingt douze millions de dollars en République Dominicaine entre 2001 et 2014. Les bénéficiaires  sont des « fonctionnaires et des intermédiaires du gouvernement » et la compagnie s'est gardé la somme de cent soixante trois millions de dollars, selon une dénonciation du Département de la Justice des Etats-Unis d'Amérique. (Mais ou sont passées les augmentations pharaoniques sur les devis d'appel d'offre ?).

Les coûts des aqueducs de Samana et de Hermanas Mirabal furent aussi augmentes, le premier passant d'un devis de cent quinze millions de dollars (US$ 115,000,000.00) à celui de cent soixante quinze millions (US$ 175,000,000.00) et le deuxième de cinquante et un millions (US$ 51,000,000.00) a cent dix million (US$ 110,000,000.00). Les augmentations sont de l'ordre de 52% pour Samana et 115% pour le département de Hermana Mirabal.

Selon les déclarations de Carlos Pimentel, membre de l'institution non partisane Participation Citoyenne, ces augmentations sont une irrégularité claire qui échappe au contrôle de l'État dominicain : « La loi sur l'achat et l'approvisionnement est clair. Pour tout addendum, elle ne prévoit qu'une augmentation ne dépassant pas 25%, alors que la plupart des augmentations sur les œuvres effectuées par cette compagnie est supérieure à 100 pour cent ».

Tout sur Odebrecht

Le 9 Juillet 2009, lors d'une cérémonie dirigée par le président Leonel Fernandez, accompagné du ministre des Travaux publics d'alors Victor Diaz Rua, commença la construction du Corridor Duarte, un projet d'ingénierie ambitieux de six routes suspendues et d'un tunnel, grâce auquel la circulation routière à l'entrée et à la sortie de la ville de Santo Domingo serait grandement améliorée. Selon le président, ce projet aurait un coût de plus de 163 millions de dollars américains et l'argent serait obtenu par un prêt de la Banque Nationale de Développement (BNDES) du Brésil.

Un an après cette annonce de la construction du projet, le ministre des Travaux publics déclara que le coût total serait de 204 millions de dollars. Cependant, le travail effectué par le consortium « Corridor Duarte », formé par l'entreprise dominicaine de génie Estrella et la Odebecht, fut achevé à un coût atteignant presque 300 millions de dollars.

 

 

L'Etat définit le tunnel de l'avenue Ortega et Gasset comme une merveille de l'ingénierie.

Le ministre Diaz Rua a déclaré aux médias le mercredi 9 Février 2011 que ce qui justifiait l'augmentation des coûts était l'inclusion de deux autres routes suspendues non inclus dans la conception originale et ainsi que le tunnel menant à l'Université Autonome de Santo Domingo par l'avenue Ortega et Gasset.

Cependant, quand le consortium Corridor Duarte fit l'annonce en 2009, il signala que le viaduc était inclus dans le projet.

Ce qui se passe est un gâchis et cela se prête à une mauvaise gestion, à des détournements de fonds et à une mauvaise planification, ce qui ne devrait pas se produire», a déclaré l'économiste Miguel Ceara Hatton, qui a ajouté que les addenda n'étaient pas justifiés.

 De même, Carlos Pimentel, directeur de Politique Publique  du Parti Révolutionnaire Moderne (PRM), indique que s'il est normal d'ajuster les coûts de certains travaux, cependant en République Dominicaine, les coûts augmentent systématiquement de 50 à 100 pour cent de ce qui est prévu dans les appels d'offre.

 

https://www.youtube.com/watch?v=mDnekwYIS_0&feature=youtu.be

Modifier à volonté

Toujours selon M. Pimentel, les modifications apportées aux plans originaux, même si elles sont couvertes par la loi 340-06 sur les achats et contrats comme une attribution de l'entrepreneur, cependant elles sont effectuées de manière opaque, secrète.

Il explique que dans un processus d'appel d'offres, une entreprise soumissionne une offre économiquement plus faible en même temps que sa proposition technique pour que lui soit attribué ce travail, mais avec l'intention frauduleuse, lors de l'exécution des travaux, de procéder à des addendas pour modifier et augmenter le coût initial des travaux du projet.

«C'est un schéma similaire à ce qui est connu comme le fractionnement du prix dans le but d'éviter une forme de contrats distincts. Evidemment nous sommes devant un schéma frauduleux d'enrichissement illicite », explique Pimentel.

En ce sens, il assure que dans le cas de la Odebrecht nous sommes devant une magouille : les addenda sont utilises de manière dans chacune des œuvres, et a chaque fois ces annexes augmentent le montant du contrat initial, et ces travaux deviennent ainsi surévalués.

Interrogé par téléphone sur les raisons qui peuvent justifier de telles augmentations, l'économiste Miguel Ceara Hatton, déclare : « Vous pouvez les justifier à cause de l'inflation dû au taux de change ...ou à des changements qui doublent la taille du projet, ce qui n'est pas le cas. Dans les cas qui nous concernent, il s'agit de faire payer plus pour le même travail ».

