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Edouard Philippe aux élus Calédoniens : "Préparer l'après-référendum"

Edouard Philippe aux élus Calédoniens : "Préparer l'après-référendum"Edouard Philippe aux élus Calédoniens : "Préparer l'après-référendum"
@ Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie
Écrit par AFP
Publié le 3 décembre 2017, mis à jour le 29 juin 2018

Le Premier ministre Edouard Philippe, arrivé samedi en Nouvelle-Calédonie, a incité les élus du Caillou à engager « des discussions intenses » pour préparer le lendemain du référendum sur l'indépendance de 2018, afin de préserver « la paix » dans cet archipel aux équilibres fragiles.

 

Pour son premier séjour sur ce territoire qui est français depuis 1853, Edouard Philippe a assuré être « déterminé » à ce que l'Etat soit « un partenaire », et « pas simplement un garant ou un arbitre » du processus menant au référendum prévu dans moins d'un an.

Mais il a appelé les institutions calédoniennes à jouer aussi « leur rôle ».

Après une réunion du groupe de travail du comité des signataires de l'Accord de Nouméa (1998), réunissant indépendantistes et non-indépendantistes, il a notamment demandé que le Congrès de Nouvelle-Calédonie prenne l'initiative de « proposer une date pour la consultation » et « la question qui sera soumise aux électeurs », sans attendre une éventuelle prise en main par l'Etat si les élus n'arrivent pas à se mettre d'accord.

Edouard Philippe a également proposé « une discussion intense, complète, avec tous les acteurs politiques » pour « déterminer les spécificités, les points d'accord, les convergences sur ce qu'est la Nouvelle-Calédonie » et « sur ce qui se passera après la consultation (...) quel que soit le résultat ».

Cette discussion aboutira à un nouveau comité des signataires à Matignon, d'ici le mois de mars, a-t-il annoncé.

Le député UDI-Agir-indépendant Philippe Gomès (Calédonie Ensemble, droite modérée) défend déjà l'idée d'une « déclaration commune », afin que le référendum ne détruise pas les acquis des 30 dernières années, depuis les accords de Matignon qui ont mis un terme aux violences entre communautés Kanak et d'origine européenne.

Paul Néaoutyine, président de la province nord, chef de file de l'UNI-Palika (Union nationale pour l'indépendance), a, lui, souhaité que la question de la pleine souveraineté puisse être discutée.

« Plus on va avancer vers novembre 2018, plus ça va créer des tensions », a de son côté estimé Roch Wamytan, chef du groupe UC-FLNKS au congrès. « A nous, responsables politiques, avec l'Etat, d'essayer, en entretenant un dialogue permanent, de ne pas laisser filer la situation et qu'on ne puisse plus la gérer ».
   

Écouter et comprendre

A l'issue d'une cérémonie d'accueil devant le Sénat coutumier kanak, Edouard Philippe a rappelé que « depuis trente ans, parce que des hommes et des femmes se sont parlés, la question (de l'accession à la pleine souveraineté, ndlr) reste délicate mais elle ne donne plus lieu à des affrontements ».

Venu « pour parler, mais au moins autant pour écouter et comprendre », il a assuré que quelle que soit la réponse au référendum, « la question de l'identité » du peuple Kanak, de sa culture, de son histoire, de ses usages, de ce qu'il est et veut être demain », se poursuivra.

« Vous êtes intelligent et instruit, on vous regarde beaucoup à la télévision », lui avait dit un peu plus tôt un responsable du Sénat coutumier, jugeant que le président Macron avait « bien choisi » ce Premier ministre issu de LR.

Accompagné par les ministres des Outre-mer, de la Justice et le secrétaire d'Etat à la Transition énergétique, le Premier ministre a rencontré dans la matinée le gouvernement de Nouvelle-Calédonie. In extremis, le gouvernement a réussi la veille à désigner un président après trois mois de blocage politique lié à des querelles au sein de la droite - pourtant majoritaire.

Avec le judoka Teddy Riner, présent dans l'archipel, Edouard Philippe a aussi incité les jeunes Calédoniens à s'inscrire sur les listes électorales. « C'est une chance qu'on vous donne de prendre des décisions par rapport à votre histoire », a plaidé le décuple champion du monde devant plusieurs dizaines de jeunes « ambassadeurs de la citoyenneté ».

Le Premier ministre a terminé la journée par deux visites symboliques, sur la tombe de Jacques Lafleur, chef de file des loyalistes, signataire avec l'indépendantiste Jean-Marie Tjibaou, des accords de Matignon, et au centre culturel Tjibaou, l'un des derniers grands travaux de François Mitterrand, inauguré en 1998 par Lionel Jospin.

 

 

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Publié le 3 décembre 2017, mis à jour le 29 juin 2018

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