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Chorale: 300 Nantais dans "Las 3000 viviendas" de Séville

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Écrit par Vincent GARNIER
Publié le 10 septembre 2019, mis à jour le 18 février 2021

Du 16 au 26 octobre, 300 choristes amateurs nantais et 250 sévillans donneront conjointement une série de concerts dans des lieux emblématiques de la capitale andalouse.

 

Une expédition organisée depuis plusieurs mois, en collaboration avec les différents services culturels des villes concernées, qui permettra in fine un voyage de Nantes à Séville, avec pour passion commune, le chant. C'est UrbanVoices : le projet fou mis en place par l'association nantaise CitéMonde, et animé par son directeur artistique, le musicien Karim Ammour. 
 
 
Un projet né il y a une dizaine d'années, sous l'impulsion de la Mairie et avec la volonté de créer un concept qui fédère, autour du chant, les habitants des quartiers sensibles de la 6e ville de France. Des 5 chorales amateurs initiales, regroupant des participants issus de toutes les classes sociales, et de la première représentation regroupant 1000 choristes en 2008 au Palais des Congrès de Nantes, une dynamique perdure ancrée désormais dans l'internationalisation du projet. Après avoir invité des artistes d'Irlande, d'Inde ou d'Algérie, venus partager leur savoir et leur culture avec les chanteurs français, ce sont ces derniers qui se déplacent désormais hors de l'Hexagone, toujours dans un esprit d'échange, d'ouverture et de découverte. Ainsi, en 2018, ce sont 500 Nantais qui ont fait le déplacement à Cuba, pour une série de concerts dans l'île. En 2019, le groupe mené par Karim Ammour remet sa clé de sol dans ses valises, direction la capitale de l'Andalousie. 
 
 
"Ce projet est un hommage rendu à la voix humaine", estime le directeur artistique de Cité Monde. "Notre voix est le reflet le plus tendre, le plus vrai et le plus vivant de notre identité". Evoquant la "puissance nourricière du chant, créatrice de lien entre les peuples", Karim Ammour recoupe les considérations de Serge Fohr, conseiller à l'international du projet. Ce dernier, ancien directeur de l'Institut français de Madrid et ex Directeur de l'Alliance française à La Havane, a participé au maillage des liens permettant au collectif nantais de sortir de son territoire, à la découverte d'autres "identités". "Le projet contient une dimension sociale très forte", observe-t-il. "L'idée est de montrer comment la musique et la voix peuvent permettre aux gens de communiquer autrement. Il s'agit de créer un espace de rencontre entre différentes cultures". Mais il s'agit aussi de faire connaître l'expérience nantaise et son savoir-faire en matière de cohésion sociale. Finalement, "c'est une initiative que l'on peut facilement développer dans d'autres villes dans le monde, où il existe des tensions dans les quartiers".
 

 
Dans les "3000 viviendas" de Séville, les Nantais se plongeront dans une culture musicale où le flamenco, on s'en doute, a son mot à dire. Après la rumba cubaine et le voyage de 2018, au cours duquel les choristes furent accueillis chez l'habitant, avec le choc culturel et social que l'on imagine, et toute la dimension solidaire que les participants au projet ont tenu à mettre en place, les rencontres qui devraient naître du périple sévillan ne devraient pas être moins pétulantes. Avec une série de répétitions et de concerts prévus dans le quartier le plus sensible de la ville, notamment au sein de certains centres culturels autogérés, mais aussi dans certains lieux publics, on devrait assister à des représentations d'où le "duende" ne devrait pas être absent. Les choristes nantais se sont en tous cas préparés. Entre juin et juillet, une vingtaine d'artistes andalous, guitaristes, chanteurs et musiciens, se sont déplacés en France pour transmettre leur patrimoine musical. Depuis le printemps, les quelque 1000 choristes amateurs travaillaient déjà sur le répertoire. Le (grand) groupe qui parmi eux se déplace en octobre à Séville vient donc bien formé. Tant mieux, car l'opération culminera le 20 octobre par un grand concert regroupant 500 choristes, sur un endroit fabuleux pour chanter, un scénario unique : la Plaza de España.
 
 

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CC BY-SA 4.0 Carlos Delgado https://commons.wikimedia.org/wiki/User:Kadellar


 
"Faire voyager 300 personnes à l'étranger, c'est assez exceptionnel", estime Serge Fohr. "Je ne connais pas d'exemple d'un autre projet artistique qui mobilise tant de personnes d'un pays vers un autre". Et de souligner l'intérêt de la Mairie de Séville concernant l'opération. "Les équipes que nous avons rencontrées se sont montrées particulièrement séduites. Séville rencontre dans une certaine mesure les mêmes problèmes que Nantes au niveau de ses quartiers". Si tout se déroule bien cet automne, l'idée est en tous cas de faire venir les choristes sévillans à Nantes, début 2020, pour continuer l'aventure. Et de développer des partenariats avec d'autres villes du globe. Dans les années à venir, les instigateurs de Cité Monde envisagent de poursuivre leurs échanges avec Oran notamment, mais aussi vers l'Afrique noire ou l'Europe de l'est voire le Japon . "L'enjeu est de professionnaliser notre démarche, sans perdre le côté amateur de l'aventure" décrypte Serge Fohr.  
 
 

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Publié le 10 septembre 2019, mis à jour le 18 février 2021

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