Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

SEVERINE DOUILHET - Coach pour ados et lycéens en Asie

Écrit par Lepetitjournal Pékin
Publié le 20 avril 2012, mis à jour le 5 janvier 2018

Les ados sont des expats normaux... mais un peu particuliers. Séverine Douilhet les aide à épanouir leur potentiel sans stress. "Trop cool, comme ils disent !". Interview de Séverine

Séverine Douilhet

Femmexpat.com : Quelle est votre formation initiale ?
Séverine Douilhet:
Initialement je suis interprète français-anglais-japonais.

Depuis combien de temps êtes-vous expatriée ?
Oh lala, je suis fille d'expat, femme et mère d'expat aussi. Hum, je dirai à peu près 30 ans (sur 45)?

En quoi consiste votre travail ?
Je coache des familles, parents et enfants en vue du départ de l'enfant du foyer. Je fais passer le questionnaire de Harrison (qui est un questionnaire psychométrique) au jeune mais aussi à ses parents. Pour le jeune, cela lui donne ses points forts et ses tâches préférées ainsi que des activités professionnelles dans lesquelles il va pouvoir s'épanouir et épanouir son potentiel sans stress. Après discussion avec les parents d'une part et le jeune de l'autre, nous essayons de trouver ensemble quel secteur d'activité plairait le plus à tous. Puis je cherche des écoles ou des études en accord avec ce secteur en France ou ailleurs.
Comme j'ai été formée en orientation, je suis aussi capable, selon le dossier scolaire, de dire au jeune où il peut se présenter ou non (pour réduire ou augmenter le choix des formations), mais en général c'est le conseiller du lycée qui le fait pour les études en France.
De plus, sur Hong Kong pendant 6 ans j'ai organisé en novembre le "partage d'expériences" qui permet aux parents de communiquer entre eux et de gérer le stress du départ de l'ado. Cette année, coaching ado a proposé des ateliers pour préparer les jeunes aux oraux des écoles post bac. Nous avons aussi animé une conférence sur l'expatriation pour la famille, en particulier ceux qui suivent (le conjoint et les enfants).

Quelles étaient vos motivations pour créer cette activité ? Avez-vous dû suivre une formation spécifique ?
A Hong Kong 50 % des élèves ne veulent pas rentrer en France faire leurs études. Or, les lycées français de l'étranger vendent les études en France. Celles-ci sont complexes avec tous les bacs qui existent et toutes les formations possibles. Du coup les conseillers d'orientation ne peuvent pas tout faire. Ils se limitent à la France, ce qui est bien normal, mais malheureusement pas suffisant pour les familles et les jeunes avides d'aventures.  Je me suis formée en psychologie de l'enfant et de l'adolescent par correspondance (diplôme de fin d'études reconnu par l'Etat français), j'ai suivi une formation accélérée (en anglais) au questionnaire de Harrison et j'ai été formée par un conseiller d'orientation aux entretiens et en orientation post bac.

Sur place : votre recherche de travail, bonnes infos, tuyaux, les réseaux, conseils à donner ?
Je travaille à mon compte et sur Skype. Je suis bilingue anglais donc aucun problème de langue. Je me fais payer sur Hong Kong. Je n'ai pas encore eu à voyager, à part pour cette demande pour Singapour. Mais je ne me déplace pas pour une seule famille sinon cela revient trop cher en frais de transport et logement (quoi que, après tout ce temps, j'ai des amis un peu partout dans le monde !).

Les difficultés rencontrées : visa, langue ?
Oui le visa c'est un gros problème à Tokyo (où Séverine réside depuis janvier). Avec le visa dépendant on ne peut travailler plus de quelques heures par jour. C'est pour cela que je travaille sur Skype et que je me fais payer sur Hong Kong. Je dois obtenir une reconnaissance de mon diplôme au Japon et là ce n'est vraiment pas gagné. Donc pour l'instant, comme mon activité débute ici, je n'ai pas contacté les autorités. Mais de toutes les façons, l'argent part sur Hong Kong vers notre société mère AO2C.

