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JOURNEE DE L’EUROPE – La vision de Napoléon du Vieux Continent

Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 8 mai 2015, mis à jour le 8 mai 2015

Aujourd'hui, 9 mai, le Vieux Continent célèbre la Journée de l'Europe. Pour l'occasion, nous vous proposons une analyse de la vision que Napoléon avait de l'Europe. Un pouvoir central, une main de fer et une rationalité militaire qui l'ont poussé à un certain autoritarisme.

L'idée européenne n'est pas nouvelle et n'a pas attendu le Traité de Rome fondateur de 1957. Déjà, au XIXe siècle, Napoléon avait une vision pour le Vieux Continent. Il a imaginé un état administratif structuré qui a amené au Concordat.

Dans ses mémoires, l'empereur français soulignait déjà l'idée d'une certaine Europe : "L'Europe n'eût bientôt fait de la sorte, véritablement, qu'un même peuple et chacun, en voyageant partout se fût toujours trouvé dans la patrie commune". Le 11 novembre 1816, il ajoute qu'il aurait voulu réaliser l'unité des Allemands, celle des Italiens et, ensuite, unifier la grande famille européenne, et réaliser ainsi les États-Unis d'Europe. 

Napoléon expose deux visions différentes de l'Europe; l'une dans laquelle les états sont structurés sur le modèle français et s'unissent de manière fédérale, comme les Etats-Unis d'Amérique; l'autre, en revanche un peu plus traditionnelle dans laquelle les états suivraient l'exemple de la France napoléonienne en la considérant comme une référence et lui seraient soumis. 

La vison de Napoléon sur l'Europe serait donc l'idée d'une grande fédération structurée sur le modèle français, capable de laisser s'exprimer une certaine indépendance linguistique, d'unités de mesures, de cultures mais contrôlée économiquement par la France, Une sorte d'Euro-France donc.

L'état administratif selon Napoléon 

Cette idée d'une administration qui fonctionne comme horloge serait donc capable de répondre rapidement et efficacement aux besoins des citoyens. Il s'agit là de la vision militaire de l'empereur. Tout doit fonctionner comme une grande armée, un organisme où l'organisation et la prévision, le contrôle et l'efficacité, la fidélité aux ordres et aux principes seraient étroitement liés à un respect rigoureux des procédures.

Une vision très militarisée donc, qui se vérifie dans la nomination (et non l'élection) des préfets, des maires ou des juges, directement nommés par l'Etat et qui ne peuvent être remplacés que par Napoléon lui-même. Même si la démocratie et l'installation définitive de la République à la fin du XIXe siècle sont passées par là, ces principes existent encore aujourd'hui, et pas seulement en France.

Homme de conviction, Napoléon croit en la centralisation des pouvoirs, en la nomination directe de ses ministres et préfets mais aussi en sa capacité à gérer seul une nation sur la base de critères rationnels. Une vision qui l'a fait surfer avec l'autoritarisme et qui a finit par lui être fatale.

Tullio Chiaberto (Lepetitjournal.com de Milan) ? samedi 9 mai 2015

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Publié le 8 mai 2015, mis à jour le 8 mai 2015

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