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Le fondateur de Megaupload menacé d'extradiction

Kim DotcomKim Dotcom
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Écrit par AFP
Publié le 11 février 2018, mis à jour le 11 février 2018

Kim Dotcom a de nouveau rendez-vous lundi avec la justice néo-zélandaise, pour ce qui pourrait être la dernière chance du fondateur du site de téléchargement Megaupload d'éviter l'extradition vers les Etats-Unis - Par Neil SANDS.

L'affaire avait éclaté en janvier 2012 lorsque la police néo-zélandaise avait mené un spectaculaire raid matinal à « Dotcom Mansion », la somptueuse propriété de Kim Dotcom à Auckland.

Ce dernier, qui avait activé plusieurs mécanismes de fermeture électronique, s'était barricadé dans une chambre forte.

Le département américain de la Justice et le FBI accusent le ressortissant allemand de 44 ans, dont le vrai nom est Kim Schmitz, d'avoir orchestré un pillage en ligne à grande échelle grâce à Megaupload, son emblématique plateforme de téléchargement direct, qui a été fermée par la justice américaine.

En cas d'extradition et de condamnation aux Etats-Unis, il encourt 20 ans de prison.

Kim Dotcom et trois anciens de Megaupload -Finn Batato, Mathias Ortmann et Bram van der Kolk- se défendent de toute infraction et contesteront à partir de lundi la légalité de leur arrestation devant la Cour d'appel de Wellington.

Si la juridiction confirme que le géant allemand peut être extradé, un processus qui pourrait durer des mois, les options de Kim Dotcom seront limitées.
  
Il pourrait en théorie saisir la Cour suprême, mais ses avocats devraient être en possession de preuves irréfutables d'une erreur de justice.

Megaupload fut un des premiers exemples de « cloud computing » (informatique en nuage), des utilisateurs pouvant mettre en ligne des fichiers stockés sur des serveurs qui devenaient facilement disponibles pour le téléchargement par d'autres internautes.

Kim Dotcom et ses collègues sont accusés par le FBI d'avoir tiré de leur activité 175 millions de dollars de profit et causé plus d'un demi-milliard de dollars de pertes aux ayants-droit des oeuvres musicales, films et autres produits piratés.

Recherché pour fraude, racket et blanchiment, Kim Dotcom se défend de toute infraction, en se présentant comme un entrepreneur du net et accuse la justice américaine de mener une vendetta à la demande des puissants studios de Hollywood.

Le géant allemand affirme que Megaupload était un site de partage de contenus qui faisait de son mieux pour respecter la propriété intellectuelle, mais qu'il ne pouvait pas contrôler ses millions d'utilisateurs.

Au plus fort de son activité, en 2011, Megauplaud revendiquait 50 millions d'usagers quotidiens, et 4% du trafic internet mondial.

Si la technologie du « clou » s'est généralisée, l'émergence des sites utilisant la technologie alternative du streaming rend le problème du piratage informatique toujours important pour les autorités américaines.

Et pour ces dernières espèrent qu'un procès d'une personnalité aussi connue que Kim Dotcom pourrait avoir un effet dissuasif.

« Je suis une cible facile, il leur fallait un méchant qui soit riche, flamboyant, extravagant », confiait en 2013 le natif de Kiel, qui avait changé de nom en 2005. « Voyager en jet privé et rouler dans des voitures immatriculées (…) n'est certainement pas le meilleur moyen de faire profil bas », concédait-il.

En six ans de feuilleton judiciaire, l'homme constamment vêtu de noir n'a jamais décidé d'en rabattre, annonçant même le mois dernier, pour l'anniversaire du raid sur sa villa, une demande de milliards de dollars de compensations au gouvernement néo-zélandais.

 

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Publié le 11 février 2018, mis à jour le 11 février 2018

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