  

L'économiste Miguel Ceara Hatton

Quant à Pimentel, il a déclaré que, vu que les contrats conclus entre la société Odebrecht et l'État dominicain impliquent des dettes avec une banque bilatérale, ce seraient donc des dettes illégitimes, qui auraient été utilisé pour « financer des œuvres surévaluées ayant des irrégularités et des violations aux règlements».

Enquête et indemnisation

Depuis son arrivée au pays et à ce jour, la société de construction Odebrecht a géré des projets (14 présenté sur son site Web) d'un montant de 4 USD $, 795 millions en ajoutant les addenda. Ce chiffre comprend aussi la construction de la centrale au charbon de « Punta Catalina », le plus cher des travaux entrepris jusqu'à présent par la société brésilienne en République Dominicaine.

Après avoir constaté que la société avait versé des pots de vin de l'ordre de quatre vingt douze millions de dollars (US$ 92, 000, 000.00) entre 2001 et 2014 à des «fonctionnaires et intermédiaires du gouvernement dominicain», le bureau du Procureur de la République a pu négocier une amende du double  de cette somme à être payé par la Oderbrecht. Le Procureur Jean Alain Rodriguez poursuit l'enquête, mais jusqu'à présent, il n'y a pas encore de détenus.

Voir notre article:

http://www.lepetitjournal.com/republique-dominicaine/2015-03-09-16-11-35/actualite/270209-opinion-un-depute-previent-que-la-republique-dominicaine-peut-se-convertir-en-une-honte-continentale

Parmi les actions menées par le Procureur général de la République, a été l'accord d'amende conclu entre son bureau et la société Odebrecht, par la suite déclarée irrecevable par le juge Alejandro Vargas. Cette amende prévue par la loi doit être le double des pots de vin payés par le fraudeur pour corrompre les fonctionnaires dominicains.

Cependant, et bien que Rodriguez ait déclaré que les enquêtes n'étaient pas limités au paiement de l'amende pour corruption, le fonctionnaire a été largement critiqué pour ne pas avoir exigé le retour des 163 millions de dollars que la société a avoué à la justice américaine avoir obtenu par le paiement de commissions occultes.

Le Procureur a également été critiqué pour ne pas avoir enquêté sur la surévaluation des contrats obtenus par l'entreprise.

« Le procureur général de la République met l'accent jusqu'à présent sur les pots de vin et essaye de trouver un accord avec la Odebrecht, mais il n'a pas envoyé des signaux pour enquêter sur les surévaluations. Pour la Odebrecht il existe 17 cas et cela signifie que tous les travaux liés à cette société devront probablement être étudiées », explique Carlos Pimentel, membre de Participation Citoyenne.

Il faut rappeler également que la Cours des Comptes, conformément à la loi 10-04 a l'autorité et la compétence pour vérifier chacune des œuvres de la Odebrecht, ceci afin de déterminer le montant de la surévaluation, préciser et quantifier les dommages qu'a causé cette société au trésor public dominicain.

«Nous ne pouvons toujours pas parler de rémunération en amende, parce les dommages réels que cette société a fait à  l'État dominicain n'ont pas encore été  quantifié et nous ne savons pas encore ceux qui doivent payer cette indemnisation. »

Punta Catalina

Le projet Punta Catalina est né comme le fleuron de l'administration du président Danilo Medina, un projet qui n'a pas été sans critique tant au niveau du coût de la construction, que du processus d'appel d'offres et d'attribution de ce marché. Il coûtera un milliardd neuf cent quarante cinq millions de dollars (US 1, 945, 000,000.00)

Voir notre article:

http://www.lepetitjournal.com/republique-dominicaine/economie/260152-usine-electrique-au-charbon-la-valse-des-millions-entre-le-gouvernement-dominicain-et-des-banquiers-europeens

Le 10 Janvier, le président Medina nomma une commission pour enquêter sur l'appel d'offres et l'attribution du contrat de la centrale thermoélectrique Punta Catalina.

Les travaux se poursuivent par la société brésilienne, qui à ce jour n'a pas été désactivée.

« Les organisations du Mouvement Vert ont soulevé la nécessité d'annuler tous les contrats avec Odebrecht, tel que requis par la loi sur les marchés publics dans son  article 14, paragraphes 8 à 10, en plus de l'article 66 de cette même loi », dit Pimentel, qui a noté que deux membres de la Commission d'appel d'offres « Punta Catalina », M. Isidoro Santana, actuel ministre des Affaires économiques, et M. Ramon Flores, n'ont pas signé le certificat d'attribution du marché.

Pimentel a précisé qu'annuler immédiatement les contrats ne signifie pas que les travaux de construction soient interrompus. « Vous devez continuer, « Punta Catalina » avec une entreprise qui n'a pas avoué qu'il a donné des pots de vin pour gagner un travail de cette ampleur», a-t-il ajouté.

Voir notre article:

http://www.lepetitjournal.com/republique-dominicaine/economie/260152-usine-electrique-au-charbon-la-valse-des-millions-entre-le-gouvernement-dominicain-et-des-banquiers-europeens

 Par Samuel Tapia /acento.com.do.

Avec www.acento.com.do

Lundi 20 mars 2017

www.lepetitjournal.com/republique-dominicaine

lepetijournal.com republique dominicaine
Publié le 19 mars 2017, mis à jour le 19 mars 2017

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