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Un colloque sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie

Colloque sur l'avenir institutionnel à l'UNCColloque sur l'avenir institutionnel à l'UNC
Écrit par Lepetitjournal Nouvelle-Calédonie
Publié le 19 novembre 2017, mis à jour le 19 novembre 2017

Un colloque sur l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie s'est ouvert vendredi dernier à Nouméa pour évoquer les enjeux de la décolonisation et les statuts politiques potentiels, à un an du référendum d'autodétermination.      

 

L'évènement a refermé un cycle de conférences organisé par l'Université de  Nouvelle-Calédonie (UNC) et consacré au futur de l'archipel français, où un processus de décolonisation est en cours selon un cadre fixé en 1998 par l'accord de Nouméa. Il prévoit l'organisation au plus tard en novembre 2018 d'un vote sur l'indépendance.

« Nous souhaitons être une passerelle entre les différents acteurs de l'avenir institutionnel », a déclaré Gaël Lagadec, président de l'UNC dans son discours d'ouverture, souhaitant que « la dimension humaine » de cette question ne soit pas oubliée.       


Transitions constitutionnelles et institutionnelles

Ce colloque a réuni une vingtaine d'universitaires locaux, nationaux et internationaux spécialistes en droit public ou en droit international, mais aussi des anthropologues et des sociologues.        

La première journée a été notamment consacrée « aux transitions constitutionnelles et institutionnelles dans les sociétés complexes », permettant d'évoquer le cas de plusieurs pays de la région devenus indépendants tels que le Vanuatu et Fidji mais également des contextes plus éloignés comme ceux de la Catalogne en Espagne ou de l'Ulster.      

L'ancien Garde des Sceaux s’est exprimé sur les statuts d'État associé et d’État fédéré, qui avaient été au centre d'un article qu'il avait publié en juillet dernier dans la revue du Club des juristes. Il a préconisé un État « acteur » avant le référendum sur l'indépendance en Nouvelle-Calédonie face aux difficultés des partenaires locaux à surmonter leurs clivages.

« La France doit être acteur et dire quelles sont ses propositions, quitte à prendre le risque d'être comme Saint Sébastien criblé par les flèches, mais au moins que les choses soient dites par l'État si les partenaires calédoniens n'y arrivent pas », a déclaré M.Urvoas, à l'occasion du colloque qui s’est déroulé ce week-end à l'Université de la Nouvelle-Calédonie (UNC) sur l'avenir institutionnel.   

Il a précisé que n'étant « pas membre du gouvernement », il n'avait « aucune légitimité pour apporter des solutions » mais entendait être « un contributeur positif » au dossier.     

Lors de la précédente mandature, l'État se disait « équidistant » voire « neutre », estimant qu'il n'avait pas à décider à la place des Calédoniens.

« Cette position de respect a été prise comme de la désinvolture ou du désintérêt par les Calédoniens », a également affirmé à l'AFP M.Urvoas, soulignant qu'il avait « personnellement évolué » sur ce point.


Des clivages à dépasser

Dans un an, au terme d'un processus de décolonisation ouvert en 1988, la Nouvelle-Calédonie se prononcera par référendum pour ou contre l'indépendance, comme le prévoit l'accord de Nouméa (1998).  A la veille de cette échéance déterminante, la droite loyaliste et les  indépendantistes kanaks peinent à éclairer l'avenir après le référendum et restent bloqués sur leurs clivages.

« Il n'y a aucune visibilité sur ce qui se passera au lendemain du référendum. Trente ans après, nous sommes revenus à la case départ », a déclaré le sénateur Pierre Frogier (LR).     

Alors que le Premier ministre Edouard Philippe est attendu du 2 au 5 décembre sur le Caillou, ces échanges ont reflété le climat politique crispé en Nouvelle-Calédonie. Un accord politique sur le corps électoral référendaire a certes été trouvé début novembre à Matignon mais il est aujourd'hui critiqué par une partie des indépendantistes et le gouvernement local est bloqué depuis fin août.

Preuve de ces tensions, les indépendantistes ont fait faux bond samedi à ce colloque sur l'avenir institutionnel lors duquel les formations politiques avaient été invitées à s'exprimer.

M. Urvoas a estimé qu'il existait pourtant un « chemin » pour rapprocher les positions. « Les progrès faits depuis trente ans ont transformé la vision de la souveraineté mais cette vision n'est pas formalisée. Je pense qu'il y a une opposition qui n'est pas si grande entre les indépendantistes qui ne veulent pas d'une rupture brutale avec la France et les loyalistes qui veulent avancer encore un peu plus dans l'autonomie », a-t-il déclaré.

Ce colloque est intervenu alors que les dirigeants calédoniens peinent à apporter des éclairages à la population sur le devenir de l'archipel après le référendum, suscitant son inquiétude.

 

Avec l'AFP.

 

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Publié le 19 novembre 2017, mis à jour le 19 novembre 2017

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