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INTERVIEW - Rencontre avec Nicolas Bigourdan

Écrit par Lepetitjournal Perth
Publié le 8 février 2017, mis à jour le 9 février 2017

 

Assistant conservateur dans le département d'archéologie maritime du WA Museum et coordinateur du programme "French Connection", Nicolas BIGOURDAN a quitté la France il y a quelques années pour finir ses études et vivre son aventure professionnelle à l'étranger. Lepetitjournal.com/perth est allé à la rencontre de ce passionné d'archéologie maritime qui nous a fait l'honneur de partager son fascinant parcours.

 

Lepetitjournal.com/Perth ? Racontez-nous d'où vous vient votre passion pour la mer ?

Nicolas Bigourdan : Bien que je sois né en Haute-Savoie et que j'ai grandi en région Parisienne, j'ai passé de nombreux étés dans une maison familiale de vacances en Bretagne où je faisais souvent de la voile. A 14 ans, j'ai commencé la chasse sous-marine et 8 ans plus tard j'ai obtenu mon premier niveau de plongée loisir. Pour l'anecdote, mon grand-père était d'ailleurs un grand scaphandrier à Toulon dans les années 1930.

 

 Quelles études avez-vous suivi?

J'ai fait un DEUG d'histoire avant de m'orienter vers une licence en archéologie puis une maîtrise en archéologie navale à l'Université de la Sorbonne à Paris. Après ça, j'avais envie de partir à l'étranger donc j'ai choisi de faire un master en archéologie maritime en Australie, dans l'Université de James Cook à Townsville (Queensland).
Pendant mon master, j'ai eu l'opportunité de réaliser des fouilles sur une épave Hollandaise du 17ème siecle au Sri Lanka. Et à la fin de mon parcours universitaire j'ai obtenu un contrat de 2 mois dans une entreprise de Sydney faisant des études d'impactes dans le développement du monde maritime.

 

Vous avez donc décidé de rester en Australie ?

Pas tout de suite, après un stage au WA Museum à Fremantle, j'ai ensuite travaillé sur de nombreux projets notamment en Micronésie (sur des épaves Japonaises de la seconde guerre mondiale à Guam), et à l'île Maurice (sur une épave d'un négrier illégal Français du début du 19ème siècle). Par la suite, je suis devenu superviseur de projet pour le département marin et côtier de "Wessex Archeology" en Angleterre pendant 4 ans.

Je suis finalement revenu en Australie en février 2012, car une de mes connaissances du stage que j'avais fait à Fremantle m'a contacté pour me dire qu'ils ouvraient un poste. J'ai postulé et je suis devenu assistant conservateur. Je suis très honoré de travailler pour cette institution qui fût un des premiers centre de recherche en archéologie maritime au niveau mondial dans les années 1970.

 

En quoi consiste votre poste exactement ?

J'ai une certaine liberté mais j'ai aussi des devoirs à remplir comme la gestion des collections et des archives mais aussi des recherches sur le terrain. Il y aussi un certain devoir envers le public puisque ce département est en fait le garant de l'archéologie sous-marine dans cet État. On est aussi là pour promouvoir un comportement de respect envers les sites et de sensibiliser les gens à leur patrimoine maritime. Nous organisons des conférences publiques et faisons des visites dans les écoles pour enseigner les bases déontologiques de l'archéologie maritime. Entre autres, je rédige aussi des articles et des publications de recherche.

 

A quels grands projets du musée avez-vous contribué ?

Un des grands projets auquel j'ai participé est lié à l'épave du Batavia, qui était un navire Hollandais du début du 17ème siècle. C'est la deuxième épave Européenne connue la plus ancienne d'Australie.

En 2015, j'ai aussi participé à un projet de relevé 3D pour une visualisation haute définition sur les épaves du HMAS Sydney et du HSK Kormoran à plus de 2500m de profondeur. Ce qui m'a inspiré pour créer des petits projets autour de méthodes simples pour des relevés 3D accessibles à tous et applicables sur des sites archéologiques.

Je suis également coordinateur du programme "French Connection" qui retrace la présence française sur le littoral de l'Australie Occidentale. Ce programme a permis la mise en place de recherches de terrains et expositions sur le sujet. Notamment l'expédition de Louis de Freycinet avec des recherches sur la version originale du journal de bord écrit par Rose de Freycinet.

Le but est de faire connaître ce pan de l'histoire Franco-Australienne... Mon rêve serait de le faire inscrire dans les manuels d'histoire Australiens et peut-être en France aussi ? Je souhaite également par ce programme tenter d'inscrire les noms français le long de la côte d'Australie Occidentale sur les listes de patrimoine culturel intangible.

 

                                    

 

Qu'envisagez-vous pour l'avenir ?

Pour l'instant je suis bien ici et très fier de travailler pour le WA Museum. Les sujets sur lesquels je travaille me passionnent; j'aimerai donc pouvoir continuer à développer le "French Connection Program" qui me tient particulièrement à c?ur, mais également, le projet de méthodes de relevés 3D. Je vais aussi continuer de travailler sur mes recherches, publications, conférences et mes fonctions en tant qu'assistant conservateur. Je n'ai jamais fait de plans de carrière à long terme mais plutôt profité des opportunités qui se présentaient à moi. Je compte bien poursuivre ainsi en continuant à m'enrichir dans ce domaine que j'affectionne !

 

Julie, www.lepetitjournal.com/perth le 9 février 2017

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Pour en savoir plus :

Interview de Noelene Bloomfield ? Comment l'Australie aurait pu être française :
http://www.lepetitjournal.com/perth/accueil/actualite/268139-histoire-comment-l-australie-aurait-pu-etre-francaise

La course pour la carte de l'Australie entre l'explorateur français Nicolas Baudin et l'explorateur anglais Matthew Flinders :
http://www.lepetitjournal.com/melbourne/accueil/actualite/128272--histoire-baudin-et-flinders-la-course-pour-la-carte-de-laustralie

The Great Circle ? Vol. 37 No. 2 2015
Journal of the Australian Association for Maritime History
Nicolas Bigourdan, The French Connection with New Holland : An Overview of Research Studies.

 

Photographies: Western Australia Museum Copyright

lepetitjournal.com perth
Publié le 8 février 2017, mis à jour le 9 février 2017

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