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L'enjeu crucial du corps électoral en Nouvelle-Calédonie

L'enjeu crucial du corps électoral en Nouvelle-CalédonieL'enjeu crucial du corps électoral en Nouvelle-Calédonie
Écrit par AFP
Publié le 29 novembre 2017, mis à jour le 29 juin 2018

Le corps électoral est au cœur des enjeux en Nouvelle-Calédonie où toutes les crises depuis les années 1980, à des degrés divers de gravité, ont eu pour origine cette problématique. 
 

Symbolique, l'image avait fait le tour de monde. Le 18 novembre 1984, Éloi Machoro, brisait une urne avec une hache.      

Par ce geste, qui mettra le feu aux poudres sur le Caillou pour plusieurs années, le guérillero Kanak exprimait l'opposition des indépendantistes au nouveau statut proposé par le gouvernement de l'époque. Jugées insuffisantes, les restrictions au corps électoral nourrissaient la colère des Kanak.

Trois ans plus tard, en 1987, le FLNKS appelait au boycott du référendum d'autodétermination organisé par le gouvernement de Jacques Chirac, au motif qu'il est ouvert à toute personne résidant depuis au minimum trois ans sur l'île. Les indépendantistes voulaient le restreindre aux Calédoniens ayant au moins un des deux parents nés dans l'archipel.        

Après la tragédie d'Ouvéa, qui fera 25 morts le 5 mai 1988, les accords de Matignon, signés le 26 juin de la même année, prévoient un référendum d'autodétermination dix ans plus tard auquel seules pourront voter les personnes déjà présentes en Nouvelle-Calédonie, à la date du 6 novembre 1988.     

Ce référendum est finalement remplacé par un scrutin pour ou contre l'accord de Nouméa (1998), entériné à plus de 72%.        

Le texte débouche sur la création de trois corps électoraux : la liste générale ouverte à tous pour les élections nationales, la liste des élections provinciales réservée aux personnes présentes sans discontinuer depuis 1998, et la liste référendaire restreinte aux kanak de statut civil coutumier et aux résidents depuis au moins le 31 décembre 1994.        

Lors du comité des signataires de l'accord de Nouméa, le 2 novembre dernier, le Premier ministre Édouard Philippe a réussi à obtenir un « accord politique » sur la question des natifs, absents des listes, au centre d'un énième différend entre non indépendantistes et indépendantistes sur le sujet.

L'histoire explique ce caractère hautement sensible du corps électoral. La revendication indépendantiste est en effet apparue au sein du peuple autochtone de Nouvelle-Calédonie au milieu des années 1970 après qu'il fut devenu démographiquement minoritaire (39% aujourd'hui), sous l'effet d'une forte immigration, essentiellement de Métropole.

 

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Publié le 29 novembre 2017, mis à jour le 29 juin 2018

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