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YAN CHANTREL - "Je souhaite un réel dialogue parlementaire, social et citoyen"

Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 18 mai 2017, mis à jour le 18 mai 2017

 

Arrivé avec un simple PVT (permis vacances travail) au Canada, Yan Chantrel s'investit depuis longtemps au service de ses compatriotes. Le cœur à gauche, investi par le PS, la Belle Alliance Populaire et le PRG, il souhaite un rassemblement plus large, au delà des étiquettes de partis grâce à une plateforme participative. 

lepetitjournal.com: Pouvez-vous nous résumer votre parcours et nous préciser quels sont vos liens avec l'Amérique du Nord?

Yan Chantrel : Je vis à Montréal depuis 2011 et je suis arrivé avec un simple PVT comme beaucoup de mes compatriotes qui immigrent au Canada. J'ai dû faire mes preuves et conquérir ma place comme beaucoup de Français qui immigrent, mais j'ai de la ressource! Aujourd'hui, je suis coordonnateur d'un comité pour la réinsertion sociale des personnes judiciarisées. Je suis aussi élu consulaire à l'Assemblée des Français de l'Étranger depuis 2014 pour représenter mes compatriotes et permettre des avancées sur des questions spécifiques auprès des instances diplomatiques et politiques françaises. J'ai des attaches fortes ici, mon frère est Canadien et une grande partie de mes amis résident en Amérique du Nord

Quelles ont été vos motivations pour entrer en politique? Être député de la 1ere circonscription, qu'est-ce que ça représente pour vous?

Je veux donner une voix aux Français de l'étranger, que notre vécu soit utile pour la France. Je sais que bon nombre de mes compatriotes, malgré l'éloignement, sont toujours attachés à la France et veulent se sentir représentés par quelqu'un qui les comprend, qui connaît leur réalité. Je veux aussi participer au renouvellement de la vie politique : je ne suis pas un politicien de carrière et je n'ai pas l'intention de le devenir. Je crois en la nécessité d'une plus grande participation citoyenne dans la vie publique. C'est ce que j'ai fait avec un projet co-construit avec les Français établis en Amérique du Nord. Je veux être un acteur de la nécessaire rénovation de la vie politique en France, et je m'engage à poursuivre ma démarche participative tout au long de mon mandat. 

Quelles sont vos 3 priorités/propositions parmi les problématiques concernant les Français vivant à l'étranger (emploi, fiscalité, éducation, culture, représentation, administration...)?

Ma position est que les Français de l'étranger sont une richesse pour la France. C'est pourquoi j'ai mis en place une plateforme participative dès octobre 2016, pour co-créer le projet des progressistes d'Amérique pour la France, que je défendrai à l'Assemblée Nationale si je suis élu en juin.

Je souhaite d'abord travailler sur la fiscalité, notamment pour la rencontre plus lisible, plus juste, et plus accessible. Ensuite, je souhaite travailler sur les questions d'éducation avec un Plan “Éducation française pour tous”. Il est important d'une part de maîtriser les frais de scolarité dans les établissements français, et d'autre part de permettre une pluralité de mode d'accès à l'éducation en français. La troisième problématique des Français en Amérique du Nord, c'est le coût de l'accès à la santé. À l'image de la carte vitale que j'ai rendue accessible aux Français retraités d'Amérique du Nord, je défendrai l'ouverture de nouveaux droits pour une meilleure prise en charge.

Mais j'ai aussi de nombreuses propositions qui concernent la francophonie, le retour en France, la simplification des relations avec l'administration en France, ou encore l'emploi qui sont des questions tout aussi importantes pour les Français de l'étranger.

Quel bilan portez-vous sur l'action du député sortant, Frédéric Lefebvre? Sur quel (s) plan (s) auriez-vous agi différemment?

Frédéric Lefebvre est un politicien de carrière, qui n'incarne aucunement le renouvellement. Cela fait 30 ans qu'il est en politique, et c'est exactement ce que les Français que je rencontre ne veulent plus. Personnellement, je ne me sens pas représenté par Frédéric Lefebvre. Pas seulement parce que nous avons des divergences politiques, mais surtout parce que ce n'est pas un Français de l'étranger. Il ne connaît pas notre réalité, nos problématiques. On le voit dans ses interventions sur l'éducation, ou l'accès à l'administration pour les Français de l'étranger. De plus, j'ai été particulièrement choqué qu'il vote contre la loi sur la transparence de la vie publique en 2013 qui a objet la lutte contre les conflits d'intérêts et à la transparence démocratique. Cela démontre une grande déconnexion par rapport à ce que souhaite une majorité de Français.

Quelle est votre réaction à l'élection d'Emmanuel Macron? Si vous êtes élu, pensez-vous soutenir son travail ou être dans l'opposition?

Par rapport à Emmanuel Macron, je ne veux être ni dans la béatitude ni dans l'opposition, je n'aime pas les postures. J'ai un projet, co-construit de manière participative depuis plus d'un an, que je défendrai à l'Assemblée Nationale. Si les propositions de loi émanant du Président vont dans le sens du projet des Français d'Amérique du Nord, je n'ai aucune raison de ne pas les voter. Mais je dois avouer être assez inquiet du choix assumé d'Emmanuel Macron de vouloir faire passer certaines réformes par ordonnances. Cela va à l'encontre de ma vision des institutions : je souhaite un réel dialogue parlementaire, social et citoyen. 

MPP (www.lepetitjournal.com) jeudi 18 mai 2017

Site officiel : http://yanchantrel.com

lepetitjournal.com Milan
Publié le 18 mai 2017, mis à jour le 18 mai 2017

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