Votre organisation au quotidien (vie personnelle ou familiale versus vie professionnelle) ?
Alors c'est simple, je lis et parle japonais assez pour faire mes courses sur internet. Je ne travaille que lorsque ma fille est absente et je prends toujours mon laptop avec moi en vacances. Vous savez les clients c'est par à coup donc je m'organise avec mon mari. Surtout que je travaille plutôt le soir et le weekend. J'ai aussi une nounou qui prend le relais en cas de coup dur.

Votre rythme de journée/travail : soutenu, équilibré, stressant ?
Comme c'est par à coup cela peut être soutenu et pas vraiment équilibré. Non ce n'est pas stressant car avec la psychologie, j'ai appris à prendre du recul par rapport aux familles et aux problèmes rencontrés.

Avez-vous du temps pour vous en dehors (sport, etc...) ?
Oui bien entendu. Je donne des cours de Mahjong. Je marche tous les jours et essaye d'aller à la piscine une fois par semaine.

Travailler à Hong Kong : ce que vous appréciez le plus, ce qui vous gêne le plus ?
Travailler à Hong Kong c'est le pied par rapport à Tokyo. Tout est plus facile. Nous avons monté notre société en 20 minutes ! Je ne suis plus sur Hong Kong depuis décembre. Ce que j'appréciais le plus à Hong Kong est que la ville est petite donc tout est facile d'accès. Ce que je n'appréciais pas c'est que finalement les Français sont éparpillés un peu partout et nous avons passé pas mal de temps dans les transports et les embouteillages. A Tokyo, la ville est grande donc les Français sont regroupés dans deux quartiers principalement (à côté de l'école et à côté de l'ambassade).

Qu'est-ce que votre travail vous apporte du point de vue personnel ?
Cela me met en accord avec moi-même. Les gros problèmes n'en sont plus, je suis beaucoup plus zen finalement. Je suis heureuse.
Avez-vous des projets de retour en France ou d'autres destinations ? Si oui, pensez-vous poursuivre cette activité ?
Comme je suis mon mari, j'ai choisi une activité que je peux exercer partout dans le monde, tout en continuant de me former sur internet et d'être abonnée à des revues professionnelles. Je suis aussi des formations épisodiques en E-learning (sur internet). Le fait de parler couramment l'anglais aide car beaucoup de formations sont en anglais.

Quels conseils donneriez-vous à une Française qui hésite à se lancer dans une recherche de travail à Hong Kong ?
Faire une étude de marché si elle veut monter sa société. Parler couramment l'anglais et avoir un diplôme le prouvant. Ne pas avoir peur de travailler comme une dingue, d'être exploitée parfois si elle bosse pour des Hongkongais. Avoir la tête sur les épaules et un moral d'acier.

Autre chose que vous voulez ajouter ?
J'aimerais ajouter deux choses :
Ma partenaire de l'époque à Hong Hong, Anne Olivier, a été la personne qui a déclenché cette conquête. Cette remise en question, ma capacité à reprendre mes études et de monter quelque chose qui m'épanouisse, nous épanouisse, tout en donnant espoir aux autres. Anne a été mon moteur. Elle a toujours fait confiance à mon jugement et a accepté mon expérience au même titre que ses études et sa carrière avant son expatriation. Nous étions complémentaires et nous avions cette même ténacité qui fait de nous des partenaires solides et respectueuses l'une de l'autre pour ce que nous sommes et pas ce que nous représentons.
J'ai quatre enfants que j'ai eu suffisamment jeune pour pouvoir, si besoin, reprendre un boulot ou mes études à la quarantaine. Mon fils ainé a fêté ses 18 ans, l'année de mes 40 ans. Lorsqu'ils étaient petits je travaillais chez moi, sur internet. J'ai toujours été active à mon compte, pour pouvoir m'occuper de mes enfants, mais aussi suivre mon mari dans ses différentes expatriations. Mes enfants m'ont toujours beaucoup soutenue. Aujourd'hui ils disent être fiers de leur père ET de leur mère.

(www.lepetitjournal.com/hongkong.html) vendredi 20 avril 2012

© avec notre partenaire www.femmexpat.com

Séverine Douilhet, Teens and Young adults Coach, email: sdouilhet@gmail.com

lepetitjournal.com pekin
Publié le 20 avril 2012, mis à jour le 5 janvier 2018

Flash infos