Le conglomérat chinois Wanda va vendre des dizaines d'hôtels pour 8,1 milliards d'euros au promoteur immobilier Sunac. Son but étant d'éponger ses dettes, lui qui se trouve dans le viseur des autorités après ses investissements massifs à l'étranger.
Le parc d'attraction de Wanda, concurrençant Disney.
Il s'agit de la plus importante transaction immobilière de l'histoire en Chine. En effet, le promoteur immobilier Sunac va acquérir 76 hôtels appartenant à Wanda, et ainsi prendre une part de 91% dans 13 autres projets liés au tourisme et à la culture sur le sol chinois.
Dirigé par la deuxième fortune de Chine (Wang Jianlin), Wanda fait partie des entreprises très dépensières à l'étranger. Des flux financiers qui ont suscité la méfiance de Pékin, qui juge ces investissements irrationnels. Cette transaction avec Sunac permettrait une forte diminution de la dette.
Selon M. Wang, l'intégralité des fonds récupérés va être utilisée pour rembourser les prêts. La transaction souligne l'embarras de ces grands groupes chinois qui ont massivement investi à l'étranger, mais éprouvent des difficultés à rembourser leurs dettes.
Derniers recours
Pékin a déjà commencé à imposer des restrictions aux entreprises sur les sorties d'argent hors du pays. Wanda a d'ailleurs reconnu fin juin que le régulateur bancaire avait lancé une enquête sur les prêts « risqués » qui lui sont accordés.
Le conglomérat avait précisé que d'autres grands groupes étaient visés : Fosun (propriétaire du Club Med), HNA (aéronautique, finance, tourisme) et Rossoneri Sport Investment Lux (actionnaire majoritaire du Milan AC Football Club). Vendre des actifs est l'ultime recours pour de grandes compagnies comme Wanda.
Surtout que les institutions financières ne voudront pas continuer à prêter de l'argent à des firmes surveillées par les autorités de régulation. Les autres entreprises dans le collimateur devraient également se délester d'actifs pour se refinancer.
Wang Jianlin, le propriétaire de Wanda.
Flambée boursière
Le gouvernement chinois a longtemps encouragé ses entreprises à investir à l'étranger afin de conquérir des marchés. Désormais, Pékin s'inquiète des fuites excessives de capitaux. A noter que Wanda a été l'un des groupes chinois les plus actifs à l'international ces dernières années.
Spécialisé dans l'immobilier, mais soucieux de se diversifier, il a acheté la chaîne américaine de cinémas AMC (2,6 milliards de dollars), le studio hollywoodien Legendary (3,5 milliards de dollars) ou encore une participation de 20% dans le club de football de l'Atlético Madrid. Wang Jianlin a même déclaré que Wanda devrait relancer des projets dans la finance, le cinéma, le sport, le tourisme et internet, visiblement au détriment de sa branche immobilière.
Quant au promoteur Sunac, il n'en est pas à son premier gros investissement. En janvier dernier, il avait investi 2 milliards d'euros dans le géant du high-tech LeEco, un fleuron technologique désormais lié à de graves déboires financiers. Sunac, qui est coté à la Bourse de Hong Kong, avait suspendu sa cotation avant l'annonce de la transaction avec Wanda.
Vincent VILLEMER pour www.lepetitjournal.com/Pékin Mercredi 12 Juillet 2017
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