Depuis quelques temps, de nombreuses rumeurs circulent sur la nouvelle législation concernant l'obtention des visas adoptée le 1er juillet 2013 et entrée en vigueur le 1er septembre. Lepetitjournal.com a voulu éclaircir les choses en rencontrant Mme Marylise Hebrard, Directrice du Centre sino-français de Formation et d'Echanges notariaux et juridiques à Shanghai.
Lepetitjournal.com : Selon vous qu'est ce qui a changé depuis le 1er Septembre sur l'obtention des visas ?
Tout le monde dit depuis quelques temps que les autorités chinoises veulent être plus répressives sur les visas. Je pense simplement que la Chine souhaite être plus regardante sur l'attribution des visas. En étant plus précise sur les différentes situations, cette nouvelle législation n'a pas pour objectif de brimer les étrangers mais simplement d'essayer de mieux contrôler les flux migratoires. Par ailleurs, cette nouvelle loi ouvre également de nouvelles possibilités.
Justement, pouvez-nous préciser les avantages de cette nouvelle loi ?
Auparavant, au bout de la date d'expiration d'un visa, il fallait quitter le territoire national pour pouvoir refaire une demande de visa. Désormais, il y a la possibilité de faire proroger ou modifier un visa depuis la Chine, c'est une grande avancée. Un autre exemple, un voyageur étranger en transit en Chine pour 72 heures maximum n'a plus besoin de visa. Il lui suffit de justifier qu'il a prévu de quitter la Chine pour une autre destination. Enfin, la durée de traitement d'un dossier pour l'obtention d'un visa est limitée à 15 jours ouvrés.
Les jeunes étrangers se disent un peu lésés après cette nouvelle réglementation, qu'en pensez-vous ?
Il faut relativiser, tout ceci est lié au contexte de l'emploi en Chine. Les jeunes diplômés chinois ne trouvent plus aussi finalement du travail qu'il y a quelques années. Après quatre ans d'études, très peu d'étudiants arrivent à trouver directement un emploi. Les autres sont souvent obligés de prolonger leurs cursus universitaire. L'article 7 du « règlement administratif relatif aux étrangers travaillant en Chine » stipule qu'il ne suffit pas d'être jeune diplômé pour pouvoir travailler en Chine mais qu'il faut aussi avoir des expériences professionnelles requises pour le poste de travail. Cet article existe en fait depuis 1996, mais c'est seulement aujourd'hui que les autorités chinoises souhaitent vraiment le faire appliquer, le but étant de favoriser l'embauche des jeunes diplômés chinois. De ce fait, les conditions d'obtention d'un visa pour les jeunes européens sont plus dures.
De nouvelles catégories de visas ont-elles été créées ?
Oui, un visa a été spécialement mis en place pour les voyages d'affaires de courte durée. Il s'agit du visa M, plus facile à obtenir que le précédent visa F. Ce nouveau visa couvrira donc les étrangers pendant leur déplacement professionnel en Chine. Un autre visa a été créé, dans le cas où une personne résidant en Chine a besoin d'aide ou d'assistance, pour permettre à un membre de sa famille (au sens de l'état civil) de pouvoir venir lui rendre visite pour plus de 180 jours. Il s'agit du visa Q1.
Quels conseils donneriez-vous au demandeur de visas ?
Bien prendre connaissance des documents à fournir et respecter les démarches à suivre. Une fois le visa obtenu et dès votre arrivée en Chine, n'oubliez pas de vous enregister au commissariat de police le plus proche de votre lieu de résidence. Il est surtout important de comprendre qu'il faut s'adapter aux règles du pays dans lequel nous souhaitons vivre.
Propos recueillis par Axel Amouyal (www.lepetitjournal.com/shanghai) Vendredi 18 octobre 2013
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