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L’Adie, une jeune trentenaire bien de son époque

ADIE 30 ansADIE 30 ans
Écrit par Claudia Rizet-Blancher
Publié le 8 mai 2018, mis à jour le 8 mai 2018

Le 29 mars dernier a été une journée particulière pour l’Adie, riche tant en contenu qu’en bonnes nouvelles mais également en émotions. L'émotion de faire partie d’un tout où chacun contribue à rendre possible l’initiative économique, d’œuvrer à une « cause juste » et d’y œuvrer depuis maintenant 30 années, sans relâche et aux côtés de celle qui lui a donné naissance.

 

La naissance d’un projet citoyen

C’est en 1989 que Maria Nowak, économiste fortement impliquée dans les projets de développement des pays pauvres, a adapté à la France le principe du microcrédit. Ce mécanisme financier est inspiré de la Grameen Bank créée au Bangladesh par Muhammad Yunus, Prix Nobel de la Paix 2006 et a largement fait ses preuves dans les pays en voie de développement, en Asie, en Afrique et en Amérique Latine. Aujourd’hui, des millions de personnes à travers le monde vivent de leur travail grâce à ce type de financement.

Depuis maintenant 30 ans l’association pour le développement de l’initiative économique aide les personnes exclues du marché du travail et qui n’ont pas accès au crédit bancaire classique à créer leur entreprise, grâce au microcrédit.
L’Adie a été installée en Nouvelle-Calédonie en 1999 (dix ans après sa fondation en Métropole) et œuvre depuis sans relâche à l’accompagnement des projets de création de petites entreprises et également à l’accompagnement au développement des petites structures.

 

Des vœux d’anniversaire chaleureux

Du Président de la République, Emmanuel Macron, à Bruno Le Maire, ministre de l'Economie et des Finances, en passant par Julien Normandie, secrétaire d'Etat à la Cohésion des territoires, les vœux ont été chaleureux :

« …L’économie sociale et solidaire et le microcrédit sont enfin aussi indispensables pour réussir sur le plan économique, je veux qu'on développe partout du microcrédit parce qu'il y a un esprit entrepreneurial que j'ai vu sur tous vos territoires formidable … » - Emmanuel Macron.

« C’est grâce au microcrédit que des personnes éloignées du marché de l'emploi et n'ayant pas accès aux crédits bancaires classiques peuvent créer leur entreprise. » Bruno Le Maire.  

" L’Adie est un partenaire du gouvernement de premier ordre. On a tant de sujets en commun... La cohésion des territoires n’a qu’une vocation : lutter contre les fractures territoriales. Autrement dit : lutter contre l’assignation à résidence de certains. Par vos projets et vos microcrédits, vous permettez de lutter contre cette assignation à résidence, vous donnez cette espérance à toutes celles et ceux qui ont pu trouver en vous un partenaire, un pilier, quelqu’un qui les supporte et leur permette de rebondir " - Julien Denormandie.

 

Des créateurs mis à l’honneur

« J’admire tous les créateurs car dans des situations personnelles ou familiales difficiles, dans un pays qui privilégie l’aide publique, ils prennent leur destin en main », a déclaré Maria Nowak.

Et Charlotte, jeune créatrice d’entreprise calédonienne, en est bien l’exemple le plus parfait.

Cogérante de Vilavi, cette jeune femme porteuse d’un lourd handicap moteur a lancé́ un service d’aide à la personne en mai dernier 2017, en collaboration avec une amie rencontrée il y a plus de quinze ans en centre de rééducation.
C’est une réelle mobilisation qu’il y a eu autour de ce projet exemplaire avec la participation de la Province Sud et la DEFE, du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie par le fonds d’insertion professionnel et de l’Adie Nouvelle-Calédonie avec un accompagnement personnalisé, la participation au programme Adie CréaJeunes et deux microcrédits consécutifs.

Moins d’un an après le lancement, l’entreprise compte 7 personnes dont 5 auxiliaires de vie et œuvre au quotidien auprès de 10 bénéficiaires dépendants qui sont aujourd’hui vraiment satisfaits de la qualité des prestations.
Lauréate en Nouvelle-Calédonie du prix Créadie, Charlotte Thaiawé a reçu au cours de la journée « Les 30 ans de l’Adie » le prix national qui lui a été attribué à l’unanimité par un jury composé d’entrepreneurs partenaires de l’Adie, de journalistes et de membres des directions de l’Adie.

 

Depuis janvier 2018, l’Adie va désormais plus loin en donnant la parole aux nombreux entrepreneurs qu’elle accompagne grâce à l’opération Mégaphone, et se fait ainsi le porte-voix du vécu de ces créateurs d’entreprise souvent ignorés dans le débat et les politiques publiques sur l’entrepreneuriat afin d’améliorer, avec les institutions et les pouvoirs politiques, la création d’entreprises.

 

Claudia Rizet-Blancher
Publié le 8 mai 2018, mis à jour le 8 mai 2018

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