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L’Italie va mieux mais apparaît toujours plus fragmentée

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La consommation est repartie à la hausse en 2017 en Italie
Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 4 décembre 2017, mis à jour le 4 décembre 2017

L’Italie repart, la production industrielle s’envole même davantage que celle allemande. Résultat, la consommation connait une forte croissance, même pour les loisirs. Reste qu’une très grande partie du pays demeure à la traîne, certaines villes du Sud se voient même désertées alors que Rome et Milan explosent. Le rapport Censis 2017, qui analyse la situation socio-économique de l’Italie dresse un portrait d’une Italie qui se relève, à moitié.


L’Italie est sortie du tunnel. L’augmentation de sa production industrielle (+2,3% au 1er semestre 2017) dépasse celle de tous les principaux pays européens (Allemagne +2,1%, France +1,3%). A cela s’ajoutent des exportations qui repartent largement à la hausse, ainsi que le tourisme avec 5,3 % visiteurs en plus au 1er semestre 2017 par rapport à la même période de l’année précédente.
Le 51ème rapport de l’institut italien de recherche socio-économique, Censis 2017, présenté le 1er décembre, dresse le portrait d’une Italie qui renaît : la consommation repart à la hausse, avec une croissance de 4 % ces dernières années, et notamment le plaisir de consommer avec une augmentation des dépenses dans le domaine dans la culture et du bien-être (coiffeur, produits cosmétiques, traitements de beauté, voyages).


« L’Italie des rancœurs »

Pour autant, les chiffres traduisent d’importantes disparités.
L’Italie reste avant dernière d’Europe quant au nombre de diplômés d’études supérieures : à peine 14,7% des 15-74 ans. Une situation aggravée par la fuite à l’étranger d’une part importe des jeunes qualifiés. En 2016, près de 115.000 citoyens italiens sont partis travailler à l’étranger, soit trois fois plus qu’en 2010. Et près de 50 % des jeunes diplômés italiens se disent prêts à quitter leur pays. En cause notamment, un premier salaire jugé bas, équivalent à 1.344 euros net mensuel pour un jeune diplômé, alors qu’il serait autour de 2.200 euros à l’étranger en moyenne, calcule le Censis.


Un pays vieillissant
Les plus de 64 ans ont dépassé les 13,5 millions, représentant ainsi 22 % de la population. Et les prévisions annoncent 3 millions de personnes âgées en plus en 2032, soit 28% de la population totale. Cela notamment du fait d’une baisse toujours plus importante du nombre de naissances et d’un taux de fécondité particulièrement bas.


Le Sud de la Péninsule délaissé
Si l’Italie connaît une belle reprise, c’est aussi au prix d’un fossé qui se creuse. Les villes de Rome et Milan apparaissent toujours plus attractives. Aussi, la capitale lombarde a connu une hausse du nombre de ses habitants de 9,9 % entre 2012 et 2017, Rome, 9 %. Au contraire, les villes du Sud qui ont moins à offrir, se voient littéralement désertées, à commencer par Naples, Palerme et Catane, où le PIB par ailleurs s’effondre, relève le Censis. L’institut se préoccupe également pour les villes intermédiaires comme Turin, Gênes et Bari.


8 sur 10 n’ont pas confiance dans les partis politiques
Le mal-être et la « rancœur » dont parle le rapport, se manifestent aussi sur la question politique. Et la méfiance ne pardonne personne : 84 % des italiens n’a pas confiance dans les partis politiques, 78 % dans le gouvernement, 70 % dans les institutions locales, régionales et communales. Enfin, 60 % se dit insatisfait du fonctionnement de la démocratie dans le pays et 64 % considère que la voix du citoyen ne compte pour rien.

 

lepetitjournal.com Milan
Publié le 4 décembre 2017, mis à jour le 4 décembre 2017

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