POLITIQUE – La représentation des femmes en Italie

Publié le 3 mars 2013, mis à jour le 5 mars 2013

Vendredi, le monde entier célèbrera la Journée internationale de la Femme. La parité homme-femme est encore un sujet pour lequel il faut se battre dans les grandes démocraties. L'Italie ne fait pas exception à la règle. Depuis quelques années, Silvio Berlusconi a donné une image de la femme politique plutôt dégradante. Dans la péninsule, la femme ne semble pas avoir grand chose à faire sur les bancs de l'Assemblée

Sexy et cruches !

En Italie, la parité homme-femme est loin d'être une réalité. L'article 51 de la Constitution italienne modifié en 2003 garantit pourtant l'accès des femmes aux fonctions électorales : "tous les citoyens des deux sexes peuvent accéder de manière égale à l'administration publique et aux fonctions électorales, selon les conditions prévues par la loi. [?] Dans ce but, la République promeut l'égalité des chances entre les femmes et les hommes". Plus diplômées que les hommes, les femmes restent cependant sous-représentées au parlement. Elles occupent à peine 20 % des sièges de la Chambre des députés et du Sénat. Au 1^er janvier 2013, l'Italie se situait au 63^e rang mondial de la représentation féminine au parlement, selon le classement de l'Union interparlementaire. La France, quant à elle, se classait au 37^e rang.

Aux dernières primaires du Parti démocrate (centre-gauche), une femme faisait pourtant partie des candidats, Laura Puppato élue sénatrice en Vénétie le 25 février dernier.

Les gouvernements qui se succèdent offrent encore une place marginale aux femmes. Le gouvernement de Mario Monti, en comptait seulement trois. Pire, les femmes ayant obtenu des postes importants dans les différents gouvernements de Silvio Berlusconi ont souvent un passé sulfureux. Les anciennes maîtresses du Cavaliere se retrouvent sur les listes du PdL. En Lombardie, une ex show-girl, Nicole Minetti est l'une d'entre elles. Cela n'a guère fait avancer les mentalités. Leurs formes avantageuses et leurs m?urs ont eu raison de leurs postes en politique. Par ailleurs, dans une Italie encore influencée par le Vatican, la femme politique est soit une mère qui délaisse son rôle de maîtresse de maison, soit une maîtresse qui use de son charme pour obtenir une place.

Mais l'exemple le plus symbolique reste celui de La Cicciolina. Cette ancienne actrice porno a obtenu un siège dans la région du Latium en 1987. Elle a d'ailleurs récemment exprimée le souhait de se présenter à la mairie de Milan.

Le sous représentation des femmes reflète la société
Le parcours d'une Hillary Clinton ou d'une Ségolène Royal se battant pour le pouvoir est encore inconcevable en Italie. Même en Espagne, pays lui aussi réputé pour l'emprise des hommes sur la société, la proportion de femmes au parlement dépasse 36 % à la chambre basse.

La faible représentation de la femme dans la vie politique italienne n'étonne guère au vu de leur place dans l'économie ou la société.

L'emploi des femmes atteint seulement 45 %, c'est un des plus faibles des pays de l'OCDE. Dans les affaires, les
hommes occupent 83 % des postes d'encadrement. Hors banques et assurances, 63 % des entreprises cotées en Bourse n'ont aucune femme au sein de leur conseil d'administration.

A la télévision italienne, des femmes en bikini vendent de tout, des téléphones portables aux glaces, et des pin-ups au décolleté plongeant apparaissent dans les talk shows en exécutant parfois de torrides numéros de dan

Bienvenue dans la télévision berlusconienne, qui pour la dernière génération est la norme.