Ce 3 janvier 2012, prenons le temps de nous promener dans les rues de Hong Kong, quinze ans plus tôt. Les sampans ont disparu depuis longtemps de la baie Victoria, mais le drapeau anglais domine encore toute la ville de Hong Kong. Le visage de sa majesté la Reine d'Angleterre est dans toutes les mains, mais les Hongkongais connaissent déjà la date de la rétrocession de la perle d'Orient à la Chine... L'occasion pour Lepetitjournal.com de vous souhaiter, ainsi qu'à l'ancienne colonie britannique et la Chine, nos meilleurs v?ux pour 2012 !
La cérémonie de rétrocession à la Chine en 1997.
Hong-Kong fut la dernière colonie de la Couronne britannique en Asie, le territoire ayant été rattaché à la Chine le 1er juillet 1997 en vertu de la Déclaration sino-britannique de 1984. Il y a quinze ans, nous étions le 4 janvier 1997 et Hong Kong vivait ses derniers mois au sein de l'empire britannique.
Le pavot fait tourner la tête de Shelley, de Quincey et de leurs compatriotes
Les Chinois furent les premiers habitants de la région de Hong-Kong nous apprennent les livres d'Histoire. Depuis le IIe millénaire avant notre ère, cette région a en effet toujours abrité de petites communautés de pêcheurs chinois. Constituant même durant quelques siècles un refuge recherché par les pirates et les trafiquants d'opium... Puis les Britanniques, attirés par le florissant commerce de cette drogue, s'installent dans le delta de la Rivière des Perles.
L'Opium donnera le nom à deux guerres. Grâce à leur avance technologique et leur domination maritime, les Britanniques remportent des victoires faciles. S'ensuivent des traités inégaux qui affaiblissent la Chine. Hong-Kong devient un avant-poste européen et une base stratégique pour le commerce en Extrême-Orient. L'Histoire du Port aux parfums s'écrit alors dans la langue de Shakespeare.
La peur de « l'ogre chinois »
Le bail britannique sur les Nouveaux Territoires arrivant à expiration en 1997, la Chine et le Royaume-Uni décident de l'avenir de Hong-Kong. Le territoire retourne sous la souveraineté de la République populaire de Chine en 1997, avec le statut de Région administrative spéciale. L'Histoire de Hong Kong s'écrit de nouveau dans la langue de Confucius.
Le 3 janvier 1997, l'ambiance dans la cité est plutôt tendue, ses habitants nerveux. Quelles conséquences pour l'économie de la place financière asiatique ? Certains préparent même leurs valises. Malgré l'assurance donnée par la Chine de préserver les spécificités économiques, juridiques et sociales, et surtout les libertés civiles en vigueur sous la domination britannique. Cette crise de confiance fait par intermittence la une des journaux, et provoque les derniers départs à destination principalement de l'Amérique du Nord. De nombreux Hongkongais sont partis dès l'annonce de la signature du Traité, avec pour record l'année 1995 durant laquelle 43.000 habitants sont partis. Hong Kong y perd de brillants et fortunés citoyens. Aujourd'hui beaucoup de jeunes Hongkongais, de Vancouver notamment, font le voyage en sens inverse.
Ces habitants partaient alors de Kai Tak, l'un des aéroports les plus mythiques au monde, connu pour le spectacle époustouflant des avions en approche qui survolaient les immeubles de Kowloon. Les avions y rasaient les gratte-ciel, à en frôler les toits.
Un retour au sein de la mère patrie ?
Les Hongkongais sont partagés quant au retour de la colonie dans le giron du grand voisin communiste. Si les dirigeants et les puissants hommes d'affaires savent que plaire à Pékin est synonyme de beaucoup de profits et font le dos rond, la plupart des citoyens, quant à eux, s'inquiètent pour leurs libertés qu'ils comptent bien garder et qu'ils défendront d'ailleurs de nombreuses fois en défilant dans la rue.
Au final, le mariage arrangé par les deux belles-familles se déroulera dans le calme. La mariée a encore de nos jours une relation compliquée avec le Parti mais le drapeau rouge aux cinq étoiles dorées flotte désormais de concert avec l'immaculé Bauhinia au sommet des gratte-ciel de Hong Kong. Comme Gérard Henry l'a écrit dans ses Chroniques Hongkongaises : "Symbole de cette grande contradiction historique que Karl Marx, dans ses volumineux écrits, n'avait point prévu : le communisme, coiffant, protégeant et élevant l'un des plus beaux fleurons du capitalisme mondial ".
Roman Fruitier (www.lepetitjournal.com/hongkong.html), mardi 3 janvier 2012
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