Début septembre, la rentrée des classes, quelque 350.000 étudiants ont repris le chemin des cours à Montréal. Parmi eux, 170.000 sont à l'université, et comme chaque année, la célébration d'une nouvelle indépendance est le rite de passage. C'est ainsi que onze universités à Montréal s'adonnent au même moment à une tradition commune et inévitable pour tout nouvel étudiant : l'intégration.
La semaine d'intégration, mieux connue sous le nom de « frosh week », est très répandue dans les universités nord-américaines. Cet évènement est généralement dirigé par des associations étudiantes dont la majorité sont en dernière année. Les «anciens» ont pour but d'initier les nouveaux arrivants à leur nouvelle vie universitaire. Attention ! À ne pas confondre, bizutage et intégration ! Le bizutage est une initiation de nature violente et dégradante. L'intégration en revanche est financée par les universités elles mêmes et n'impose rien de brutal ou d'excessif aux étudiants. Cependant, aucun débordement n'est permis. Les associations se doivent de respecter certaines règles prescrites par l'université.
Lepetitjournal.com Montréal a rencontré Samy Yasfi, Vice Président Culturel de l'Association des Étudiants Internationaux de l'université Concordia (CISA). Samy est français et entame sa deuxième année en marketing à Concordia. Lors de son arrivé à Montréal, il y a seulement un an, Samy Yasfii était participant à la semaine d'intégration CISA. Cette année, il est membre de cette même association et organise entre autre, la « frosh week ».
Lepetitjournal.com: Qu'est ce qui vous a poussé à devenir organisateur de la semaine d'intégration ?
Samy Yasfii : L'année dernière, j'étais moi même participant et la frosh m'a vraiment aidé à connaitre Montréal et à faire de belles rencontres. Tout ceux qui participent sont dans le même bateau: ils viennent d'arriver, ne connaissent personne et encore moins la ville. Donc cette année, je suis devenu organisateur car je comprends tout à fait le sentiment du ?nouvel arrivant' et j'estime qu'il faut tout faire pour les intégrer au maximum pour qu'ils se sentent bien dans leur nouvel environnement.
Nous divisons la frosh week en plusieurs étapes. La première a lieu une semaine avant la rentrée, où le but est de mettre tout le monde à l'aise. On présente notre association, on organise un barbecue gratuit, des jeux qui aident à briser la glace, et une visite guidée aux endroits phares de Montréal afin qu'ils se familiarisent facilement avec leur nouvel environnement.
Ensuite, nous organisons une «pubcrawl» - ou «Barathon» en français - concept typiquement nord-américain, où la glace est brisée pour de bon. Le principe est d'effectuer une tournée de bars dans lesquels différentes équipes se rencontrent et s'affrontent sur des jeux de boissons. Au total, 10 équipes s'opposent et celle amassant un maximum de points remporte des tickets gratuits pour le prochain évènement organisé par l'association. Tous ces évènements ont un but unique, réunir les étudiants venant de par le monde et faciliter leur adaptation.
En quoi la « frosh week » est elle bénéfique pour les nouveaux arrivants ?
La « frosh week » permet aux nouveaux étudiants de faciliter leur transition entre les études secondaires et universitaires. Ils rencontrent des personnes dans le même cas et peuvent également bénéficier des conseils des anciens. Car le mot d'ordre de l'intégration est bien ouverture.
Quels autres événements votre association offre t-elle ?
La « frosh week » ne dure qu'une semaine mais tout au long de l'année, nous continuons à nous concentrer sur l'intégration des étudiants. Nous organisons donc en moyenne 10 évènements par semestre. Tous ont pour but de faciliter l'adaptation et encourager l'interaction entre étudiants. Nous proposons des soirées, des voyages culturels à Toronto, Ottawa, Boston, New York, Cuba, etc. Chacun de nos évènements sont étudiés et financés par l'université bien que l'association à but non lucratif soit dirigée par une équipe de 10 étudiants et de volontaires.
Vous qui avez déjà étudié une année dans une université en France, pouvez vous nous dire si l'intégration est similaire à Montréal ?
L'intégration est bien plus amusante à Montréal ! En France, ce système n'est pas encore très développé, probablement due à la peur de l'excès et au nombre moins important d'étudiants internationaux. J'ai été une année en école de commerce à Lyon et le principe d'intégration était complètement inexistant. Toute activités se rapprochant de près ou de loin à l'intégration était formellement interdites, au risque de se faire renvoyer.
Nazia Fidahoussen (Lepetitjournal.com/Montréal) Mercredi 1er octobre 2014
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