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CINEMA - Ozon brise les tabous avec "Une nouvelle amie"

Écrit par Lepetitjournal Montreal
Publié le 3 juin 2015, mis à jour le 6 janvier 2018

 

Ce 5 Juin sort en salle Une nouvelle amie du réalisateur français François Ozon. En nomination pour le César du meilleur acteur (Romain Duris) ainsi que pour celui des meilleurs costumes, le film nous plonge dans une métamorphose, un choc social et identitaire.  

 

 

À la suite du décès de sa meilleure amie, Claire fait une profonde dépression, mais une découverte surprenante au sujet du mari de son amie va lui redonner goût à la vie.

 

Voici le pitch tout simple du dernier Ozon. Habitué à casser nos codes, a nous surprendre, voir à nous perturber, le réalisateur français ne sort pas, avec ce nouveau long métrage, de ses domaines de prédilection. Normalisé le prétendu anormal, donner du sens à ce qui, pour bon nombre d'entre nous, n'en a pas, envoyer au bucher la raison et la logique, Ozon nous colle dans notre siège, nous gifle, nous caresse et nous laisse béat devant une oeuvre d'une incroyable poésie.

 

Ozon nous colle dans notre siège, nous gifle, nous caresse et nous laisse béat devant une oeuvre d'une incroyable poésie

 

Car c'est de travesti qu'il est question. Et pas du travesti lambda, celui que nous possédons tous dans nos imaginaires. Ici, il est un homme veuf, David (Romain Duris), un homme normal, un homme qui s'occupe de sa fille et que la meilleur amie de sa défunte épouse, Claire (Anaïs Demoustier), découvre un beau jour habillé en femme au détour d'une porte close. 

En ouvrant cette porte, c'est un univers qui s'ouvre, des secrets qui tombent. Jouant avec le spectateur, la camera nous perd, caressant des plans d'homme que nous pensons femme, métamorphosant l'espace, recréant la réalité.

L'ambiguité comme ligne de conduite, le scénario tisse ses illusions pour nous éveiller d'un songe ou tout nous semble irréel. Claire au delà de ses préjugés, repoussant ses lectures de la vie, va accompagner david, l'écouter, le comprendre et nous offrir, en passant, une ode à l'amour et à la tolérance, une prise de conscience tout en douceur. 

Magistralement dirigé, les acteurs nous livrent une performance éblouissante pour des rôles délicats où la justesse est de mise, tant dans l'intention que dans les mouvements du corps. 

 

 

Un film brillant, inspiré d'une nouvelle de Ruth Rendell intitulée «The New Girlfriend» qu'il faut s'empresser de voir et revoir.

 

Sébastien Vergne (www.lepetitjournal.com/montreal) Mercredi 3 juin 2015 

  

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Publié le 3 juin 2015, mis à jour le 6 janvier 2018

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