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VRAI OU FAUX ? – Six clichés sur la Turquie

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Non, le fez n'est pas le chapeau des Turcs d'aujourd'hui !
Écrit par Lepetitjournal Istanbul
Publié le 29 décembre 2022, mis à jour le 29 décembre 2022

Lepetitjournal.com d’Istanbul revient sur les préjugés que les étrangers peuvent avoir à l’égard de la Turquie et de ses citoyens en matière de culture ou encore de gastronomie. Voici les six clichés les plus souvent évoqués.

Cliché n° 1 : les Turcs mangent principalement des kebabs

En réalité : les Turcs mangent aussi bien des hamsi tava (anchois grillés) que des imam bayıldı (aubergines farcies à la viande et aux légumes). Les lahmacun (pain garni de viande hachée) originaires de Gaziantep dans le sud-est du pays font aussi des ravages, accompagnés d’un bon ayran (boisson froide à base de yaourt). Même succès pour le köfte et ses variétés : mercimek köftesi (boulettes aux lentilles corail), çiğ köfte (boulettes de boulgour mélangées à de la viande) ou encore içli köfte (boulettes de boulgour fin avec de la viande à l’intérieur) et autres plats typiques.

Cliché n°2 : toutes les femmes turques sont voilées

En réalité : Mustafa Kemal Atatürk, le fondateur et premier président de la République de Turquie, a aboli le port du voile pour les femmes en 1925 et a proclamé l’égalité des sexes l’année suivante. Les femmes turques ont aujourd’hui autant le droit de se couvrir les cheveux (de la façon qui leur convient, simple foulard ou voile intégral) que de les laisser à l’air libre, de se maquiller et de s’habiller comme bon leur semble. Depuis 1934, elles ont également le droit de voter et d’être élues.

Cliché n° 3 : des attentats ont lieu tous les jours en Turquie

En réalité : le pays a effectivement connu une série noire ces trois dernières années et a subi une quinzaine d’attentats depuis 2016, contre une dizaine en France sur la même période. Les mesures de sécurité ont toutefois été renforcées et le gouvernement a déjoué plusieurs attaques terroristes. Il est possible de se promener dans les rues d’Istanbul, de la capitale Ankara ou des stations blanéaires turques sans risquer sa vie à chaque instant ! Le danger existe comme dans les autres grandes villes du monde.

Cliché n° 4 : tous les Turcs sont musulmans et parlent arabe

En réalité : en 1925, Mustafa Kemal Atatürk a remplacé la législation coranique par des codes empruntés à des pays occidentaux (la Suisse pour le code civil, notamment). En 1928, l’islam est supprimé de la Constitution en tant que religion d’Etat et la réforme de la langue met fin à l'alphabet arabe remplacé par le latin. Aujourd’hui, la très grande majorité des citoyens turcs sont certes de confession musulmane, mais des minorités chrétiennes et juives sont présentes, héritières de communautés plus importantes issues de l’Empire ottoman. Par ailleurs, l’alévité – décrite tantôt comme une branche de l’islam, tantôt comme une croyance à part entière – est partagée par des millions de personnes dans le pays. Enfin, ethniquement, les Turcs n’ont rien à voir avec les Arabes ou leur langue, même s’il existe effectivement une communauté arabe locale (à Mardin, principalement).

Cliché n°5 : la Turquie est un désert (avec des chameaux!)

En réalité : si vous souhaitez visiter des villages reculés du pays dans l’espoir de trouver un semblant de désert, rabattez-vous plutôt sur les routes en terre battue. Il vous sera tout aussi difficile de croiser des chameaux en sortant de chez vous, à moins d’avoir bu beaucoup trop de rakı ! Une option, pour les plus obstinés : les combats de chameaux, une tradition qui remonte à près de 2 500 ans encore pratiquée dans l’ouest du pays.

Cliché n° 6 : les hommes turcs ont tous une grosse moustache

En réalité : symbole de virilité, la moustache était un moyen d'affirmer son allégeance à l’Etat à l’époque ottomane. Au XXème siècle, et parfois encore aujourd'hui, la forme de la moustache donnait souvent un indice sur l’orientation politique d’un homme. Mais sans être totalement démodée, elle séduit moins les jeunes Turcs, à la différence de la barbe “hipster”…

 

Aylin Doğan

Publié une première fois en novembre 2017

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