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M'JID EL GUERRAB - Le député au coeur d'une altercation à Paris

Après une violente altercation avec le député La République en Marche M'jid El Guerrab, Boris Faure, 1er secrétaire de la Fédération des Français de l'étranger du PS et conseiller consulaire en Belgique a été admis à l'hôpital et se trouve à l'heure où nous écrivons en soins intensifs. 

En toile de fond, un vieux contentieux entre les deux hommes. Issu du Parti socialiste, ancien conseiller de Jean-Christophe Cambadelis, de Ségolène Royal et de Jean-Pierre Bel au Sénat, M'jid El Guerrab (photo) a rejoint Emmanuel Macron. Dans un premier temps, il n'a pas été investi par La République en Marche dans la 9e circonscription des Français de l'étranger (Maghreb, Afrique de l'ouest). C'est la MoDem Leïla Aïchi qui obtient l'investiture, avant de la perdre pour des propos controversés au sujet du Sahara Occidental, suscitant l'indignation au Maroc. C'est tout naturellement que M. El Guerrab, une fois élu sous l'étiquette Majorité Présidentielle, rejoint le groupe LREM à l'Assemblée. 

Boris Faure n'avait pas mâché ses mots sur la reconversion politique de M'jid El Guerrab dans une tribune au vitriol publiée sur le blog de Mediapart "M'Jid El Guerrab, portrait d'un opportuniste ordinaire". Le PS avait soutenu la candidature de Didier Le Bret dans cette circonscription. Depuis la prise de pouvoir d'Emmanuel Macron, Boris Faure n'a pas masqué ses critiques sur les premières décisions du pouvoir concernant les Français de l'étranger, notamment dans une tribune remarquée que nous avons publiée début juillet : La marginalisation des Français de l'étranger est En Marche.

Coups de casque
Mercredi 30 août, selon Mariannele parlementaire passait dans la rue de Broca (5e arrondissement) en scooter quand il a aperçu Boris Faure. La conversation a rapidement dégénéré. Un témoin a raconté : "Ils commencent à discuter et au bout de quelques minutes, le député lui assène un coup de casque très violent puis un deuxième. L'autre tombe par terre, en sang". Ce sont des agents de sécurité qui ont dû les séparer. Pourquoi cette escalade ? Rien de très clair à ce stade, mais le conseiller consulaire aurait, selon certains témoins, insulté le député : "Il a dit 'sale arabe', tout le monde a entendu".

M. El Guerrab nous a confirmé avoir porté plainte : "C'est dans les mains de la justice". 

D'après un communiqué de la famille de Boris Faure, celui-ci "a dû être opéré en urgence. Les médecins ne se prononcent pas à ce stade sur les suites pour son état de santé. Il est aujourd'hui en soins intensifs et reste sous surveillance". La famille rejette par ailleurs vigoureusement les accusations d'insulte raciste.
Alors qu'une telle violence semble invraisemblable, La République en Marche ne soutient pas son député. Dans un communiqué, le groupe s'est dit solidaire avec Boris Faure. "Si les circonstances de cette altercation doivent encore être précisées, aucun comportement ne saurait justifier des actes de violence". Arnaud Leroy, ancien député PS des Français de l'étranger, aujourd'hui LREM, s'est exprimé également sur twitter : "Je condamne les actes de violence commis à l'encontre de . Je lui souhaite un prompt rétablissement, pensées pour à sa famille."

Erwan Davoux, candidat LR battu dans la 9e circonscription des Français de l'étranger, estime que "cette agression est d'autant plus ignoble qu'elle est le fait d'un parlementaire". Il demande donc "la démission immédiate du député Mj'id el Guerrab et son exclusion de la République En Marche, à titre conservatoire".

Boris Faure a reçu le soutien de la Fédération des Français de l'étranger du PS et le Parti a rendu public un communiqué: "Si les circonstances restent encore à éclaircir, il semble établi que notre camarade a reçu des coups, notamment de casque de scooter, d'une violence telle que les pompiers ont été contraints de le transporter en urgence à l'hôpital où il a dû subir une opération chirurgicale. [?] Rien ne saurait justifier un tel déchaînement de violence"La sénatrice Hélène Conway-Mouret a exprimé dans un message "sa tristesse et son désarroi". 

 

La rédaction (www.lepetitjournal.com/Alger) jeudi 31 août 2017